Un silence assourdissant prit d'assaut la pièce. Farah avait l'impression que ses jambes instables allaient se dérober sur l'instant. Saïd l'a regardé l'air égaré avant qu'une sombre lueur ne perce ses yeux verts.
- Je te demande pardon ?
Voilà comment le supplice prit fin.
Farah le dévisagea en réprimant un violent tremblement.
- Je ne prends pas la pilule, répéta-t-elle d'un souffle.
De nouveau, le silence s'installa entre leur deux corps tendus et si proche à la fois.
- C'est faux, j'ai vu la plaquette dans ta trousse de toilette, contrat-il les narines frémissantes.
Farah écarquilla les yeux, désorientée et craintive. Il dardait son regard sur elle comme si elle était coupable de ce malentendu. Alors se recula pour maintenir une distances raisonnable.
- Ne te recule pas comme si j'allais te frapper habibti je veux juste mettre fin à ce quiproquo, lança-t-il en brisant la distance qu'elle s'efforçait de mettre entre eux.
Farah avait la gorge tellement sèche qu'elle ne parvenait plus à ouvrir la bouche.
- J'ai vu la plaquette, répéta le cheikh avec une lenteur délibérée...comme s'il cherchait à se prouver qu'il avait raison.
Un pli dur se forma sur ses lèvres alors elle comprit qu'il était temps pour elle de parler.
- Ce sont des vitamines, j'ai une carence en vitamine c depuis plusieurs années, ce médicament est un complément que je dois prendre chaque matin et chaque soir.
Cette fois-ci, sa large gorge se contracta si fort qu'elle put voir des veines jaillir sur les côtés.
- Comment se fait-il que je ne sois pas au courant de ce détail ? Demanda-t-il d'une voix sévère ; Tu es ma femme, tu dois me dire ce genre de chose, surtout lorsqu'il s'agit de ta santé.
- Parce que tu ne me l'as pas demandé Saïd ! Tu as fouillé dans mes affaires en te faisant ta propre opinion.
Il laissa échapper un rire sec.
- Cela me paraissait évident habibti, rétorqua-t-il en serrant les poings ; Une boîte de médicaments reposant entre une brosse à dents et un peigne à cheveux n'importe quel homme se serait fait la même réflexion.
Farah s'empêcha de fulminer contre lui.
- Eh bien tu t'es trompé, dit-elle simplement en s'efforçant de garder le menton levé.
Un rictus se forma sur ses lèvres dures.
- Nous avons dû faire l'amour une bonne dizaine de fois, lâcha-t-il comme si l'évidence commençait peu à peu à le frapper.
Farah quant à elle se mit rougir en se rappelant les nuits et les jours torrides qu'ils avaient passé ensemble.
Se pourrait-il qu'elle soit déjà enceinte ?
Un nœud se forma au creux de son estomac.
- Les chances que tu sois enceinte sont élevées, ajouta-t-il en baissant son regard sur son ventre avec une lueur infranchissable et mystérieuse.
- Je l'ignore Saïd, mais tu n'as pas répondu à ma question.
- La question ne devrait même pas se poser Farah, dit-il en comblant l'espace qui les séparait ; Si tu portes notre enfant, notre avenir ne demeura pas inchangé.
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La favorite du cheikh
RomanceDans le sud d'Elhazar, un événement majeure se prépare. L'émir Said Al-Zufhar est sur le point d'annoncer son mariage prochain. Afin de trouver l'épouse idéale pour régner sur ses terres et à ses cotés, chaque jour, accompagné de sa garde royal Saïd...