Citation de Stendhal :
Un roman est comme un archet, la caisse du violon qui rend les sons, c'est l'âme du lecteur.
Saïd n'attendrait pas le lendemain et encore moins l'aube. Non.
Il s'engagea dans ses appartements et la trouva endormie sur le ventre, le teint presque livide. Il écarta ses mains pour détendre le flux de tensions qui l'habitait avant d'envisager de la réveiller. Délicatement il s'installa au bord du lit puis se pencha pour déposer un premier baiser sur sa tempe. Ses yeux marrons glacés s'ouvrirent sur l'instant.
Désorientée elle redressa la tête puis nicha son visage dans le creux de l'oreiller.
- Est-ce que nous sommes le matin ?
- Non, il est près de minuit mon amour mais nous devons partir.
Farah rouvrit les yeux avec difficulté. Elle se sentait trop épuisée pour ressentir de l'inquiétude. Depuis plus d'une semaine, elle avait l'impression que son corps ne suivait plus. Son ventre grandement naissant était la seule chose positive qu'elle retenait depuis ces derniers jours.
- Pourquoi ? Demanda-t-elle en se frottant les yeux.
Bien qu'elle s'était interdit de paniquer, Farah constata avec crainte que le regard de Saïd était fermé mais pas suffisamment pour lui dissimuler la lueur d'inquiétude qu'elle pouvait lire dans ses yeux.
- Le médecin vient de m'appeler, elle désire te revoir immédiatement.
Cette fois-ci réveillée, Farah se redressa tandis qu'il s'activait autour d'elle, l'air pressé.
- Il...il y a un soucis avec le bébé ? S'enquit-elle d'une voix chargée d'angoisses.
Il cessa de marcher, arrimant son regard dans le sien.
- Elle m'a affirmé que non...
- Mais alors...
Il la souleva après l'avoir couverte d'un plaid épais. Déboussolée, Farah observa silencieusement la garde royale s'activer autour d'elle.
- Je suis navré de faire ça maintenant, le médecin m'a affirmé que cela pouvait attendre demain matin mais je ne peux pas.
- Inutile de t'en vouloir, s'empressa-t-elle de dire en jetant un coup d'œil rapide vers la fenêtre pour observer la nuit noire ; Je veux savoir ce qu'il se passe.
Saïd planta un baiser sur sa joue. Pendant six ans, il s'était presque convaincu d'être un monstre égoïste de désirer Farah, de vouloir l'arracher à sa famille. Aujourd'hui, il ne ressentait aucune culpabilité, aucun remords, aucun regret.
À partir de maintenant, il se promit de tenir sa promesse.
La protéger.
- Est-ce que tu crois que cela à un rapport avec la prise de sang.
Arraché de sa sombre torpeur Saïd acquiesça.
- Oui c'est le cas, répondit-il en caressant son épaule ; Apparemment ton taux d'HCG est trop élevé, elle désire vérifier quelque chose.
Farah fronça des sourcils avant d'esquisser un sourire.
- Tu vois ! Je t'avais bien dit que j'étais en pleine tempête hormones.
En disant cela, Farah espérait apaiser la façade très mystérieuse de son mari.
- Effectivement habibti, tu avais raison, chuchota-t-il en lui souriant.
VOUS LISEZ
La favorite du cheikh
RomanceDans le sud d'Elhazar, un événement majeure se prépare. L'émir Said Al-Zufhar est sur le point d'annoncer son mariage prochain. Afin de trouver l'épouse idéale pour régner sur ses terres et à ses cotés, chaque jour, accompagné de sa garde royal Saïd...