Chapitre 24

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Troublée, Farah s'écarta de lui mais il resserra son étreinte. Elle manqua d'air lorsqu'il écrasa ses lèvres contre les siennes. C'est tout près de sa bouche qu'il déclara ;

- Ne t'avise plus jamais d'envisager que je puisse faire une telle chose, murmura-t-il si bas qu'elle eut peine à l'entendre.

Une peur nouvelle la paralysa. Certes l'idée qu'il puisse avoir une maîtresse lui avait traversé l'esprit mais que brièvement.

- Je n'envisageais rien du tout...

- Si, rétorqua-t-il en se levant du lit pour ôter ses vêtements ; Tu avais le regard d'une femme qui soupçonne son mari de la tromper.

Farah s'empêcha de baisser les yeux pour lui prouver qu'il avait tord.

- Peux-tu me blâmer d'y avoir brièvement songé ? Nous sommes au beau milieu de la nuit.

Masqué d'une façade impénétrable il se pencha en avant, les poings enfoncés dans le matelas. Farah retint son souffle sans pour autant le quitter des yeux.

- Il se trouve que j'avais quelque chose en tête et je devais le faire immédiatement.

Suspicieuse, Farah fronça des sourcils, espérant qu'il lui en dise plus.

Pour cela, et bien que son regard semblait fermé à toute discussion, Farah se rehaussa à l'aide de ses genoux et se mit à quémander.

- Puis-je savoir ce que tu avais à faire de si important pour me laisser seule dans ce grand lit ?

Farah battit énergiquement ses cils.

Saïd, de son côté, sentit ses lèvres frémir d'un sourire en coin. C'était pour ainsi dire la première fois qu'il voyait sa femme sous une autre facette. Et celle-ci le ravissait jusqu'au tréfonds de son être.

- Eh bien, tu m'avais caché ce petit côté espiègle habibti, murmura-t-il en venant caresser ses épaules nues.

Un large sourire couvrit ses belles pommettes. Elle noua ses mains autour de son cou en penchant sa tête sur le côté.

- Je suis rarement espiègle, seulement quand je désire savoir quelque chose.

Saïd grogna doucement en plongeant son visage dans son cou. Son parfum enivrant manqua de le faire défaillir. Il glissa ses mains dans ses cheveux et les détacha.

Ce fut avec la force du désespoir qu'il s'écarta en reprenant un air sérieux.

- Je suis parti rendre une visite à ton oncle.

Comme prévu, la jeune femme se décomposa.

- Je devais obtenir des réponses.

- Lesquelles ? S'enquit-elle en s'écartant comme s'il venait de lui raviver d'affreux souvenir.

Saïd s'empressa de lui prendre la main afin de l'apaiser.

- Au sujet de ta mère mais je n'ai rien obtenu seulement le plaisir de le voir se décomposer de peur. J'ai posé mes menaces, à présent il sait ce qui pourrait l'attendre si jamais il me désobéit.

Farah exhala un soupir tremblant. À aucun moment elle n'aurait pensé qu'il aurait pu se rendre là-bas en pleine nuit.

Savoir qu'il s'efforçait à percer le mystère qui entourait le départ de sa mère lui serrait le cœur. C'était une fois de plus une preuve irréfutable que son bonheur lui importait plus que le sien. Elle refoula une larme puis une autre...

La favorite du cheikhOù les histoires vivent. Découvrez maintenant