Chapitre 18

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Farah se présenta devant son mari dans l'intention de quémander une balade au bord de la plage. Mais elle se ravisa à contrecœur quand elle le vit en train de prier dans un silence prenant. Pour ne pas le déranger elle s'installa sur un coussin juste derrière lui.

Voilà dix jours qu'ils séjournaient dans cette villa somptueuse. Farah avait l'impression de planer au-dessus des nuages. Saïd avait tenu sa promesse et n'avait pas pris connaissance du travail qui l'attendrait à son retour. Chaque jour elle se réveillait lovée dans ses bras et s'endormait au creux de son épaule. Un véritable conte de fées des mille et une nuit. Mais derrière cette vague de bonheur Farah gardait toujours en mémoire que tout pouvait s'effondrer du jour au lendemain.

C'était peut-être une pensée fataliste mais elle se voulait prudente. Personne ne pouvait prédire l'avenir.

- Je peux sentir les tensions de ton corps sans même me retourner.

Farah sursauta.

Il se releva du tapis et se retourna, le regard plissé. Immédiatement son cœur s'affola.

- Je ne voulais pas interrompre ta prière, mentit-elle comme il s'approchait lentement vers elle.

Il s'agenouilla à sa hauteur, le regard toujours plissé.

- Tu voulais me parler de quelque chose en particulier ?

Farah se mordilla la lèvre avant de lui répondre :

- Je voulais faire une balade sur la plage, mais je n'ai plus envie d'y aller.

Son époux leva un sourcil surpris voire même amusé.

- Tu changes d'avis très vite depuis hier soir, nota-t-il en l'aidant à se relever : Est-ce que tu te sens bien ?

- Oui, je suis seulement un peu perdue dans ce majestueux royaume, je ne sais plus ce que je veux découvrir.

Il enlaça sa taille avec une légère pression qui l'envoya heurter son torse.

- Nous pourrions allez nous baigner ? Proposa-t-il en embrassant son front.

Farah secoua de la tête indécise. En fait, elle avait une furieuse envie qu'il lui fasse encore l'amour.

Dix jours qu'elle explorait le désir vorace de son mari et pas une seule fois elle s'était plainte de cette myriade de plaisir.

Dans l'inconfort d'une telle demande Farah décida de garder cette demande secrète et accepta la baignade.

- Est-ce que tu n'as pas peur qu'il y ait des soucis au palais ? Le questionna-t-elle quand ils arrivèrent dans la pièce qui renfermait une magnifique piscine.

- S'il y avait le moindre soucis Haled me tiendrait immédiatement au courant.

Il marqua une pause dans laquelle il l'observa pensivement.

- Est-ce que tu veux rentrer Farah ?

- Non ! S'exclama Farah avec un intonation qui l'a surpris elle-même ; Je ne veux pas t'éloigner de tes responsabilités.

Il descendit l'escalier en pierre pour la rejoindre dans la piscine. Farah avait l'impression d'être prisonnière dans ce lieu si sombre et enfermé.

Dans la précipitation elle en avait oublié d'ôter son caftan qui lui collait déjà à la peau.

- Tu parles de toi comme si tu étais ma maitresse m'éloignant de mes devoirs de souverain.

La favorite du cheikhOù les histoires vivent. Découvrez maintenant