3. S'excuser

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PAUL


-Fini ton plat, et va t'excuser !

Mon père me fait la leçon comme si j'avais encore 3 ans. Après ma dispute avec Esther, je suis rentré manger en leur disant qu'on avait eu un petit différent elle et moi, et que donc, elle refusait de venir dîner.

Et maintenant, ça fait 20 minutes que mes parents me passent la deuxième couche...


-Esther est une bonne petite, reprend mon père. Elle est travailleuse, et veut vraiment réussir. Son père est un ami. Donc tu as intérêt à faire en sorte qu'elle continue à se sentir bien ici, tu as compris ?

Je grogne en guise de réponse. Je n'ai pas envie d'aller m'excuser, mais j'ai bien remarqué que j'avais dit la phrase de trop... quand j'ai parlé de sa mère.

Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais je suis déterminée à en savoir plus.



Alors que je retourne en cuisine pour débarrasser mon assiette, ma mère est en train de faire la vaisselle. Elle me sourit, mais je sais qu'elle est de l'avis de mon père.

Je soupire, avant de lui demander :

-Man, vous connaissez bien les parents d'Esther, papa et toi ?

-Oui, ton père et le sien était au lycée ensemble à l'époque.

-Et sa mère ?


Il y a un blanc, et le regard de ma mère semble se perdre dans les bulles du produit vaisselle. Après quelques secondes, elle finit par reporter son regard sur moi en disant :

-Sarah est décédée il y a 8 ans d'un cancer, chéri. Esther avait douze ans à l'époque. Ça a été dur pour son père. C'est à ce moment là qu'il à reprit contact avec ton père. Je pense que ça l'a aidé à tenir bon de savoir qu'il avait un bon ami sur qui compter.


Je reste abasourdi. Je me doutais de quelque chose dans le genre, mais l'entendre me fait soudain le réaliser.

J'ai bien merdé.


En même temps, je suis toujours comme ça. En colère, et à m'énerver, jusqu'au moment où je dis la chose qu'il ne faut pas.

Néanmoins, je sais reconnaître mes tords quand je vais trop loin. Et papa a raison, je dois aller m'excuser.

J'embrasse ma mère sur le front, et après être passé par la boite à pharmacie, je me dirige vers le studio d'Esther.

*


Quand je frappe à la porte, Esther vient ouvrir immédiatement. Je remarque ses yeux rouges et devine qu'elle a pleuré.

Quand elle voit qu'il s'agit de moi, elle va pour refermer la porte, mais je le devance en entrant de force. Je referme derrière moi, alors qu'elle me dit :

-Je sais bien qu'ici c'est chez toi, mais là c'est le seul endroit où je peux être en paix, alors dégage ! Je ne veux pas te voir !


Elle essaye de me pousser avec ses petites mains sur mon torse, mais cela ne marche pas vraiment. Je remarque en baissant les yeux que son poignet est toujours rouge après que je l'ai empoigné tout à l'heure.

Je la repousse doucement avant de dire simplement :

-Je suis venu m'excuser.

Elle s'arrête directement, puis se met à cligner rapidement des yeux comme si elle me voyait pour la première fois. Puis voyant qu'elle n'est pas décidée à parler, je soupire avant d'ajouter :

-Ma mère m'a dit pour ta mère. Je suis sincèrement désolé. Je ne pouvais pas deviner une chose pareille.



Esther continue de me regarder sans répondre.

Je déteste faire la conversation tout seul.


Je me racle la gorge ce qui semble la ramener à la réalité. Elle croise ses bras sur sa poitrine, avant de simplement dire :

-C'est tout ? Si c'est le cas, tu peux repartir.


Mon dieu, son caractère insolent me rend fou !

Déjà que je suis une personne qui s'énerve vite, avoir quelqu'un comme elle en face de moi ne m'aide pas à rester calme.

Je me mors la lèvre inférieure pour me calmer, tout en fermant les yeux. Je dois prendre sur moi ce soir après la boulette que j'ai fait en parlant de sa mère.


Au lieu de ça, je sors le tube de crème de ma poche. Esther fronce les sourcils sans comprendre, et alors que je m'approche d'elle, elle demande :

-Qu'est-ce que tu fais ?

-Tais-toi, et laisse-toi faire !


J'ai parlé vivement, mais quand j'attrape sa main dans la mienne elle ne la retire pas. Elle m'observe sans comprendre, puis je commence à lui passer la crème sur son poignet encore rouge.

Pour ne pas rendre le moment encore plus gênant, je lui dis :

-Je t'ai attrapé un peu trop fort tout à l'heure. J'ai remarqué que ton poignet était rouge. Désolé.

Quand je termine, Esther continue toujours de me fixer comme si elle ne comprenait pas quelque chose. Quoi ? J'aimerais bien savoir.



-Je te laisse la crème. Remets-en demain matin avant de travailler.

Je m'apprête à partir après avoir passer une main sur ma barbe, quand elle m'appelle :

-Paul ?

-Hmm ?

-Merci.


Juste un merci, avec un regard noir. Elle n'a pas besoin de parler, je sais qu'elle me déteste. De toute façon, je ne suis pas du genre à me faire des amis. Je suis plutôt solitaire et ça me va très bien.

Après un signe de tête, je ressors de la pièce en sachant pertinemment que demain, elle continuera à me faire sortir de mes gongs.

En espérant que je ne fasse pas de gaffe cette fois !


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Bonjour les amis ! Comment ça va ce matin ? Moi tranquille, je profite du confinement pour me reposer un peu :p 

Bref, dans ce chapitre vous avez pu entrer dans la tête de Paul... j'espère que cela vous aura plu !


On se retrouve demain pour la suite ! 

Bisous !

#L

Mon amour de Cavalier (2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant