18. Savoir

237 31 0
                                    


ESTHER


C'est le jour J. C'est aujourd'hui le jour de mon départ. 

Mes valises sont bouclées, et déjà chargées dans la voiture de Jacques. Il me reste environ une heure avant que nous prenons la route pour la gare. 

J'en profite pour faire un dernier tour de la ferme qui va énormément de manquer.


Je marche à travers les champs de fruits, de légumes, et remplis mes narines de l'odeur de cette terre que je ne retrouverai pas à Paris. Je continue mon chemin lentement en essayant de tout imprimer dans ma tête. Je veux me rappeler de chaque image, chaque couleur, chaque mouvement de ce décor. 

Je ne veux rien oublier.


Quand mes pieds me guide jusqu'à l'écurie, je ne peux m'empêcher d'être nostalgique. Encore plus quand je regarde le box vide de Shadow. 

Voilà deux jours complets que Paul s'est enfuit sur le dos de sa jument pour mon plus grand étonnement. J'étais à la fois heureuse, mais tellement triste et en colère contre lui que je n'ai pas vraiment apprécié ce moment. 

Ce moment que j'aurais vraiment aimé qu'on partage ensemble. 


Je soupire en caressant le museau de Tadao, qui hennit en me voyant. Je regarde un peu partout comme si Paul pouvait apparaître d'une minute à l'autre.

ça a été très dur pour moi de l'ignorer pendant ces dernières semaines... Mais je n'ai pas trouvé d'autres solutions. J'avais peur que si je le confrontais de nouveau, il dise des choses qui me fassent encore plus mal au ventre. Je n'étais vraiment pas prête à me faire de nouveau briser le cœur.

Je me suis donc contenter de le regarder de loin, en savourant chaque image et chaque mouvement émanant de son corps. Ce corps que je ne toucherais plus jamais, ce corps que j'aurais tant rêver d'explorer...


Je sors de ma rêverie en entendant Jacques m'appeler. Je pense qu'il est l'heure d'y aller. 

Je quitte l'écurie en soupirant, pour aller faire mes au revoir à Veronica qui a été adorable avec moi durant tout mon séjour. Mais j'aurais également aimé dire au revoir à Shadow. Et j'aurais aimé que Paul vienne me dire au revoir.


*

Sur le quai de la gare j'entends au micro que mon train arrive. Je me lève du siège où j'étais assise, et Jacques qui a tenu à rester jusqu'au bout, fait de même. 

Il m'accompagne, et nous ne disons rien jusqu'à ce que le train s'arrête. 

Je me tourne alors vers lui, et il me sourit tendrement. Sans rien dire je me blottis dans ses bras et il me caresse les cheveux d'un geste paternel. 


-Tu es vraiment une bonne petite, Esther. Le caractère de ton père, et le physique de ta mère. Ne change jamais, d'accord ? 

-Oui promis. Merci pour votre accueil à toi et Véronica. Merci pour tout ce que vous avez fait pour moi.

-C'est plutôt à nous de te remercier pour l'aide que tu nous a apporté. 


Je lui souris en essayant de ne pas pleurer. Puis, alors que je m'apprête à le quitter pour gripper dans le train, il m'arrête à nouveau en disant :

Mon amour de Cavalier (2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant