Chapitre 21

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- Je souffre, chuchota-il en regardant le plancher taché de sang pour ne pas croiser le regard de Magnus.

Ces simples mots avaient sorti de sa bouche comme si ils attendaient depuis très longtemps d'être dit. Mais malgré tout, Alec avait honte, tellement qu'il n'osait plus regarder droit dans les yeux Magnus. Ses mains tremblaient atrocement, son cœur battait rapidement dans sa cage thoracique, mais l'asiatique ne disait rien, il continuait de tracer des cercles sur son genoux avec ses doigts longs et fins pour but de l'encourager.

- Je n'ai plus envi de souffrir, murmura Alec alors qu'il essuya du revers de sa main ses joues mouillées par ses larmes.

- Un jour, j'ai rencontré une vieille femme dans une rue et tu sais ce qu'elle m'a dit, je m'en souviens comme si cela c'était déroulé hier, bats-toi pour ce que tu veux, ce que tu crois et ne pense jamais au passé, s'exclama Magnus quelques minutes après. Et je l'ai écouté même si ma tête ne me disait de ne pas le faire et regarde où cela m'a mené, ici. Tu peux ne pas comprendre ce que je viens de dire, l'interpréter de la manière que tu veux, mais je crois en toi Alexander Lightwood. Je veux que tu vives, je veux être celui qui te rend le sourire sur les lèvres.

Alec ne dit rien, mais son regard avait croisé maladroitement celui de Magnus. Silencieux comme toujours, il hocha la tête lentement, les larmes coulant toujours le long de ses joues. Ses pensées étaient si mélangées qu'il ne savait même plus quoi faire, où il en était. L'asiatique le regardait toujours, mais Alec le fixait sans vraiment le voir. Sa tête lui tournait, ses yeux lui picotaient, ses bras lui brûlaient et il ne voulait qu'une seule chose maintenant, dormir même si il risquait de faire d'affreux cauchemars. Difficilement, manquant de tomber sur le sol quand il se mit sur ses pieds, il se dirigea vers son lit et s'y laissa tomber paresseusement. Les yeux toujours ouverts, il fixa Magnus qui s'était levé lui aussi. Alec lui pointa la fenêtre d'un geste de tête tellement qu'il n'avait plus de force pour dire deux mots.

- Je ne partirai pas Alexander, annonça Magnus d'une voix grave et étrangement rauque.

Il se dirigea vers la chaise en bois du bureau d'Alec et s'y assit, mais le noiraud secoua soudainement la tête. Son regard se posa sur son matelas et Magnus sembla comprendre. L'air frais de décembre fit frissonner Alec jusqu'à la chair ce qui le fit trembler, mais quand l'asiatique se coucha à côté de lui, le noiraud retint sa respiration. Même si leurs corps étaient à quelques centimètres l'un de l'autre, Alec ressentait la chaleur de Magnus qui le réconforta quelque peu de ce même pas. Cependant, il ne se sentait toujours guère en sécurité. Il avait la nette impression d'être tiré par la manche tranquillement et de plus en plus vers quelque chose. Si il s'endormirait, c'était clair qu'il allait faire des cauchemars. Magnus sembla le comprendre et il posa ses bras, doucement, autour de la taille d'Alec et le tira vers lui. Le noiraud déglutit difficilement, mais dès que le souffle chaud de Magnus toucha son cou, il se détendit. Tellement, que ses yeux se fermaient presque mécaniquement malgré tout ce qui venait de se passer depuis la tombée de la nuit. Si facilement que cela puisse le paraître, Alec tomba dans la bras de la Morphée.

***

Le lendemain matin, de petits rayons illuminaient déjà la pièce où Magnus et Alec dormait ensemble. Le noiraud était toujours dans les bras puissants et chauds de l'asiatique, endormis, une longue mèche de cheveux noirs devant les yeux. Le temps passaient lentement et Alec dormait toujours aussi paisiblement. Parfois, il avait l'impression de sentir des doigts caresser ses cheveux ou tracer des cercles dans son cou, mais pourtant, il ne s'était jamais senti aussi en sécurité qu'en ce moment même. Mais, une brise fraîche le fit se réveiller. Il ouvrit ses yeux rapidement, mais il les referma soudainement à cause de la forte luminosité de la pièce. Tranquillement, il battit des paupières pour s'y habituer avant de se retourner et de croiser le regard de Magnus. Il le fixa en silence avant de regarder l'heure sur son vieux cadran rouillé.

- Tu ne vas pas au lycée? Demanda douloureusement Alec.

Sa voix était terriblement rauque, ses yeux lui chauffait, un mal de tête lui fracassait le crâne à cause d'avoir trop pleurer la veille, mais il vit Magnus secouer la tête.

- Non, je vais rester avec toi, répondit Magnus qui continuait de l'observer sans même ciller ne serait-ce qu'une seule fois.

Mais au fond, était-ce vraiment ce qu'il voulait? Alec ne pouvait pas s'empêcher de se le demander. Magnus devait le prendre tellement en pitié en ce moment. Ses yeux ancrés dans les siens, il sentit les larmes sous ses paupières menacées de ravager ses joues. À cette vue, Magnus le tira un peu plus vers lui, sans difficulté, et le serra dans ses bras. Alec, contredisant ses pensées, posa sa tête timidement sur l'épaule de l'asiatique et se laissa pleurer. Peut-être avait-il tort au fond de lui? Magnus était peut-être vraiment là pour lui! Le noiraud préféra se poser sur la deuxième hypothèse pour le moment et donc de cette manière, même si cela lui procurait d'innombrables frissons, il laissa Magnus lui caresser le dos et aussi poser ses lèvres dans son cou comme pour l'apaiser. Alec n'avait plus la tête à s'échapper et l'asiatique lui faisait se sentir en sécurité. Pour rien au monde, il voudrait s'en aller des bras chauds de Magnus. Il ne voulait plus le laisser filer maintenant.

Bonjour!

Comment allez-vous? J'ai vraiment la flemme d'écrire cette note d'auteur alors je dirais pas plus.

Laissez-moi vos avis et tout le tralala!

- Camille

ADDICTIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant