Chapitre 8

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// Scène de mutilation //

Alec regardait toujours derrière lui. La voiture de Magnus restait stationnée à la même place comme si il voulait s'assurer qu'il rentre bel et bien à la maison. Ses joues devinrent cramoisies et il accéléra la vitesse de ses pas. Au loin, l'immeuble dans lequel il habitait apparu dans sa vision. Son nez rosie par le froid, Alec rattrapa un vieux monsieur d'un grand étage et lui tint la porte avant d'entrer. Ce dernier ne lui lança même pas un regard ou même un remerciement et sortit la clé de son vieux pantalon pour déverrouiller l'entrée de l'immeuble. En fait, ça ne le surprenait même pas, les gens, dans ce coin, avaient une certaine tendance à être beaucoup trop désagréable. Le silence était très gênant, tellement qu'Alec aurait juste voulu disparaître dans l'ombre et devenir une poussière. L'aîné avança lentement, sa canne toquant sur chaque murs et le noiraud crut même l'entendre jurer à de nombreuses reprises.

Mais, il tourna à gauche dans un couloir crasseux. Les murs munis d'une tapisserie fleurie des années 70' étaient tachés de moisissure çà et là. À chaque pas, une planche du plancher de bois grinçait procurant ainsi des frissons à Alec à l'entende de ce bruit si strident.

Le jeune homme continuait de marcher, mais soudainement, il remarqua que quelque chose clochait. Il ne prenait jamais, à l'habitude, ce chemin pour aller à son appartement. Il passait plutôt par la ruelle et escaladait la clôture, mais aujourd'hui, sa chance ne se présenta pas comme il l'aurait souhaité.

Les yeux bleus d'Alec
rencontrèrent lentement le regard méchant et sévère de l'homme devant lui. Tout son corps se contracta et il se figea sur place. Un sourire loin d'être le plus gentil apparut sur les lèvres gercées de son père.

- Alors, on sort la nuit? Depuis quand? Où sont tes bonnes vieilles habitudes Alexander? S'exclama-t-il ironiquement.

Le cœur d'Alec tambourinait fortement dans sa cage thoracique. Il était fait, complètement cuit. Son père fonça sur lui et il n'eut même pas la force de se tasser sur le côté. Les gros doigts de son père saisirent son chandail et le serrèrent de façon à ce qu'Alec ait de la difficulté à respirer tellement que les tissus de son chandail rentrait dans sa peau.

- Répond moi salaud! Cracha-t-il avec son haleine sentant grossièrement l'alcool et le tabac.

Alec serra ses lèvres. Aucun son ne voulait sortir de sa bouche. Il sentait sa gorge se nouer tranquillement pour former un noeud. Il commençait à inhaler, à manquer d'air. Son père éclata d'un rire satanique avant de la lâcher. Son fils tomba à genoux sur le sol reprenant son souffle à grandes bouffées d'air, mais le pied de son géniteur vint frapper brutalement sa joue.

- Tu ne sers à rien dans ce monde! Tu es un minable, un raté! Tu ne respectes même pas les règles, mes règles! Rentre-toi ça dans ta stupide caboche!

Le temps s'écoulaient lentement selon Alec. Les coups de faisaient plus forts à chaque secondes ainsi que les insultes plus nombreuses. Les larmes ruisselaient sur ses joues, mais il n'avait pas la force de se relever. Il se laissait se faire battre plus vulnérable qu'il ne l'était déjà. Ça lui apprendrait de ne pas passer par la ruelle comme d'habitude. La main de son père s'abattit une dernière fois sur sa joue pour y laisser une violente trace rouge sur sa peau si blanche.

Alec n'avait vraiment pas l'air bien. Les larmes avaient ravagé ses joues laissant presque des marques  depuis de longues minutes. Ses yeux étaient bouffis par la fatigue et par cette tristesse qui lui ravageait l'intérieur et le détruisait lentement. Le jeune homme n'avait même plus envi de combattre depuis longtemps. Laisser ses démons dans sa tête l'abattre à mort seraient beaucoup plus facile. Peut-être réussiraient-ils à le convaincre de ne plus exister.

Ses longs doigts fin tâtonnèrent le sol et il attrapa un trombone qui traînait par terre. Il le défit lentement prenant ainsi le rebord en métal plus long dans sa main. Alec regarda cette aiguille qu'il avait créé désespérément, mais son corps lui criait de le faire. De s'exécuter et de se faire mal à lui même. D'une main tremblante, il releva la manche de son chandail avant de fixer les multiples plaies qui faisait déjà place sur sa peau. Chaque insultes prononcées par son père et Raj lui revint en tête. Ces simples paroles lui poignardèrent le cœur, cœur qui était déjà suffisamment blessé, mais lui donnèrent la force de poser l'aiguille sur sa peau de son avant-bras et de tirer vers son ventre. Un gémissement sortit entre ses lèvres, mais il appréciait cette sensation qui lui avait tellement manquée. Ça lui rappelait qui il était et la personne qu'il voulait rester à tout jamais.

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Ce chapitre est extrêmement plus court parce que je voulais discuter avec vous. Ce chapitre était dur, la trame était triste et c'était le but. J'en ai même pleurer en l'écrivant parce que ça me touche énormément. Mon but est de vous sensibiliser et de vous faire réaliser que ce n'est pas tout le monde qui est heureux. Un sourire n'est pas toujours ce que l'on croit. Une émotion telle que la tristesse, l'angoisse, la colère et même plus, sont très prédominantes. Tellement qu'on a l'impression qu'elles vivent en l'intérieur de nous et bouillonnent attendant le temps de s'exprimer. Mais quand on ne prend pas la peine de comprendre ce qui nous tracasse, de raisonner,  la mutilation peut parfois être la solution pour certain.

Mais, c'est très loin d'être le cas. Si tu blesses physiquement, sache que ça ne te fera pas comprendre des autres. Le meilleur moyen de sortir de cette misère est de parler, de s'exprimer, dire son point de vue! Et ce, c'est le travail des psychologues et de certains organismes. Prends une pause et réfléchis bien, parce que il existe des milliers de solutions à n'importe quel problème. N'oublie pas que ton bonheur passe avant celui des autres.

N'oubliez pas de commentez et je vous dis au revoir et à la prochaine pour la suite!

- Camille

ADDICTIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant