ADDICTION

Chapitre 31

Les vacances des fêtes avaient passé extrêmement rapidement, trop vite au goût d'Alec, et tel la température en avait son choix aussi. Même si janvier venait d'arriver, les routes étaient ensevelies d'une substance boueuse et humide, le ciel était d'un gris mat et il ne restait plus qu'une fine couche de neige par endroit rendant cette ambiance terne ainsi sans vie. Ce changement paraissait aussi chez Alec qui semblait plus fatigué et ennuyé, mais au moins, même si il n'osait pas toujours l'avouer, la présence de Magnus ajoutait bien une étincelle à son quotidien.

Qui disait janvier disait aussi le début des cours et à cela, rien n'angoissait plus Alec. Ce matin-là, il s'était réveillé très tôt, avant Magnus, et il n'avait été capable de se rendormir. Bien sûr, pour passer le temps, le jeune homme s'était levé et avait contemplé, comme à son habitude, assis sur le comptoir de marbre de la cuisine, le soleil annonçant sa grande présence en teintant le ciel d'un orange imposant et d'un rose discret. Il avait eu le temps de se perdre dans ses pensées tel l'accoutumée.

Ses pensées étaient les unes ou autres mélangées, mais au moins, une chose qu'il avait acquis, au fil du temps, c'étaient à les démêler. Au départ, il avait songé à quel point ses vacances des fêtes, pour lui, avaient été formidable même malgré le départ dont il n'espérait plus y penser. Certes cet affreux départ pesait autant sur ses épaules aujourd'hui, mais la seule différence maintenant, c'était qu'il se sentait bien mieux qu'auparavant. Ces vacances avaient été différente, mais elles lui avaient permis de connaître la magie de Noël. Ensuite, il avait songé à sa relation avec Magnus ne changeant pas de l'habitude. Elle n'avait pas changé, ne s'était pas vraiment développée durant la fin des vacances, mais pourtant, quelque chose en Alec, dont il avait particulièrement honte de sentir, en voulait plus. Le seul problème, bien sûr, c'était qu'il n'oserait jamais l'avouer de vive voix.

Suivant cette longue tirade dans son imagination, il pensa à son homosexualité. Alec le savait depuis longtemps déjà qu'il était gai. Plus jeune, même si il avait essayé de porter son attention sur des filles de son âge, il ne ressentait rien contrairement à lorsqu'il posait son regard sur des garçons. Là un mélange de pleins de sentiments étranges se mélangeait ensemble entre de minces frissons à des papillons chauds dans son ventre et juste à cela, il se savait différent des autres. Il l'avait deviné, mais pourtant, il s'était résigné à cette idée sachant pertinemment tous les commentaires méchants qu'il aurait pu recevoir. Peut-être aussi qu'aujourd'hui le jeune homme avait les mêmes craintes et c'était pour cela qu'il ne voulait pas s'afficher avec Magnus. Qui savait? Ses pensées avaient fini leur route en tombant dans le gouffre; gouffre qu'on appelait son retour à l'école. Il ne comprenait même pas pourquoi il appréhendait tellement cela. Juste à y penser, il sentait son cœur s'emballer. Si il voyait Raj, qu'allait-il se passer? Également, ce qui l'angoissait était probablement sa chute scolaire. Bien qu'il ne se tenait que quelques points à peine plus haut que la moyenne, la semaine d'enfer qu'il avait passé en plus des trois jours qu'il avait manqué, cela devait avoir laissés leurs traces sur ses résultats scolaires.

Il avait tellement pensé que sa contemplation du soleil et ses majestueux rayons avaient passé à côté. Le jeune massa ses bras inconsciemment, ses doigts glissant sur ses fraîches cicatrices sans vraiment ne les sentir, regardant aussi Brooklyn par l'immense baie vitrée. Brooklyn, au simple regard, il savait que ce n'était pas sa ville. New York, bien que les deux soient semblables, il la préférait sans ne savoir vraiment pourquoi.

Sa réflexion fut coupé par l'arrivée d'un Magnus fatigué annonçant son réveil par un grognement digne des hommes des cavernes.

— Je savais que tu serais là, lança-t-il d'une voix particulièrement rauque.

— C'est si facile à deviner? Demanda Alec.

— Il n'y a personne de plus penseur que toi Alexander, répondit l'asiatique passant une main dans ses cheveux en bataille.