Alec Lightwood n'avait pas songé que sa mère l'aurait invité à l'intérieur alors quand celle-ci le lui avait demandé, le jeune homme avait hésité. Pourtant, suivant son instinct, ce qui était très rare, il l'avait suivie laissant ses yeux bleus analyser chaque parcelle de la demeure. La maison était grande et majestueuse autant l'extérieur qu'à l'intérieur témoignant d'un bon métier. Le plancher était fait d'un bois franc pâle donnant ainsi l'impression d'entrer dans une pièce beaucoup plus vaste et les murs étaient majoritairement peints d'un gris discret cachés derrière de longs rideaux blancs donnant une touche de luminosité. Maryse le guidait vers la cuisine, pourtant il voulait découvrir chaque partie de la maison du regard. Des toiles se trouvaient sur certains mélangeant couleurs en différentes teintes pour émerveiller l'œil ainsi que le tromper et sur un autre, il y découvrit des photos, des photos de famille avec Isabelle, sa maternelle et un autre petit garçon d'environ à peine onze ans qui lui était inconnu.
Alec fronça les sourcils face à ce visage qui lui paraissait familier, mais à la fois si nouveau, puis il regretta immédiatement d'avoir été si curieux. Ce sentiment qui l'avait rendu si heureux à l'idée de découvrir cet espace appartenant à sa mère et à sa soeur s'était rudement transformé en cette impression qu'il fut de trop dans la maison. Ce n'était pas chez lui ici alors que faisait-il là debout dans la cuisine à regarder des photos de famille dont il n'était même pas présents à l'intérieur? Le jeune homme n'avait jamais vécu dans une demeure aussi chaleureuse que celle dans laquelle il se trouvait et cela l'intimidait. Maryse s'était arrêtée elle aussi, pourtant son fils ne l'avait pas remarqué. Ses yeux fixaient toujours les multiples photos sur le mur sans ne vraiment les voir.
— Je pense que nous avons de besoin de s'asseoir et de parler Alexander, murmura la voix douce de sa mère qui le retira de ses pensées.
Le jeune hocha la tête silencieusement alors qu'il s'efforça à cacher ses mains qui tremblaient dans son dos. Par peur de faire d'autres découvertes, il posa ses yeux sur le haut de la tête de sa mère en songeant à quel point, à ce moment même, il se laissait guider par une inconnue. Une voix dans sa tête lui disait que faire demi-tour et partir était la chose la plus logique. Cependant, sa rationalité lui disait à l'oreille de rester et pour dire la vérité, Alec ne savait pas depuis quand il l'écoutait. Savoir la vérité, c'était terrifiant, mais il savait bien que malgré les aveux de sa mère, il ne vivrait plus dans le déni.
La cuisine était immense, pourtant Alec ne voulait pas s'attarder à l'observer. Il resta debout derrière le comptoir de céramique où se trouvait de multiples tabourets blancs pour s'asseoir regardant sa mère qui sortait un verre de l'armoire pour le remplir d'eau du robinet.
— Veux-tu quelque chose à boire? demanda-t-elle en l'observant d'un regard dont Alec n'arrivait pas à mettre le doigt dessus la signification.
Il secoua la tête rapidement alors que Maryse l'invita à s'asseoir au comptoir d'un simple geste de tête. Alec obéit, pourtant il prit la peine de laisser une distance respectable entre lui et sa maternelle. Si leur retrouvaille, auparavant, avait été proche et précieuse, maintenant, le plus jeune se sentait désemparé. Cette femme à ses côtés, il ne la connaissait pas. Cependant, il partageait ses propres gènes avec elle, elle lui avait donné la vie alors qu'à présent, elle n'était qu'une personne parmi tant d'autres aux yeux d'Alec, une humaine parmi des milliers.
Un silence s'installa entre eux, un silence si lourd qu'il pesa sur les épaules du jeune homme qui ne savait pas si lui-même devait parler ou laisser sa mère le faire. Du mouvement se faisait à sa droite et Alec posa son regard sur sa mère en réalisant qu'elle sortait un portefeuille d'une sacoche qu'il n'avait pas vue accrocher au tabouret. Les mains tremblantes de sa mère l'ouvrirent et y en sortit une photo qu'elle posa droit devant son fils. Ce dernier la regarda sans dire aucune mot. Ses yeux analysèrent les traits de son visage, les traits de son visage arrondi d'enfant où un véritable sourire se dessinait sur ses lèvres dévoilant de petites dents blanches. Il rendait ses joues hautes et rouges alors que ses yeux bleus ne regardaient pas la caméras, mais plutôt la personne qui prenait la photo. C'était une belle époque, ça se voyait dans son visage, il était heureux, un heureux petit garçon ne sachant pas encore dans quoi il allait tomber.

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ADDICTION
Fiksi PenggemarUn père violent, c'était ça que possédait uniquement Alec Lightwood. Des coups, il recevait ça à chaque jour quand son père ne fumait pas assez ou n'avait pas de bouteilles d'alcool proche de lui. Au lycée, la vie était toujours aussi dure avec la b...