Voyage surprenant

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Le premier kilomètre de fit sans encombre. Et le vieux sage semblait être d'une endurance à toute épreuve malgré son âge. Avant de partir, Celui-ci avait tenu a emporter avec lui une fleur de magnolia. Cette fleur avait d'après lui une signification importante à ses yeux et serait importante plus tard.

Ils n'avançaient pas à une vitesse fulgurante, mais ils semblaient tenir le rythme facilement.

Cette aventure serait une course d'endurance, ils auraient dû partir la veille et avaient donc pris du retard.
Le Doyen avait voulu qu'elle essaie de marcher sans faire de bruit. Ou au moins d'être un minimum discrète. Dans le but bien sût de poursuivre son entraînement tout en ne perdant pas de temps.

Mais cela avait été un tel fiasco qu'il avait vite abandonné cette idée.

Le silence régnait dans la forêt, éclairée seulement par les quelques rayons de soleil qui parvenaient à franchir la barrière de la canopée.

De petites gouttes d'eau venaient parfois s'écraser près d'eux, glissants sur les feuilles humides qui constituaient la majeure partie de la vie de la forêt.

Mais le silence qui régnait ne semblait pas naturel. C'était un silence lourd et pesant. On entendait parfois des petits craquements, de tout endroits venus, un froissement de feuille, une brindilles cassée ou même un petit grognement étouffé.
La forêt semblait renfermer une menace cachée.

«Seïna, tu m'écoutes ?»

Perdue dans ses pensées, elle ne s'était pas rendu compte que son maître lui parlait.
- Hum, en fait je réfléchissais..

- À quoi? Non en fait, laisse tomber. Ce sont tes pensées, elles ne me concernent pas. J'étais en train de t'expliquer les vertus des plantes que l'on peut trouver dans nos forêt. Sais-tu à quoi sert cette plante par exemple? dit-il en brandissant une feuille de menthe devant lui.

- C'est de la menthe aquatique, je crois que ça sert pour le mal de ventre.

Ses parents l'utilisaient souvent pour calmer les problèmes de transit de son petit frère.

- Oui, mais pas seulement, tu peux l'utiliser pour les maux de tête, ou juste pour son goût, gloussa-t-il alors qu'il mettait le feuille dans sa bouche.

Après avoir continué leur marche pendant encore des heures, ils s'arrêtèrent enfin pour la soirée dans une cabane en bois miteuse.
Elle semblait être aussi vieille que la Terre elle même, couverte de mousse et de feuilles mortes, et se fondait si bien dans la forêt qu'on aurait pu facilement la confondre avec un tas d'arbres morts.

Le Doyen devait connaître sa position, sinon il ne l'aurait trouvée.

« C'est un relais des doyens, pour ceux qui viennent de loin et qui se rendent à la grande réunion. Celle-ci est une des plus anciennes, et ça fait longtemps qu'elle n'a pas été restaurée, comme tu peux le constater. Il va falloir la nettoyer, si on veut y dormir confortablement cette nuit.

Seïna eut un mouvement de recul alors qu'elle entrait dans la cabane.

-C'est... assez peu confortable non ? demanda la jeune fille.

-Je la conçois, mais ne t'inquiète pas, tous les autres relais ne sont pas comme celui que tu as devant les yeux, tenta-il de la rassurer.

- Tous les relais sont comme ça ?

Il rit encore une fois.

- Non bien sûr ! Mais celui-ci a été un peu oublié. Nous ne sommes pas beaucoup à passer par ici. »

Emergence Le poème des douze tempêtesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant