Le Requin [RAMMSTEIN - TERMINÉE]

Chapitre 3 - Christoph - Insupportable

Oui, je suis motivée. Profitez-en, ça sera pas tous les jours comme ça ;) 

Bonne lecture, n'hésitez pas à me dire ce que vous pensez de l'histoire !

Ce chapitre a été entièrement corrigé.

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Il en a marre. Du bruit, de la foule qui sent l'alcool et la transpiration. De savoir que quand il aura terminé de se saouler, il rentrera vomir pour ensuite dormir sur le canapé défoncé par la pisse acide de Pollux, le chien de sa femme. Enfin. Au point où en sont les choses, ne devrait-il pas dire « future ex-femme » ? C'est la question qu'il essaye tant bien que mal de noyer dans sa pinte, quand deux visages qu'il connaît on ne peut mieux font irruption au milieu des gens.

La voir ici lui arrache toujours un sourire. Elle le sauve de ses collègues pour certains plutôt lourds, et surtout, il adore voir le contraste qu'elle provoque. La jeune femme est trop belle pour tous ces vieux schnocks au bout du rouleau. Trop belle, et trop dangereuse pour eux. Son colocataire la suit de très près et a le réflexe de se mettre derrière elle, pour lui éviter les mains trop baladeuses des vieux pompiers bourrés.

L'homme soupire. Ses collègues de la police ont tous bu plus que de raison, et il se soulage en se disant qu'eux au moins rentreront à pied chez eux ce soir. Lui n'a bu que sa pinte réglementaire et attend maintenant deux bonnes heures avant de pouvoir reprendre sa voiture. Vu l'ambiance à la maison, il n'est pas pressé de rentrer. Il hésite même à le faire. Doit-il recommander une bière, ou non ? Ça fait une heure qu'il se pose la question, une heure qu'il n'a toujours pas la réponse.

Le policier s'enfonce dans ses pensées, ses yeux rivés sur sa choppe vide, quand un verre glacé et humide se colle contre sa joue. Visiblement, la jeune femme qu'il regarde depuis tout à l'heure n'est pas décidée à le laisser rentrer chez lui en voiture. Tant pis, il s'en tiendra à son plan initial. Le verre se pose sur la table. Christoph tourne la tête vers la blonde, comme le font tous ses collègues. Lui en revanche, est le seul qui ne la regarde pas avec envie. Elle a décidé pour lui. Son coeur voulait être ivre, sa raison lui a interdit de prendre une deuxième consommation. Il est donc là, à promener ses yeux entre la pinte remplie et les lèvres charnues de Romy.

- J'te ramènerai, lui dit-elle d'une voix douce, sans cesser de sourire. Tu peux y aller.

Christoph soupire. Elle a vu clair dans son jeu. Non, rectification. Elle, comme tous les autres, voit bien que quelque chose lui ruine le moral depuis des mois. Elle, contrairement à tous les autres, montre un peu d'intérêt pour sa santé mentale. Elle qui justement reste stoïque en permanence, ne parle jamais d'elle, d'où elle vient, de sa famille, de ses sentiments, s'inquiète de sa famille à lui, de ses sentiments à lui.

Le flic saisit l'anse de la choppe et boit une grande lampée de bière. Il s'essuie la mousse du revers de la main et soupire.

- T'es vraiment un cas toi, grommelle-t-il.

- Comme tous ceux qui sont ici, toi le premier, rétorque-t-elle.

Christoph la voit hésiter. Devant le bar, Ollie la scrute, attendant qu'elle revienne s'asseoir près de lui. Elle le regarde lui, droit dans les yeux, et ses sourcils se froncent très légèrement, avant de lorgner la salle à la recherche d'une chaise vide qu'elle pourra glisser entre Scneider et le gros encore en uniforme qui regarde ses fesses en se retenant de toucher.

Elle fait finalement signe à Oliver : elle reste ici quelques temps, et puis ils rentreront tous les trois ensemble. Romy se décale pour tirer le dossier d'une vieille chaise en bois grinçante, la met face à la table, et pose ses fesses dessus sous les yeux médusés des collègues policiers de Christoph.