Chapitre 10 - Christoph - Entrevoir la vérité

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Ça faisait longtemps que vous ne l'aviez pas vu, hein ?

Et bien il est de retour, pour votre plus grand bonheur ! Lui, et son tas d'emmerde qui n'a pas fini de s'accroître....

Bonne lecture !

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Christoph ouvre difficilement les yeux. Il a mal au dos parce qu'il a mal dormi, et il sait déjà qu'il va être très mal luné. Las du canapé de sa maison, il a préféré camper sur son fauteuil de bureau, qu'il a mis en position couchette. Les rideaux à moitié transparents laissent déjà passer la lumière. De toute façon, il préfère ça à rester chez lui. Il adore Erika ; sa fille est tout pour lui. Mais il n'en peut plus de se disputer avec sa femme à chaque fois qu'il a le malheur de vouloir un peu parler de son travail. La situation de sa famille ne peut plus durer, mais en attendant de trouver une solution (ou le courage de quitter sa femme), il préfère s'installer ici. Au moins Gabriele n'est pas là pour lui passer un savon inexpliqué à chaque fois qu'elle le voit.

Christoph se redresse difficilement, et ouvre un des tiroirs de son bureau ; le seul qui n'est pas totalement encombré par du désordre. Il en sort un déodorant en spray, une brosse à dents et un tube de dentifrice en bout de course, totalement enroulé sur lui-même. Il se dirige vers les toilettes, en profite tant que personne n'est arrivé. Il fait ses ablutions de fortune dans un silence total, ne sachant s'il doit le savourer ou se sentir encore plus seul. Il va savourer. C'est la première fois depuis longtemps que le bruit ambiant n'est pas là pour l'empêcher de penser, et il compte bien en profiter pour se demander sérieusement comment essayer de résoudre les choses avec sa femme.

- Quel merdier, marmonne-t-il en mettant sa brosse à dents en bouche.

Il a à peine le temps de commencer à frotter que son téléphone vibre, avant de laisser retentir la sonnerie stridente. Et à cet instant précis, il prie pour que ça ne soit pas Gabriele. Il soupire presque de soulagement en voyant le nom de Romy Gregorovitch s'afficher à l'écran. Son sourire se perd aussitôt qu'il décroche.

- Christoph, on a un sérieux problème.

Le policier tente de répondre, mais tout ce qu'il réussit à faire, c'est s'étouffer avec une moitié du dentifrice, et cracher l'autre sur sa chemise de la veille. Il finit par lui bafouiller un "deux secondes" à peine audible, crache la mousse blanchâtre avant de se rincer la bouche.

- Un problème du genre ? demande-t-il en s'essuyant le coin de la lèvre d'un revers de manche.

- Du genre tu vois le pompier qui a tenté de sauver le junkie là ? Celui dont on a parlé à ton patron ? Bah un mec visiblement aussi bien entraîné que moi a tenté de le tuer hier.

- Et tu m'en parles que maintenant ? Ça ne devait pas être si grave que ça.

- Bah le temps de m'en débarrasser dans les formes, si tu vois ce que je veux dire.

- Ça ne te prend pas aussi longtemps d'habitude.

- Ecoute j'ai eu une soirée à chier ok ?! s'écrie-t-elle au bout du fil. Je n'ai pas envie d'en parler. Je te préviens juste que ce dont on a parlé la dernière fois, ce n'était pas des conneries. Alors pour une fois bordel, crois-moi.

- Je commence, en effet. C'est un peu tiré par les cheveux, limite digne d'un mauvais thriller, mais ça commence à faire beaucoup de trucs bizarres qui se passent dans la même semaine...

Le Requin [RAMMSTEIN - TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant