Chapitre 12.1 - Paul - Mise au point

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Bonsoir ! 

Oui, il se fait tard, et je suis très en retard sur mon planning de publication. Mais que voulez-vous, on ne fait pas ce qu'on veut avec la fac. D'autant plus que ce chapitre (en deux parties du coup) et assez important pour la relation entre Paul et Romy. 

J'espère qu'il vous plaira, et j'essaye de vous poster la partie suivante dès que possible :)

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Paul a passé les jours qui ont suivis enfermé chez lui, quand il n'était pas au travail. Il n'a cessé de repenser à Romy, à son regard, à son calme. Comme si cela faisait des années que son âme avait quitté son corps. Impitoyable. C'est l'impression qu'il eut d'elle, qu'il conserve encore, d'ailleurs.

Il n'a pas son numéro de téléphone. Qu'en aurait-il fait ? Il se le demande. En vérité, ça l'aurait rassuré. Que se passerait-il s'il lui arrivait quelque chose ? Comment la prévenir ? Est-ce qu'au moins, elle en aurait quelque chose à faire ? Paul n'en sait rien. Il faut qu'il lui parle, qu'il comprenne. Qu'il sache à quoi s'en tenir. Il a l'impression d'être un minuscule pion sur un échiquier géant, où il ne sait rien de la raison pour laquelle il va sûrement se faire déquiller, ni qui de celui qui tire les ficèles. Romy est peut-être une femme affreusement sexy et mystérieuse, mais ça ne lui donne pas le droit de le tenir dans le secret alors qu'elle sait parfaitement de quoi il en retourne. Même si Paul sait exactement pour quelle raison il a failli mourir cette fois-là, ça ne lui suffit pas.

Dans un élan de spontanéité, Paul sort un grand couteau de son tiroir de cuisine, attrape ses clés de voiture accrochées à la patère, son manteau, et sort prendre sa voiture.

Paul conduit sans vraiment prêter attention à la route. Il prend juste garde à ne pas dépasser la limite de vitesse. La dernière chose qu'il souhaite, c'est se faire arrêter par la police, et attirer l'attention sur lui. Il ne se rappelle pas de l'adresse exacte de Romy, mais il se félicite d'avoir une excellente mémoire visuelle, et d'avoir retenu le trajet effectué.

Il arrive devant la porte de son immeuble vingt bonnes minutes plus tard. Le pompier regarde le grand couteau, toujours posé sur le siège passager. La rue semble déserte, mais est-ce une bonne idée de l'emmener avec lui ? Il n'en sait rien. Il va le prendre avec lui, monter jusqu'à l'appartement de la blonde, et se ridiculiser parce que dans tous les cas, c'était l'idée la plus débile du siècle. Romy va rire de lui. De toute façon, s'il était elle, il rirait de lui aussi. Paul est misérable. Pathétique. Rien ne lui a réussi dans la vie, et à cause du Requin, il va avoir une mort aussi stupide que les cinquante-quatre ans qu'il a passés sur cette Terre. Mais bon, tant pis. Il faut bien qu'il se lance. Si ça se trouve, il va se faire attaquer entre la portière de sa voiture et l'interphone. Paul se saisit donc du manche et sort de sa petite voiture.

Pas moins de cinq minutes plus tard, il est arrivé au deuxième étage du vieil immeuble, et Romy lui ouvre la porte. Un "Bonsoir" timide meurt dans sa gorge alors qu'il la détaille du regard, une fois de plus. Cette fois, il s'attarde sur ses cheveux décoiffés, les poches violettes qu'elle a sous les yeux, le t-shirt Led Zeppelin qui fait deux fois sa taille, ses jambes pleines de tatouages en tout genre.

Quand il se rend compte qu'elle a baissé les yeux vers le couteau de cuisine, qu'il tient, menaçant, dans sa main, il bafouille :

- J'avais peur d'être attaqué, alors... enfin c'était au cas où...

Il a presque envie de rajouter un petit "Désolé, je suis stupide", mais Romy sourit, s'écarte de la porte, et glisse :

- C'était bien joué.

Le Requin [RAMMSTEIN - TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant