Chapitre 25 - Vladimir Andropov - Les hommes en noir

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Vladimir est assis sur un des sièges en métal, en face des grandes baies vitrées qui donnent sur le tarmac. Il attend l'avion qui doit lui amener de nouvelles provisions. Au début de la semaine, son meilleur homme a mis en charpie le bar où tous ses ennemis ont l'habitude de se rendre. Tous ces gens du service public, ceux qui font la fierté de l'Allemagne, sont désemparés de ne plus aller boire leur immonde bière. Il a cru, bêtement, qu'Igor viendrait à bout de cette petite conne de Doom Grégorovitch. Mais elle a réussi. Vladimir ne sait pas comment, mais elle a réussi à lui survivre, et à le tuer. Son collègue n'a pas attendu deux jours de plus pour mettre de son côté assez de policiers pour tuer le reste de ses hommes.

Vladimir en a marre, de toute cette merde. Si l'Allemagne devait avoir une odeur, elle aurait celle du purin. Tout ce qui se trouve autour de lui est laid, vicieux. Le Requin déteste ce pays. Il rêvait d'y terminer sa vie, mais sans sa Sousanna, ça n'a aucun sens. Et elle n'est plus là. Le Requin n'a plus aucun endroit pour lui. "La maison" n'est pas un terme qui fait encore partie de son vocabulaire. Il crache sur la Russie, et a celui-ci en horreur.

Ses doigts fripés tremblent sur le tissu de son pantalon. Vladimir réfléchit. Il n'est plus bon qu'à ça, de toute façon. Peut-être que dans un dernier espoir, il serait encore capable de frapper fort, comme le militaire qu'il était avant. Mais à soixante-dix ans passés, il doute de pouvoir tenir la distance, et c'est pour ça qu'il a besoin de ces hommes. Il sait que le petit groupe de protégés de la salope blonde a mis leurs familles à l'abri. Les pourchasser pour s'en prendre à eux ne sert plus à rien. Mais elle est seule à être réellement capable de pouvoir tous les protéger. L'inspecteur de police a encore une éthique, il ne fera pas grand-chose de plus. En revanche, elle... c'est compliqué.

Doom Grégorovitch pourrait être un tueur parfait si elle n'avait pas les sentiments qui l'habitent. Il l'a senti le jour où il l'a rencontrée. Elle a un cœur, un cœur qui ne demande qu'à aimer et être aimé. Ce que Vladimir sait, aussi, c'est que ce jour est arrivé. Cette petite conne est entourée de deux hommes qu'elle protège plus que tout, et qui l'empêchent de s'affaiblir. C'est un cercle vicieux que le Requin ne sait comment briser. Peut-être qu'en attaquant les trois en même temps, ce serait plus facile. Mais les seules sorties que fait le médecin sont ses horaires de travail et ses gardes. Et l'hôpital est encore assez peuplé pour qu'un meurtre de cette envergure soit trop flagrant pour ne pas attirer l'attention.

Pour les attaquer, il faudrait les séparer. Quoi de plus facile, quand on sait que le collègue du pompier a fait partir sa femme et sa fille, et qu'il est seul chez lui ? Quoi de plus facile quand on sait que le barman vit seul au-dessus de son commerce ?

Ses pensées sont coupées lorsque la voix robotique du haut-parleur fait enfin l'annonce qu'il attend depuis une heure. Le vieil homme se lève avec difficulté, lisse les pans de son pantalon, et s'en va vers la porte de débarquement.

Ses hommes mettent du temps à arriver. Chacun a un sac en toile à la main, un col roulé ou un manteau noir, et une expression meurtrière sur le visage. On se croirait dans un de ces stupides films de box-office américains. Ceux qui ont remplacé toutes les bonnes émissions à la télévision. Vladimir les salue à peine lorsqu'ils posent chacun leur sac pour lui serrer la main. Au lieu de la saisir, en homme poli qu'il prétend être, il leur glisse à chacun un dossier contenant les profils de Doom Grégorivitch, Oliver Riedel, Paul Landers, Richard Kruspe, Till Lindemann, et Christoph Schneider.

Ses hommes le suivent jusqu'au van qu'il a fait louer pour l'occasion. Avant de monter, Vladimir s'offre le luxe de s'allumer une cigarette. Lui qui avait arrêté il y a près de vingt ans, le voilà qui recommence. Cette idiote de Doom lui donne tant de fil à retordre (et d'urticaire) qu'il n'a trouvé que cette solution pour calmer ses tensions internes.

Quand ils arrivent, trois quarts d'heure plus tard, à l'appartement gigantesque qui va tous les loger, Vladimir les toise. La plupart d'entre eux sont plus grands que lui, mais le Requin a cet avantage de l'influence, et de la réputation. S'il peine à être pris au sérieux en Allemagne, ce n'est pas le cas en Russie. Le Kremlin l'a encore en travers de la gorge, et c'est tant mieux.

- Messieurs, lâche-t-il de sa voix rauque, autoritaire, ne faites pas la même erreur que vos prédécesseurs. Ne sous-estimez aucun d'entre eux, et surtout pas la femme. Si vous ne m'apportez pas leur tête sur un plateau d'argent, c'est par la votre que je les remplacerai. 


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Hello ! 

Oui, ce chapitre est bien plus court que les autres, mais j'ai horreur de meubler ^^'

J'espère qu'il vous plaira quand même. On se retrouve vendredi pour la suite ! 

Le Requin [RAMMSTEIN - TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant