Hello !
On est déjà au chapitre 29 ! Plus que sept avant la fin... ça va se finir comment, d'après vous ? Plutôt bien, ou plutôt dans un bain de sang ? Qui va rester en vie ? Qui va mourir ? J'attend vos spéculations x)
Bonne lecture !----------------------------
Romy n'a pas eu le temps de s'endormir. Elle n'a pas rêvé le bruit étouffé du verre brisé. Ça ne vient pas du salon, ça vient de la chambre d'Oliver, de l'autre côté de l'immeuble. Quelqu'un vient de rentrer par effraction. Et le couteau est dans la cuisine. Elle doit se dépêcher de le chercher avant que l'homme n'ait franchi la porte de la chambre. La blonde sort du lit en silence, tout doucement pour ne pas réveiller Paul, qui dort à poings fermés. Inutile de l'alarmer. Il est plus en sécurité à dormir là, sans faire de bruit, que de le brusquer et de le mettre en danger.
D'un pas rapide, elle gagne la cuisine, mais pas assez rapidement. L'homme l'a vu, elle le sait. Romy a le temps de mettre la main sur son couteau lorsque l'assassin tente de la poignarder une première fois. Elle réussit à bloquer son bras en l'empoignant avec force, mais Romy n'est pas une bodybuildeuse. Elle s'entretient assez pour être endurante, pas pour avoir un recours excessif à la force. Son bras ne tarde pas à trembler, et elle doit se contorsionner pour esquiver la lame qui manque de traverser son épaule, déjà blessée une fois auparavant. Elle n'arrive pas à lui mettre son poing dans la figure, mais son genou part s'écraser dans sa cuisse, le déstabilisant. Romy doit à tout prix être plus rapide que lui. Vladimir Andropov ne lui a pas envoyé une brute pour tout décimer sur son passage. Il lui a envoyé un adversaire à sa taille, et il est là pour elle.
L'homme parvient à lui saisir la mâchoire, et la repousse. Romy se sent chuter mais se rattrape à la dernière seconde. Elle fait tout pour être silencieuse. L'homme aussi. Comme s'il avait prévu de tuer Paul dans son sommeil, une fois qu'il en aurait terminé avec elle. Bizarrement, Romy se sent en danger. D'habitude, elle est confiante, elle fait son travail sans penser aux conséquences désastreuses que ça pourrait avoir. Là, elle est morte de trouille. Elle ne veut pas mourir. Les conséquences sont graves, et la jeune femme ne s'en rend compte que maintenant.
Son souffle se fait court. L'adrénaline coule dans ses veines comme un torrent fou. Sa main se resserre autour du couteau à cran, et elle lance son bras avec force, espérant sentir la lame s'enfoncer dans la chair de l'homme, et en finir. Elle ne s'arrête pas. Romy peut voir que l'homme est moins certain maintenant. La victoire qu'il savourait déjà peut ne pas arriver. La jeune femme persiste. Elle poignarde le vide en souhaitant toucher sa cible. Elle qui avait l'habitude d'être rationnelle, de penser chacun de ses mouvements, la voilà qui se cantonne à écouter son instinct de survie. Ça a au moins le mérite de déstabiliser son adversaire, qui est entraîné à se battre contre des personnes aussi douées qu'elle.
Romy souffle. Le coup vient de toucher sa cible. La lame s'enfonce cran par cran dans son diaphragme, et l'homme, la respiration courte, s'effondre. La jeune femme le retient pour qu'il ne s'écrase pas au sol, et le regarde droit dans les yeux pendant qu'ils s'éteignent doucement, s'assurant qu'il meure en bonne et due forme. Sans attendre, elle s'empare de son arme à lui, un couteau plus lisse que le sien, et plus petit aussi. Une vraie dague d'assassin comme on n'en fait plus.
Durant tout le trajet jusqu'à la décharge, Romy pleure. Elle n'en peut plus, ça suffit. Pourtant, bien qu'elle ait envie d'agir, elle ne sait pas comment, ni quand. Où trouver le Requin ? Il apparaît et disparaît comme bon lui semble, et personne ne sait où il peut habiter. Elle l'a déjà fait, le rechercher sur Google. Chercher dans l'annuaire. Vladimir Andropov doit avoir de faux papiers et son loyer doit être payé avec le nom qui y figure. Elle ne peut rien faire d'autre qu'attendre qu'il se pointe à nouveau. Là, elle ne le ratera pas. En attendant, elle doit toujours se farcir la disparition des cadavres. Si avant ça Christoph pouvait la couvrir, là elle n'échappera pas à tous les ripoux qui travaillent pour l'ennemi, de peur de se faire tuer froidement.
Quand elle revient, l'appartement est plongé dans le noir. Le vent souffle sous la porte d'Ollie. Le carreau est bien là, preuve qu'il s'est passé quelque chose cette nuit. Elle consolide la brèche avec des panneaux de bois qu'il lui reste des travaux de quand elle est arrivée ici. Romy a été obligée d'aller les chercher à la cave, mais c'est bien mieux que de ne rien faire. Elle ferme également les volets pour atténuer l'air qui vient quand même taper sur la fermeture de fortune. Elle verra pour faire remplacer la vitre demain matin.
Romy retourne se coucher à côté de Paul, toujours imperturbable. Il ronfle doucement, paisiblement. Elle aussi, épuisée, ne tarde pas à fermer les yeux, et dort enfin sur ses deux oreilles. Jusqu'au lendemain, elle l'espère.
Quand elle rouvre les yeux, elle est en bas d'une montagne. Ou d'un volcan, peut-être, à en juger par la couleur de la roche et son odeur de soufre significative. La pente est raide, Romy a du mal à grimper. Quelque chose au fond d'elle fait battre son cœur, sans qu'elle n'arrive à déterminer quoi. Elle doit se dépêcher, elle le sent, sinon quelque chose de terrible va se passer. Plus ses pas l'amènent près du but, plus il lui est difficile de lever la jambe et de l'avancer. Chaque pas est une torture pour la blonde, qui continue quand même son chemin. La chaleur étouffante la fait suer, son cœur bat de plus en plus fort comme un glas qui s'apprête à marquer la fin de quelque chose.
Romy sait, à présent. Ce qui la fait avancer aussi vite, ce qui l'empêche de faire demi-tour, c'est la peur. Romy a peur de ce qu'elle va trouver au sommet, pourtant, elle ne peut pas reculer. Peut-être même qu'elle n'en a pas envie. Quelque chose au fond d'elle, une intuition, un sentiment, lui dit qu'il ne faut surtout pas qu'elle fasse demi-tour. Que ce qu'elle va trouver au sommet dépasse l'entendement.
Et Romy n'est pas déçue. Quand elle arrive devant le cœur en fusion du volcan, elle trouve Paul, sur sa gauche, torse nu, luisant de sueur, de la suie sur le visage. Il a l'air implorant, presque en panique, mais soulagé de la voir. À sa droite, elle voit Oliver qui s'approche, en pull large, décontracté. Lui n'a pas peur, il a l'air triste. Profondément marqué par la fatigue et la solitude. Au centre, en face d'elle, un homme tassé, vieux, est là. En faisant un pas vers lui, Romy voit les gerbes de lave se refléter sur les cicatrices blanches qui quadrillent son visage, s'étirant et déformant sa peau lorsqu'il lui offre un rictus.
- Choisis, dit-il simplement, toujours souriant.
Le Requin semble se moquer d'elle. Romy est désemparée. Que peut-elle choisir ? Une vie n'est pas un choix à faire. Oliver et Paul sont différents, elle ne peut pas les départager. Et devant la mort, tout le monde est égal. Il n'y a pas de choix à faire. Le vieil homme s'approche d'elle, et lui glisse un révolver dans la main. C'est Romy qui devra appuyer sur la détente. C'est elle qui aura le sang sur les mains.
Plus Romy réfléchit, moins elle a de réponse. Paul la supplie du regard. Ses lèvres essayent de lui murmurer quelque chose, mais elle ne comprend pas. Oliver se contente d'un regard. Un seul regard. Celui qui veut dire qu'il est d'accord pour abandonner, qu'il est prêt à mourir pour éviter à la jeune femme le douloureux choix de décider elle-même. Celui qu'elle fait n'a rien à voir.
La blonde ne peut pas décider. Elle ne sait pas lequel des deux elle aime le plus, lequel des deux peut survivre face à l'autre. Le problème, dans toute cette histoire, c'est elle. Les mauvais choix qui l'ont conduite ici, au sommet de ce volcan, en face de cet abominable vieillard, c'est elle qui les a faits. Ils ne font que subir. Encore et encore. La solution au problème, c'est de supprimer son origine.
Romy rapproche alors le canon de l'arme vers son menton. Elle a peur, mais elle est prête. Elle ne peut pas choisir. Ou bien si. Si elle devait choisir, elle choisirait de mourir pour eux. Pour qu'ils soient enfin tranquille. Alors la jeune femme appuie sur la gâchette. Le coup part, elle sent la balle lui percer le menton et remonter. Ça va vite, ça ne fait pas mal. Le noir se fait. Enfin le calme va revenir. Enfin, elle va être en paix.
Quand Romy rouvre les yeux, elle est au pied d'un volcan.
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Le Requin [RAMMSTEIN - TERMINÉE]
Fiksi PenggemarRomy est une jeune femme simple : un caractère doux, des cheveux longs aussi blonds que les blés, de beaux yeux verts rieurs, et une lame plus tranchante qu'un rasoir. Elle a choisi sa place dans le monde facilement : elle corrigera la justice quand...