2. Ezra

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Fade away - Ryder
***

Je fume un joint, la fenêtre de ma chambre grande ouverte, les bruits relaxants des vagues qui se brisent contre le sable mouillé résonnent dans les tympans.

— Ezra, descends dire bonjour à Erik et sa fille ! s'exclame ma mère d'en bas.

Je souffle, agacé et sors de ma chambre en claquant la porte derrière moi. Descendant ensuite les trois étages dont les escaliers en marbre me font clairement chier, j'arrive en bas et serre la main du nouveau mari de ma mère.

— Bonjour, lui dis-je simplement.

Il me sourit et se décale pour embrasser ma mère. C'est alors que je la vois, cette fille aux longs cheveux roux tressés, aux yeux d'un marron envoûtant. Une multitude de taches de rousseurs rousses parsèment son visage ainsi que son cou.

— Rappelle-moi ton nom déjà ? lui demandé-je le plus platement possible en m'adossant au mur derrière moi.

Elle fronce les sourcils et paraît décontenancée mais se reprend très vite et se racle la gorge.

— Bonnie. Je m'appelle Bonnie, rétorque-t-elle sèchement.

Son regard me détaille rapidement, à la fois curieux et haineux.

— Je ne savais pas que tu existais avant d'atterrir, continue-t-elle en haussant les épaules.

J'esquisse un sourire, étonné par sa répartie. Cette fille a un sale caractère alors que je viens tout juste de la rencontrer.

— Très bien, Bonnie, dis-je sèchement en accentuant sur son nom. Figure-toi que je te pensais beaucoup plus canon.

Elle s'apprête à rétorquer et m'incendier lorsque ma mère l'interrompt dans son action.

— Mes chéris, ce soir nous dinons au restaurant. Ezra, peux-tu montrer à Bonnie sa chambre pour qu'elle puisse se changer s'il te plaît ?

Je rêve là.

— Ouais, dis-je sans enthousiasme en me tournant vers l'intéressée.

Elle a les joues rouges et se mord les lèvres. Elle bouillonne intérieurement, je jubile. Me montrant fort sympathique, je l'accompagne en haut des trois étages où se trouvent les chambres.

Je l'entends reprendre son souffle, je roule des yeux. Ouvrant la porte de sa chambre, je la désigne d'un revers de main avant d'ébouriffer mes cheveux.

— C'est ta piaule, dis-je en commençant à partir.

Bonnie y entre tandis que notre majordome dépose sa valise à ses côtés et repart aussitôt sa voix enjouée m'immobilise soudainement.

— Attends, ma chambre a une vue sur la mer ? s'étonne-t-elle, se tournant vers moi.

Je fais volte-face et soupire bruyamment pour lui faire savoir qu'elle me fait perdre mon temps.

— Ouais, y faut croire.

Ses yeux à la fois émerveillés et gênés parcourent l'immense pièce tandis que je reste là, planté devant sa chambre. Je cligne rapidement des yeux et m'eclipse vers ma chambre.

Je prends une douche rapide et enfile un t-shirt noir accompagné d'un jean troué. Je connais déjà la réaction de ma mère : elle va vouloir que je me change. Évidemment puisque nous allons manger dans un restaurant gastronomique, sûrement le plus cher de la ville.

La nuit tombe, ma mère nous appelle. Je descends et tombe des nues en détaillant Bonnie de la tête aux pieds : elle porte une robe moulante de couleur bordeaux, décolletée et assez courte.

Paradoxe (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant