6. Ezra

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Abîmée - Léa Castel, Slimane
***

Bonnie m'a énervé, je l'avoue. Mais bon Dieu qu'elle était sexy dans son maillot à deux pièces. Lorsque je l'ai poursuivi dans sa chambre, je ne contrôlais plus rien : j'avais envie de l'embrasser, de glisser mes doigts dans ses longs cheveux roux trempés et de humer sa peau tout aussi chlorée que la mienne. Mais je ne pouvais pas pour une seule et bonne raison : elle est ma demi-sœur. Cette relation serait inceste aux yeux de nos parents.

Hélène caresse mon torse alors que je l'embrasse fougueusement et la pénètre sans ménagement. On couche ensemble sans sentiments, rien que du sexe. Pourtant, j'ai parfois l'impression qu'Hélène veut plus que ça.

Ses yeux dorés scrutent les miens tandis que ses lèvres entrouvertes s'écrasent contre les miennes. Ses cheveux d'un blond cendré sont courts et effleurent ses épaules.

— Alors comme ça ta demi-sœur habite chez toi ? me demande-t-elle alors que je me décale, essoufflé.

Je ferme les yeux un instant, le visage angélique de Bonnie m'apparaît, mon cœur rate un battement.

— Ouais.

Je remarque qu'Hélène affiche une moue dégoûtée.

— Et tu l'aimes bien ?

Je perçois une pointe de jalousie dans sa voix faussement douce et m'efforce de sourire.

— Non, elle est vraiment chiante.

C'est pas ce que pense mon cœur, putain.

Satisfaite de ma réponse, Hélène glisse une main derrière ma nuque et m'embrasse doucement. Je ne réponds pas à son baiser et m'écarte vivement. Me rhabillant en vitesse, je me rends compte que le soleil vient tout juste de se coucher, ma mère va me tuer.

Avant de sortir de chez elle, je l'entends me suivre et rouler des hanches.

— Tu reviendras demain ?

Je ne réponds pas et hausse les épaules avant de partir. Lorsque je rentre à la maison, ma mère est déjà rentrée du travail et fais la cuisine en compagnie d'Erik. Je les salue d'un hochement de tête puis, monte en haut.

Je passe devant la chambre de Bonnie et l'entends pleurer de l'autre côté de la porte en bois. Posant une main sur la poignée, j'hésite. Et lorsque je l'entends gémir, j'agis.

J'entre.

Ses yeux noisette et rougis croisent les miens tandis que ses lèvres tremblantes s'entrouvrent et que ses longs cheveux sont attachés en un chignon désordonné. Bonnie est recroquevillée dans son lit, son corps recouvert de cette lourde couverture qui doit la tenir au chaud.

Je m'approche prudemment, ne la quittant pas du regard. M'asseyant au bord du lit, je n'ose pas la toucher.

— Va-t'en ! me dit-elle en voulant me repousser de ses mains.

J'attrape ses poignets et l'attire contre moi. Sa tête s'enfouit dans mon cou, ses larmes mouillent mon t-shirt tandis que mes bras s'enroulent fermement autour d'elle. Je ne sais pas ce qui la met dans cet état mais je veux qu'elle aille mieux.

— Calme-toi, lui dis-je calmement en caressant son dos.

— Je me souviens de tout, Ezra.

Mon cœur se fige dans ma poitrine. La drogue s'est évaporée de son corps, les souvenirs sont revenus. Merde.

— De quoi est-ce que tu te souviens exactement ? lui demandé-je sceptique.

Elle s'écarte de moi et s'essuie les joues d'un geste rageur.

Paradoxe (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant