25. Bonnie (Épilogue)

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Kicks - AU/RA
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Le lendemain

J'arrive, le décalage horaire se fait de suite ressentir en moi. Récupérant ma valise, je prends un taxi et donne l'adresse de l'appartement au chauffeur. Il s'agit d'un logement que j'ai loué avant de décoller de Californie. Je prévois de rester quelques mois le temps de me faire à l'idée que ce qui s'est passé à Los Angeles devrait y rester.

J'ai prévenu, malgré moi, Jason que je restais à Londres un moment et nous nous voyons demain soir. Bien que plus rien ne me retient dans cette ville, j'aime l'ambiance et reprends facilement mes repères. L'air frais et l'humidité de Londres m'envahit et me font sourire.

J'arrive dans l'appartement et analyse les lieux : le plancher est une moquette de couleur beige, typique du pays. L'immobilier est moderne et donne cette sensation de confort. L'appartement comporte une salle de bains, une petite cuisine qui fait également salon et une chambre. Une vue imprenable sur Londres s'offre devant moi, ça fait si plaisir de revoir ma ville après des mois aux États-Unis.

Je déballe mes affaires et pars faire quelques courses pour acheter ce qui me fait plaisir. Grâce à Laurel, l'argent ne me manque pas. Elle m'a fait un virement tellement grand que lorsque je m'en suis rendue compte, mes yeux sont presque sortis de leur orbite.

Je respire l'air à la fois pollué et marin de Londres et ferme les yeux. Mes cheveux se soulèvent à cause de la légère brise qui caresse mon épiderme et survole la ville. J'envoie un message à mon père pour me prévenir de mon arrivée et constate qu'Ezra n'a pas arrêté de m'appeler et m'a laissé un long message vocal.

Le cœur au bord des lèvres, j'apporte mon cellulaire à mon oreille et l'écoute :

— Bonnie, putain. Je suis perdu sans toi, je suis désolé. Je pensais te protéger mais je n'ai fait que te blesser. Bordel si tu savais à quel point je m'en veux. Je t'en prie, reviens. J'ai besoin de toi, le monde n'a plus d'importance sans ta présence. J'ai l'air niais, je sais mais je tiens à toi. Reviens-moi.

Je souris tristement, les larmes brouillant ma vue. Je lâche mon téléphone et essuie mes joues baignées de larmes silencieuses et destructrices. Je me ressaisis et vais prendre une douche pour reprendre mes esprits. L'eau coule le long de mon corps fatigué, mouille mes cheveux abimés et détend mes muscles tendus.

Mes larmes se mêlent à l'eau chaude tandis que je pose mon front contre la paroi de douche et presse les paupières. Je suis rancunière, je le sais bien. Même si une partie de moi voudrait lui pardonner, l'embrasser et tout oublier, l'autre veut le faire ramer et attendre.

Je suis torturée et perdue. Alors je sors de la douche, me sèche rapidement et m'habille. En sortant de l'appartement, j'enfonce mes écouteurs dans mes oreilles et lance la musique qui s'empresse d'envahir mes tympans de sa mélodie et de ses notes diverses. Certains habitants me sourient, d'autres ne font que me regarder d'un air blasé. Je suppose que ça ne change pas trop de la Californie après tout.

Je me balade librement jusqu'à atteindre le cœur du centre-ville et atterris devant le London Eye. Je paie le billet et m'installe dans la nacelle et me sens comme légère. Lorsque la roue tourne, la ville entière s'offre devant moi, je suis époustouflée et prends quelques photos pour les envoyer à mon père.

Lui qui ne voulait pas que je me retrouve seule ici...

Je soupire longuement et regarde autour de moi, la bulle en verre me protège du vent. Un fois redescendue, je vais m'acheter un fish&chips et le déguste assise sur un banc proche de la roue.

Une fois mon repas terminé, je continue de me balader et de prendre l'air. L'air se charge de plus d'humidité et le ciel se couvre : les nuages noirs sont un mauvais signe. Je retourne à l'appartement et entre juste avant qu'un rideau de pluie ne s'abatte sur la ville et sur moi. Je regarde alors les gouttes s'écraser sur les vitres du salon et m'assois sur le canapé.

Paradoxe (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant