Paradoxe (Tome 1)

14. Ezra

Keeping in the dark - Daya
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Je me suis retourné dans mon lit pendant toute la nuit en repensant à la mort de Jill. Toute cette histoire me paraît louche, peut-être que tout était une question de règlement de compte : c'est même certain.

Sans parler de Bonnie : mes sentiments pour elle grandissent à vue d'œil sans même que je ne puisse faire quelque chose pour les stopper.

**

Le lendemain soir

Ce soir je vais à la soirée chez Alex. Je lui ai dit que je viendrai alors me voilà.

J'ai pris une douche et mis des vêtements imprégnés de parfum. Ma mère et Erik sont sortis dîner entre amoureux dans le restaurant le plus chic de Los Angeles. Ça ne m'étonne même pas de ma mère, elle qui adore tout ce qui est gastronomique et j'en passe...

— Où est-ce que tu vas ? retentit cette voix si douce que j'aime tant.

Je me retourne et fais face à Bonnie : ses longs cheveux roux sont attachés en deux tresses distinctes tandis que les milliers de taches de rousseur qui parsèment sa peau de porcelaine, la rendent magnifique.

— Chez Alex, il fait une soirée et il m'a invité.

Bonnie arque un sourcil et croise les bras contre sa poitrine. Elle porte une robe assez moulante de couleur crème : celle-ci lui couvre même pas les genoux. Et pour finir, elle est perchée sur des talons de quelques centimètres. Sûrement l'œuvre de ma mère : elle a refait la garde-robe de Bonnie avant son arrivée.

Ses lèvres sont peintes d'un léger rouge qui met en valeur la couleur ivoire de sa chair.

— Je viens aussi, dit-elle simplement.

Elle passe devant moi, je saisis son poignet et la fais se retourner.

— Hors de question que tu y ailles, c'est une soirée comme l'autre soir et y aura sûrement Toby.

Bonnie fronce les sourcils et baisse les yeux vers ma main encerclant son avant-bras.

— Je te l'ai dit : je vais y aller.

Sa voix est rauque et Bonnie paraît décidée.

— Non !

Bonnie parvient à se libérer de ma poigne et me lance un regard mauvais. J'ai comme l'impression qu'elle veut m'étriper.

— Je t'avais dit de me laisser aller en soirée et en échange on apprenait à se connaître, Ezra. Alors tu es obligé d'accepter.

Merde, cette fille veut me retourner le cerveau.

— D'accord, soupiré-je en attrapant ma veste.

Bonnie sourit, heureuse de m'avoir convaincu.

— On y va en moto, tu ne sors pas comme ça.

Elle roule des yeux et se plante devant moi, bien décidée à me tenir tête.

— Ezra, j'y vais comme ça. Je suis une femme libre et j'ai pas besoin d'un mec pour me dire quoi porter.

Je dois l'avouer : elle a du répondant.

Je ris légèrement et lève les mains en l'air en signe de capitulation.

— D'accord, si tu veux. Allons-y, rétorqué-je.

Nous sortons, je sors ma moto du garage et tends un casque à Bonnie. Cette dernière l'enfile tandis que j'enjambe ma moto. Je sens deux bras s'enrouler autour de ma taille ainsi qu'un souffle régulier chatouiller ma nuque.