Paradoxe (Tome 1)

8. Ezra

Gasoline - Halsey
***

Aujourd'hui je dois accompagner Bonnie dans le centre-ville de Los Angeles et dois renoncer à voir Hélène. En fin d'après-midi je dois assister à un combat à la salle, je vais devoir trouver un argument valable pour sortir de la maison et ne pas attirer la curiosité de Bonnie.

Je m'habille et me regarde dans le miroir, un joli bleu décore mon flan gauche. Heureusement que ce dernier est recouvert d'un tatouage, Bonnie n'a rien remarqué lorsqu'elle a voulu voir mon tatouage hier après-midi. Comme un crétin je l'ai laissé m'approcher et lorsque ses doigts ont frôlés ma peau, mon cœur s'est mis à tambouriner contre ma poitrine. Si fort, que j'ai cru qu'il allait s'en détacher.

Un long soupir s'échappe d'entre mes lèvres tandis que finis de m'habiller silencieusement. Lorsque je rejoins le salon, Bonnie est assise sur le canapé et dévore un livre qui a l'air de la passionner.

Je la regarde avec insistance et la vois se mordre les lèvres en lisant un chapitre, elle a l'air tellement plongée dedans que ça en devient adorable. Elle lève les yeux vers moi et semble surprise :

— Quoi ? me lance-t-elle, les sourcils froncés.

Je hausse les épaules et m'assois à côté d'elle.

— Rien, tu avais l'air absorbée par ce livre. Question du jour : quelles sont tes passions ? lui demandé-je avec amusement.

Bonnie pose son livre sur la table basse en verre devant nous et soupire en de tourne vers moi.

— La lecture, la danse et les voyages. Et toi ?

Elle ne doit pas savoir deux de mes passions à savoir me battre et dealer.

— J'adore les voitures, les filles et les soirées. Ça compte pour les passions ? dis-je en souriant.

Bonnie lève les yeux au ciel en esquissant un petit sourire puis, elle se relève du canapé et s'étire.

— On y va ? J'ai vraiment besoin de sortir un peu et d'aller acheter mes fournitures !

J'acquiesce tandis que nous partons en direction de ma voiture. J'espère que le connard qui nous a suivi hier soir, ne nous retournera pas. Je sais que j'ai menti à Bonnie : l'homme qui nous poursuivait n'est autre que Jill Julian, un de mes fournisseurs de drogue.

Je ne l'ai pas payé, j'attends ce soir après les combats. Je démarre et m'engage sur la bretelle d'autoroute et nous dirige vers le centre de Los Angeles.

**

Ça fait maintenant trente minutes que j'attends que Bonnie choisisse entre une trousse violette ou bleue.

— Bordel, si tu ne te décides pas maintenant je vais te planter ici et tu rentreras à pieds ! m'agacé-je, perdant le peu de patience qu'il me reste.

Bonnie souffle bruyamment et finit par prendre la bleue. Hallelujah, ce n'est pas trop tôt.

— C'est bon ! On peut y aller, dit-elle sèchement.

Ok, j'ai vexé Fifi Brindacier.

— Parfait. On y va Fifi, dis-je en souriant.

Bonnie se fige et me lance un regard noir.

— Comment est-ce que tu m'as appelé ?

J'arque un sourcil, me retenant d'éclater de rire.

— Quoi, Fifi Brindacier ? Tu sais la petite fille aux cheveux roux, à la frange mal coupée et aux tresses bizarres ?