Paradoxe (Tome 1)

3. Bonnie

Beat Goes On - Lizzy Land
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À peine sortis de la voiture que Laurel Miller nous a déjà sauté dessus et a embrassé mon père à pleine bouche, me donnant l'envie de vomir. Lorsque je suis arrivée devant la maison, mon souffle s'est coupé : la villa était toute blanche avec trois hauts toits couleur sable et était composée de trois étages mais c'était compliqué d'en être sûr puisqu'elle comportait une piscine, de grandes fenêtres, et j'en passe...

Le soleil a déjà commencé à se coucher, le décalage horaire se faisait ressentir. Des hommes soigneusement habillés se sont approchés de moi et m'ont pris ma valise sans discuter. Il va falloir que je m'y habitue...

Avant d'entrer dans la maison j'observe Laurel : ses longs cheveux noirs sont enroulés derrière sa tête en un chignon arrangé. Elle est magnifique, même si l'âge n'avait pas épargné son visage : les rides sur son front sont visibles, tout comme les pattes-d'oie qui décorent le coin de ses yeux en amande.

Lorsque j'entre dans ma futur maison, je suis frappée par la décoration moderne voire luxueuse qui rend la demeure davantage attrayante. Soudain, quelqu'un descent les larges escaliers en marbre, mon cœur tambourine dans ma poitrine.

Un garçon se tient là, devant nous et salue mon père. Lorsqu'il arrive devant moi, je reste immobile. Ses cheveux d'un brun tirant vers le noir, sont ébouriffés et effleurent son arcade sourcilière tandis qu'un piercing troue sa narine et que ses bras ainsi que ses mains sont couverts de tatouages à l'encre noire. Ses yeux sont d'un vert foncé intense, envoûtant.

J'en déduis qu'il s'agit du fameux Ezra Miller, mon nouveau « frère ».

— Rappelle-moi ton nom déjà ? me demande-t-il en s'adossant au mur derrière lui.

Je rêve là ? Il fait exprès ou quoi ?

— Bonnie. Je m'appelle Bonnie, rétorqué-je sèchement.

Je vous épargne la soirée qui a suivie notre arrivée puisque ce cher Ezra a pris un malin plaisir à me chercher au restaurant. C'est clair et net : je le déteste.

Le repas s'est tout de même bien déroulé jusqu'au moment où la même serveuse que tantôt réapparaît et qu'Ezra ne se lève de table, visiblement pressé.

— Désolé, je dois y aller, dit-il simplement.

Mon père fronce les sourcils tout comme Laurel.

— Où est-ce que tu vas ? lui demande mon paternel.

Ezra hausse les épaules et pose son regard sur moi.

— Chez Alex. Désolé, je dois y aller.

Soudain, je me lève aussi et suscite l'étonnement autour de moi.

— S'il y va, j'y vais aussi !

Mon père, Ezra ainsi que Laurel me regardent incrédules.

— Il est hors de question que je me coltine cette gamine ! s'écrie Ezra en me lançant un regard noir.

Je ne relève pas son insulte et soupire, détournant les yeux. Mon père échange un rapide regard avec Laurel puis cette dernière fixe son fils d'un air désespéré.

— Ezra, fais un effort ! Je sais que tu vas chez Alex pour avancer sur votre projet de fin d'année mais emmène Bonnie avec toi. Ça sera l'occasion qu'elle voit du monde ! dit-elle.

Ezra contracte la mâchoire et me jette à peine un regard.

— Très bien. On y va, finit-il par dire.