10. Ezra

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Holy Water - Freya Ridings
***

Bordel.

Pourquoi fallait-il qu'elle me demande de venir la chercher ?

Je me suis enfui après l'avoir embrassé avec passion. Je suis parti comme un putain de lâche et pour faire quoi ? M'enfermer dans ma chambre et fumer un joint que j'avais soigneusement roulé à l'avance...

Quel débile je suis.

Je ferme les yeux et me rappelle du goût enivrant et sucré de ses lèvres, de la chaleur de son corps irradiant le mien ainsi que de ses gémissements sourds lorsque je l'embrassais sans hésitation. Tout avait disparu autour de moi, absolument tout.

Mes démons, ma haine, ma rancoeur. Tout y était passé. Et ce miracle était due à une personne en particulier : Bonnie. Cette fille a débarqué dans ma vie telle une tornade et a tout balayé sur son passage. Elle ne me rendait pas indifférent, surtout lorsqu'elle me tenait tête.

Mon cœur s'était mis à faire des siennes dans ma poitrine, je n'avais jamais vécu ça.

Je l'ai embrassé en premier, devrait-on s'en arrêter là ? Nous savons tous qu'il s'agirait d'un mensonge puéril et sans intérêt.

**

Quelques heures plus tard

Je sors sans adresser la parole à qui que ce soit, Erik et Bonnie sont en train de déjeuner tranquillement autour de la table de la grande salle à manger. J'ai senti le regard de Bonnie me suivre jusqu'à ce que je disparaisse derrière la porte d'entrée. Je l'entendais déjà me demander où est-ce que je m'apprêtais à aller, je ne comptais pas lui répondre de toute façon.

Cette fois-ci je ne prends pas ma voiture mais ma moto : une Harley Davidson Street 750 noire, tout ce que j'aime. Je fais gronder son moteur et souris : le bruit est vraiment agréable à entendre puis, je démarre et me barre d'ici.

J'arrive chez Hélène et la vois ouvrir la porte en me regardant de son air aguicheur.

— T'as réussi à semer ta peste de demi-sœur ? me lance-t-elle en refermant la porte derrière moi.

Ses doigts commencent déjà à se faufiler sous mon t-shirt alors que je ne dis rien.

— Alors ? me demande-t-elle impatiemment.

Je soupire et plante mes yeux dans les siens dont la lueur dorée la rend davantage jolie.

— Bonnie n'est pas une peste, Hélène. Elle ne sait pas où je suis en ce moment même.

Hélène semble jubiler et plaque durement ses lèvres contre les miennes. Je ne réponds pas à son baiser mais m'efforce tout de même à fermer les yeux. Ce n'est pas son visage que je visualise, mais celui de Bonnie. Il me hante, sa bouche me traque où que j'aille, quoique je puisse faire pour l'oublier : elle me suit.

J'approfondis alors le baiser, persuadé d'halluciner mais non, Bonnie est toujours là.

Putain.

Helene gémit contre mes lèvres tandis que je la plaque contre la porte d'entrée et dépose mes lèvres dans son cou à la recherche de cette odeur à la fois sucrée et délicieuse qu'a celle de Bonnie. Hélène glisse ses doigts dans mes cheveux et se tortille contre mon corps. Et pourtant, je ne ressens rien, nada, nichts.

Je me recule brusquement, coupant court à l'échange. Hélène me regarde visiblement frustrée et fronce les sourcils. Bordel, pourquoi j'ai fait ça ?

Paradoxe (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant