1

1.1K 24 3
                                    

 Salut, je m'appelle Thérèse, j'ai 25 ans. Oui, je sais, mon prénom sonne plus âgé et je vous passe aussi le nombre de fois où on m'a rejoué la réplique d'un film célèbre. Et comme si cela ne suffisait pas, j'ai un emploi dans un sex-shop, "Au regoubillonnement des chambrières". Effectivement, la chance me poursuit. Mais bon, mon travail me plaît, je vis dans un petit appartement sympa avec mon copain, certes il est roux, mais il est adorable. Je l'ai trouvé dans une ruelle sombre, il émettait un faible cri, un cri de détresse, je n'ai pas pu résister et l'ai ramené chez moi. Aujourd'hui il est en pleine forme, mon patron me laisse même le prendre avec moi pour venir bosser, il adore me surprendre en plein inventaire, il se cache puis quand je m'y attends le moins, il me saute dessus et me lèche pendant de longues minutes. Eh !! Calmez vos idées perverses !! Mon meilleur ami s'appelle Garfield, et c'est un chaton adorable.

- Bonjour.

- Bonjour madame.

Le travail reprend. La jeune femme regarde religieusement le magasin. Ce doit certainement être la première fois qu'elle met les pieds dans ce genre d'endroit. Je me souviens avoir été comme elle la première fois que je suis venue ici, et venir y travailler était davantage stressant. Je m'inquiétais de savoir si j'allais croiser une personne que je connaissais, et finalement, je n'ai encore croisé personne. Je m'en félicite.

- Excusez-moi... Voilà je... Je recherche quelque chose pour... Une personne seule.

Elle a posé sa question de façon tellement hésitante, je confirme, c'est bien la première fois qu'elle entre dans ce type d'établissement. Elle a l'air si innocente, si pure. Avec ses cheveux ondulés bruns courant jusque dans son dos et ses yeux verts, elle est vraiment ravissante.

- Très bien alors, vous êtes plutôt clitoridienne, vaginale, anale ?

- Oh euh... Je ne sais pas trop... Vaginale... Je suppose...

Finalement elle se décide pour un gode, simple d'assez petite taille. Une fois à la caisse, alors qu'elle allait payer son article, elle est tellement stressée qu'elle fait tomber son portefeuille par terre. Je l'aide à ramasser les papiers qui s'en sont échappés et sa carte d'identité. Ma curiosité prend le dessus, et je ne peux m'empêcher de regarder son nom et son prénom. Mélanie Forks. De deux ans plus âgée que moi. Je lui tends ses affaires, puis fini son encaissement. Je mets son article dans le sachet opaque noir du magasin ainsi que la carte de la boutique. Elle part aussi vite qu'une furie, les joues rosées, probablement dû à son premier achat dans ce genre de magasin.

Cette jeune femme m'intrigue. J'aimerai en savoir davantage sur elle.

- Thérèse ?

Du haut des escaliers menant à son bureau, mon patron m'interpelle, je vois qu'il a dans ses bras Garfield. Mon chat adore faire des câlins à mon patron et jusqu'à présent ce dernier ne s'en est jamais plaint.

- Oui Monsieur Jones ?

- Je viens de regarder le récapitulatif des ventes de ce trimestre. Ce ne sera pas la peine de commander des Glo Glo a Go Go de Topco Sales. Nous n'en n'avons presque pas vendu. Ceux qui restent encore dans nos stocks devront être soldés à moins cinquante pour-cent. Et faudra commander des huiles de massage gourmande escapade à Belize de French Tendance.

- Très bien Monsieur, c'est noté.

Pour seule réponse il me fait un signe de la tête, avant de repartir dans son bureau, toujours avec Garfield dans les bras.

Le premier jour où j'ai rencontré cet homme, j'ai tout d'abord était surprise. Il parlait à peine. Ce n'est même pas lui qui m'a recrutée, c'est son ancienne employée, Anaëlle. Cette dernière m'avait prévenue que Teddy, notre patron, n'était pas du genre bavard. Mais elle a dû arrêter son travaille car elle venait d'avoir une fille et avec tous les renseignements à remplir par les enfants les premiers jours d'école, elle ne voulait pas que sa fille subisse les moqueries de ses camarades. À cet âge les enfants sont cruels. Personnellement je la comprends tout à fait. Je ferai pareil le jour où je deviendrai mère. Mais pour cela il faudrait déjà que je trouve le père.

Au Regoubillonnement des ChambrièresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant