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 On est jeudi, ça fait maintenant une semaine que Teddy est redevenu l'homme froid que je connaissais en arrivant. Comme tous les matins je pousse la porte pour entrer dans la boutique sauf que je suis accueillie par une blonde, aux talons aussi haut que des échasses, le visage couvert de maquillage, avec le tee-shirt du magasin et une grande ceinture en guise de jupe lui arrivant au ras du cul. Trop bimbo pour avoir un grain de neurone dans la cervelle.

- Bonjour, en quoi puis-je vous aider ?

- Bonjour je... Je travaille ici, dis-je faiblement.

- Ah c'est vous qui ne savez pas respecter les consignes. Teddy n'est pas là. Mais il m'a demandé de vous dire que ce n'était plus la peine de venir ici désormais. Ce qui est logique puisque je vous remplace. Ricane-t-elle hautainement. Vous pouvez partir maintenant, vous n'avez plus rien à faire ici Ginette.

- Thérèse... Je m'appelle Thérèse.

- Oui bon Ginette, Thérèse, c'est un prénom du moyen-âge de toute façon. Chiara c'est un prénom jeune, avec un avenir. Pas comme vous... Maintenant pardonnez-moi mais j'ai du travail. J'ai des choses à faire.

Sans un mot de plus, je sors du magasin. Je fais quelques pas en direction de mon appartement quand j'entends la porte de la boutique s'ouvrir. Je tourne la tête dans l'espoir d'y voir Teddy mais ce que je vois me fend le cœur. Miss Échasses sortant avec un carton avec écrit "Poubelle" dessus. Je me souviens de lui, il y avait les affaires de Garfield à l'intérieur. Elle ouvre la benne sur laquelle est inscrit le nom du magasin dessus et balance le carton dans celle-ci, avant de retourner dans le magasin.

Je baisse alors la tête, comprenant que tout est fini et rentre chez moi. Dans l'ascenseur je croise Fabien. On n'a besoin de rien dire qu'il comprend de suite ce qu'il faut faire. Il ouvre grand ses bras et je m'empresse de me blottir contre lui. Il resserre son étreinte autour de moi alors que je pleure à chaudes larmes.

Il me raccompagne jusque chez moi, où je lui explique ce qu'il s'est passé depuis une semaine. Il est sur les nerfs, je sens ses bras se crisper autour de moi au fur et à mesure de mon récit.

- Je vais lui fracasser le crâne à ce..

- Non ! Je le coupe. Tu ne vas rien faire du tout. C'est du passé... Je dois passer à autre chose...

Il n'ajoute rien et se calme petit à petit. Fabien est conducteur de bus, il a des horaires variables. Aujourd'hui il est de repos.

- Dis, tu ne connaîtrais pas un véto dans le coin ?

- Oui, il me semble qu'il y en a un de l'autre côté de la ville. Pourquoi ?

- Je dois faire stériliser Garfield avant qu'il ne fasse des saletés partout dans l'appartement.

- Eh bien va là-bas, il parait qu'ils sont super.

- D'accord, je vais y aller maintenant, ça me fera penser à autre chose...

- Ok... Je vais te laisser alors, et n'hésite pas si tu as besoin.

Je le remercie en le prenant à mon tour dans mes bras, puis il quitte mon appartement. Je mets Garfield dans sa caisse et nous partons tous deux en direction de la clinique vétérinaire. Malheureusement pour moi, je suis obligée de passer devant la boutique de Teddy. Je vois sa moto garée devant. Mais je trace ma route. Il n'a plus aucune envie de me voir alors, je ne vais pas le déranger davantage. Je pense en avoir assez fait.

Arrivée devant la clinique, je me gare sur le petit parking destiné à la clientèle. Je prends mon petit tigre et me dirige vers l'accueil. Un jeune homme s'y trouve derrière un ordinateur, en train de tapoter sur les touches du clavier.

- Bonjour, dis-je gênée.

- Bonjour, vous avez rendez-vous ?

- Non, c'est la première fois que je viens. C'est pour mon chat. Ce serai pour lui faire un petit contrôle de santé et savoir à quel moment je dois le faire stériliser.

- Oui, veuillez patienter, je vais appeler ma collègue.

Il prend alors son téléphone et compose un numéro du service je suppose.

- Oui, j'ai une personne à l'accueil qui aimerai avoir des infos concernant son chat, c'est une première visite. D'accord merci. Dit-il au combiné avant de raccrocher. Ma collègue arrive. Vous pouvez attendre dans la salle à côté.

- D'accord, merci c'est gentil.

Je me dirige vers le petit espace situé en face de l'accueil et m'assoie sur un fauteuil, plaçant Garfield sur celui à mes côtés. J'entends des pas se diriger vers l'accueil, puis une voix féminine discuter avec le jeune homme avant de venir nous chercher.

Au Regoubillonnement des ChambrièresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant