Je suis réveillée par des doigts me caressant le visage. J'ai mal à la tête. J'essaie d'ouvrir les yeux mais je suis éblouie par la lumière du jour et ma migraine s'intensifie un peu plus. Un souffle léger vient s'écraser contre mes lèvres avant de dévier et de devenir solide et humide sur ma joue.
- Je t'ai préparé un Doliprane ainsi qu'un verre d'eau.
- Ne criez pas... Outch ma tête...
- Première cuite ?
- Oui.
- Je vais nous commander à manger. Reste là je reviens.
Sans me laisser le temps de lui répondre il sort de ma chambre. Je regarde l'heure sur mon réveil et vois qu'il est dix-huit heures cinquante quatre.
J'avale le cachet blanc avec une gorgée d'eau. J'essaie de me lever, mais bien évidemment, sans succès. Je reste alors assise sur le bord du lit. Silencieusement, Teddy revient dans la chambre.
- Je nous ai commandé des sushis. Tu aimes bien ?
- Je n'ai jamais goûté. Et arrêtez de crier. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Je ne me souviens de rien...
- Tu as entièrement descendu ta bouteille de mojito, tu m'as confondu avec... Fabien ? Je crois, puis tu ne te souvenais plus de qui j'étais, tu ne me reconnaissais pas, tu m'as surnommé monsieur esquimau ou un truc du genre. Et pour finir tu t'es évanouie dans mes bras. Je t'ai portée jusqu'à ton lit. Tu as dormi longtemps.
- Je me sens nulle.
- Mais non... Ah et j'oubliais, tu as marmonné un truc aussi Annie je crois ou eanie... Je ne sais plus...
- Je ne connais aucune Annie et je ne sais pas ce que je voulais dire... Je devais être dans un sale état...
Je me laisse tomber en arrière sur le lit, désespérément honteuse. Plus jamais je n'achète d'alcool.
- Le livreur ne devrai plus tarder, viens, je vais t'aider pour aller jusqu'au canapé.
- J'ai pas faim.
- Je te forcerais s'il le faut, mais tu vas un peu manger, s'il te plaît.
- D'accord.
Je me redresse et doucement Teddy passe un bras autour de ma taille, instinctivement je passe mes bras autour de son cou. Comprenant ma fainéantise, il passe son second bras sous mes jambes et me porte comme une princesse. J'enfouis mon nez dans sa nuque. Il sent si bon.
Une fois dans le salon, il me dépose sur le canapé alors que la sonnette retenti.
- Je reviens. N'essaie pas de te lever, tu n'y arriverai pas...
Silencieusement, il se dirige vers la porte pour ouvrir au livreur, récupérer et payer notre commande. Il remercie le jeune homme, avant de refermer la porte et de me rejoindre.
- Tu as déjà mangé avec des baguettes ?
- Non, jamais, dis-je gênée.
Il sourit légèrement puis sort les deux paires de baguettes du petit sachet et m'en donne une.
- Alors tu cales la première baguette entre la base de ton pouce et ton annulaire. L'autre baguette tu la tiens comme un stylo. Regarde...
Il me montre comment faire puis prend un sushi qu'il apporte à mes lèvres lentement en les regardant intensément . Je le prends alors en bouche, le calant entre ma langue et le palais puis me délecte de ce mets délicat.
- C'est plutôt bon, en effet. Merci.
- De rien. Me sourit-il. Vas-y essaye...
Je fais alors comme il m'a montré mais n'ayant aucune pratique, le sushi fini en miettes.
VOUS LISEZ
Au Regoubillonnement des Chambrières
General Fiction"Au Regoubillonnement des Chambrières", un sex-shop qui se verra être à l'origine de différentes histoires, notamment celle de Thérèse, une jeune femme hétérosexuelle, mais les choses ne se passent pas toujours comme prévu...