Je rejoins Teddy à l'entrée de chez moi puis l'invite à faire comme chez lui. Je libère mon félin et vais dans ma chambre changer les draps. Une fois fait, je mets les draps sales à laver dans la machine puis retrouve Teddy dans le salon, assis sur le canapé avec mon chat endormie sur ses jambes.
- Si vous voulez aller dormir vous pouvez prendre ma chambre. Les draps sont propres.
Il me remercie d'un signe de la tête puis regarde ses mains caressant Garfield.
- Puis-je te donner un conseil Thérèse ?
- Oui bien sûr, je vous écoute Monsieur.
- Ne venez jamais au travail habillée ainsi.
- Mais Monsieur, je viens au travail comme je veux. Puis de toute façon j'ai le tee-shirt du magasin.
- Certes. Mais il se pourrait que ce ne soit pas vous qui retiriez la cravate et votre chemise.
- La crav...
En même temps que je commence à prononcer le mot, la scène dans le magasin me revient en mémoire. Je l'avais complètement oubliée. Gênée je m'empresse de la retirer mais deux mains m'en empêchent.
- Non ! Garde-la... Elle te donne un petit côté... Hyper sexy... Tu pourrais même ouvrir un peu plus ta chemise... Mais je ne te promet pas de réussir à me contrôler comme je m'efforce de le faire actuellement. Me dit-il avec un petit sourire en coin.
Troublée par son aveu, je me lève et vais dans la cuisine.
- Voulez-vous boire quelque chose ? Autre que de l'alcool.
- Je veux bien un verre d'eau s'il te plaît. Excuse-moi mais... Les toilettes sont où s'il te plaît ?
- La porte à droite dans le couloir, la porte à gauche c'est la salle de bain et la porte du fond c'est ma chambre, si vous voulez vous reposer un peu.
- Je te remercie.
Il s'éclipse pendant que je prépare un plateau avec nos verres et une bouteille d'eau fraîche. Je ramène le tout dans le salon, et pose le plateau sur la table basse. Je m'assoie sur le canapé et pose mes yeux sur sa cravate, toujours autour de mon cou. Du bout de mes doigts je l'effleure, gênée de l'avoir mais ne voulant pas la retirer.
- À quoi penses-tu ?
Mon patron passant derrière le canapé avant de s'asseoir à mes côtés me sort de ma rêverie.
- Je l'ignore...
- Toi aussi tu as peu dormi cette nuit ? Ou... Tu as passé tellement de temps dans ton bain que tu t'y es endormie ? Me demande-t-il le sourire aux lèvres.
- Je n'ai pas dormi dans une position très confortable certes mais je n'ai pas non plus dormi dans mon bain. Pourquoi ?
- Vraiment ? Alors tu aimes tant ton travail pour en avoir la même décoration dans ta salle de bain ?
Son sourire devient de plus en plus malicieux. Puis un flash me vient en tête. Oh non ! Pas ça !? Oh non la honte ! Je me lève aussi vite qu'une furie, manquant de glisser sur le sol à plusieurs reprises puis vais à la salle de bain où, effectivement sur la petite étagère au dessus de ma baignoire trône fièrement mon gode utilisé la veille au soir.
- J'en ai vu d'autres ne t'en fait pas, je travail entouré de ce genre d'objets je te rappelle. Me dit-il en rigolant franchement derrière moi.
Je me dépêche de le prendre et de le placer dans un placard rarement ouvert pour le retirer de notre vue, en étant rouge de honte. je me réfugie dans un coin ne sachant plus où me mettre et essaie de cacher mon visage derrière mes mains, ce qui est inutile puisque je n'ai aucun don d'invisibilité.
- Thérèse ?
Je le sens poser ses mains sur mes poignets pour les retirer de mon visage, puis passer une main sous mon menton pour me faire relever le visage afin de le regarder... Ses yeux... Il est si près de moi. Ses yeux passent de mes yeux à mes lèvres. Nos visages se rapprochent de plus en plus. Je peux sentir son souffle sur mes lèvres qui sont soudainement comme aimantées aux siennes.
- Tu es tellement mieux qu'elle... soupire-t-il avant de s'éloigner de moi.
Je me retrouve dans la salle de bain, seule, ne comprenant pas ce qui vient de se passer. On a failli s'embrasser, et j'aurai été incapable de le repousser, peut-être même que j'aurai répondu à son baiser. Mais je ne le saurai pas... Je reste stoïque ne sachant plus quoi faire.
Finalement après quelques minutes sans bouger, je me décide à retourner dans le salon, tel un robot. Je m'assoie sur le canapé en regardant droit devant moi, dans le vide et me sers un verre d'eau que je vide d'une traite.
Toujours sans aucune réaction de sa part, je me lève et vais dans la cuisine. La semaine dernière j'avais acheté une bouteille de mojito afin de goûter cette boisson à la mode. Je crois que c'est le bon moment pour goûter cet alcool. Je ramène la bouteille dans le salon et m'en sers un verre que je boit cul-sec. C'est déjà mieux que de l'eau vu mon état. Je m'en sers un deuxième et m'apprête à mener mon verre à mes lèvres quand Teddy me le prend des mains.
- Ne fais pas ça, tu vas être saoule après.
Je le regarde ahurie. Comment ose-t-il ?
- Oui, vous avez raison. Un verre supplémentaire n'est pas une bonne idée. Je vais ranger ça. Un mec bourré c'est suffisant ici.
- Tu n'en sais rien.
- De quoi ?
- Si je suis bourré ou pas.
Sans un mot de plus, je me lève et repars dans la cuisine avec la bouteille d'alcool. Une fois à l'abri de son regard, je ne me gêne pas de boire ce cocktail au goulot. Au point où j'en suis moralement, ça ne pourra me faire que du bien. C'est avec cette certitude à l'esprit que je fini la bouteille.
Le seul détail qui m'avait échappé c'est que je ne buvais jamais. Donc je ne tiens pas du tout l'alcool, et c'est en laissant glisser la bouteille de mes mains que je me rappelle de ce léger problème. Quel problème déjà ? Je ne sais plus et ne peux m'empêcher de rire à gorge déployée.
- Thérèse ?
- Fabien !
Je cris son prénom en me retournant avec un grand sourire aux lèvres.
- Ah non... T'es pas Fabinou toi... T'es qui ?
- Thérèse, c'est moi, Teddy, ton patron.
Je me plie en deux, prise d'un fou rire incontrôlable.
- Non, ça c'est pas possible, Monsieur Iceberg ne me parle jamais, il ne parle qu'à mon tigre. Puis surtout qu'en plus il ne sort jamais de son bureau au sommet de ses escaliers.
Je rigole toujours et bouge dans tous les sens, en perdant quelque peu l'équilibre. Oh... Mon sol bouge... Et ma tête tourne ! Stop !
- Attention !
Je me retrouve plaquée contre le torse d'un homme.
- Il y a du verre partout ici. Tu ne dois pas rester là.
Sans comprendre comment, je ne sens plus le sol sous mes pieds. Je sens que je me déplace, les murs bougent à côté de moi. Je n'arrive plus à bouger mes membres. Je vois flou. Mes yeux se ferment. Je ne sens plus rien. Le paradis est là. Juste devant moi. Enfin.
- Éani...
VOUS LISEZ
Au Regoubillonnement des Chambrières
Ficción General"Au Regoubillonnement des Chambrières", un sex-shop qui se verra être à l'origine de différentes histoires, notamment celle de Thérèse, une jeune femme hétérosexuelle, mais les choses ne se passent pas toujours comme prévu...