- 5 -

2.7K 141 10
                                    

- C'est bon ?

Je sursautai. Hakim revint vers moi, mettant fin à mes réflexions psychologiques de bas étage.

- Ouais ça va.

- Ton lit est prêt.

- T'inquiète je peux dormir ici.

En vérité, j'avais peur de me lever, de prendre conscience des dégâts que j'avais subis.

- Lève ton cul, on t'as fait un lit, c'est pas pour rien.

- Non, mais je ne vais pas te laisser dormir sur ton canap' c'est bon.

- T'as cru toi. J'ai deux chambres là-haut.

Je me sentis bête. Il s'approcha, m'aida à me lever, et m'accompagna jusque la chambre d'à côté.

- Je t'ai mis des cachets si tu veux.

- Ça ira c'est bon.

Je mourrai d'envie d'en prendre un, mais je ne lui ferais pas se plaisir. Un petit sourire moqueur sur le visage il m'assit sur le bord du lit.

- Je te préviens, je ne vais pas rester à te border cette nuit.

- C'est bas ça.

Encore un rire étouffé. A croire qu'il aimait me voir dans cet état.

- Bonne nuit ! fit-il avant de disparaitre.

Je défis doucement mon pantalon. J'avais des hématomes sur les cuisses. Adieu les shorts à l'entraînement. Mon genou était écorché, complètement tâché de sang. Il n'avait pas regardé ici. Encore heureux. J'aurais aimé le nettoyer mais me voyais mal explorer son duplex en pleine nuit. Tant pis. J'humidifiai mes doigts avec ma salive et frottai grossièrement la zone pour voir les dégâts. Rien de trop grave. Je m'allongeai et tentai de trouver le sommeil, mais chaque mouvement provoquait des douleurs de part et d'autre de mon corps. Si je prenais un cachet au milieu de la plaquette, il ne le verrait pas. Je rallumai la lumière et avalai rapidement la pastille, avant d'essayer de trouver le sommeil.

Je fus réveillée par les rayons du soleil qui caressaient ma joue. Les volets étaient restés ouverts. Je tâtonnai le sol pour essayer de trouver mon portable : 9:18. J'avais bien dormi, épuisée par l'altercation d'hier. Je me relevai difficilement et m'auscultai rapidement : rien de cassé, mais de grosses douleurs un peu partout. Mon genou avait saigné un peu cette nuit, et quelques gouttes de sang s'étaient déposés sur les draps. Super.

J'enfilai mon jean avec précaution et cherchai des yeux mon tee-shirt avant de me rappeler l'épisode sur le canapé. Encore mieux. Priant pour qu'Hakim ne soit pas déjà levé, je me dirigeai sans bruit vers le salon. Je cherchai un moment sur le sofa, sous les coussins, mais ne trouvai rien. La blague.

- Il est par terre, à gauche.

Je me relevai d'un coup, réveillant douloureusement mes membres tout engourdis. L'algérien était tranquillement adossé à un plan de travail et me regardait, portant une tasse de café à sa bouche.

- Ça va, tu profites de la vue !

Je récupérai mon vêtement avant de l'enfiler.

- Y a pas grand-chose à voir, on dirait un dalmatien.

« Connard » eussé-je envie de lui répondre. Mais je ravalai ma fierté et lui fit un petit sourire faux.

- Tu prends quoi le matin ?

- Thé vert menthe.

- C'est précis.

- C'est toi qui demandes.

Et soudain...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant