19.30, je m'étais habillée, résolue à faire face à Hakim, sûrement pour la dernière fois. Alors que je prenais mes clés, Boy se précipita vers moi dans l'espoir de ressortir.
- Pas ce soir mon beau, lui répondis-je avec douceur en lui grattant le haut du crâne. J'ai des choses à faire.
Je passai le seuil de ma porte avec une grande inspiration. Après tout, pas de quoi paniquer, j'étais juste curieuse de voir ce que le maghrébin avait à me dire, ça n'engageait à rien.
- Tu es venue.
Sam m'accueillit avec un grand sourire.
- A ce qu'il parait.
- Entre ! Les deux frères ne sont pas encore arrivés.
Je passais timidement la tête dans l'encadrement de la porte et m'aperçus qu'il n'y avait que trois personnes installées dans son salon.
- RAS, tu peux y aller, ria-t-il, tenant toujours la porte.
Je lui adressai un petit sourire avant de pénétrer dans l'appartement et saluer ses occupants. 2zer, Doums et un homme un peu trapu que je ne connaissais pas. A peine eussé-je le temps de le saluer que ce dernier se leva.
- Bon les gars, je vais y aller.
Il salua tout le monde et chuchota quelque chose à l'oreille de Sam qui répondit par la négative d'un signe de tête. Le grand black lui mit une tape dans l'épaule.
- T'inquiète mec, tu trouveras quelque chose.
L'air anxieux, l'inconnu fit un dernier signe avant de disparaitre dans le couloir. Son départ avait jeté un froid dans le petit salon de Sam.
D'ordinaire, je ne n'aurais pas prêté attention à ce genre de scène, mais ce soir je voulais en savoir plus. Je m'approchai de Sam, angoissée par la réponse qu'il allait m'apporter.
- Il se passe quoi là ?
Je priais pour qu'il ne s'agisse pas d'embrouille de quartier. Non, au final je m'en foutais. Alors pourquoi mon cœur s'était mis à battre si fort ?
- Oh rien, c'est des bails avec Seine Zoo Records.
Je sentis mes épaules s'abaisser sous le poids du soulagement.
- Tu veux boire un truc ?
- T'as des softs ?
Il haussa un sourcil.
- Euh oui. Red Bull, Coca, jus de fruit...
- Un jus de fruit alors.
Il se dirigea vers la cuisine, perplexe et revint avec un verre et une bouteille de jus de fruit bon marché.
Il m'observa me servir sans un mot.
- Quoi ?
- T'es enceinte ?
- Ça va pas ou quoi ?
- Tu bois pas d'alcool ?
- Non.
Il finit par hausser les épaules et partit s'affaler dans son canapé à côté de Doums. Je me demandais si son voisin était aussi dans les combines, après tout, il parlait souvent de vente et de beuh dans ses sons.
La porte d'entrée s'ouvrit, laissant entrer Idriss suivi d'Hakim, le visage sombre, qui se posa dans un fauteuil sans même regarder autour de lui. Il s'était contenté de lâcher un « salut » collectif avant de s'enfoncer dans le vieux tissu poussiéreux du dossier, la casquette vissée sur la tête, les bras croisés.
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Et soudain...
FanfictionCe n'est pas le temps qui compte, l'important c'est ce qu'on en fait.