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Ces sorties le soir avec Hakim étaient devenues une habitude, aussi deux semaines plus tard, je me trouvais en bas de mon immeuble à attendre l'algérien, Boy au bout d'une laisse. Les yeux rivés sur mon portable, je fus surprise d'entendre la voix de Charles.

- Salut.

Je levai la tête, étonnée. Nous ne nous étions pas reparlé depuis sa rencontre avec Hakim, et je ne m'attendais pas à le voir débarquer ainsi.

Il regardait ses pieds, me jetant quelques coups d'œil craintifs.

- Salut, répondis-je simplement.

- Je suis passé au musée mais tu n'y étais pas.

- Pierre-Alexis m'a donnée mon après-midi.

Il ne répondit pas tout de suite, les yeux toujours rivés vers le sol. Puis, lentement, après avoir pris une grande inspiration, il leva la tête vers moi.

- Je suis désolé.

Il avait au moins réalisé avoir dépassé les bornes. Je repensai à ses remarques, et, sentant la colère revenir à grand pas, je ne répondis rien. Inutile de jeter de l'huile sur le feu.

- C'est juste que je m'inquiète pour toi.

Il avait décidé de relancer le débat. Incroyable.

- Je sais ce que je fais.

Son air dubitatif me fit vriller. Je m'approchai de lui, les mains tremblantes.

- C'est quoi ton problème au juste ? Tu penses tout savoir sur les gens ? Tu penses le connaître ? Tu penses me connaitre ? Tu penses me comprendre ? Tu n'as aucune idée de ce qui se passe, tu arrives avec tes grands sabots et tu juges. C'est quoi, tu sais tout sur tout ?!

- Je sais ce qu'il s'est passé avec Kerian.

- Crois-moi tu sais pas la moitié de ce qu'il s'est passé avec Kerian.

- J'en sais bien assez pour savoir que quand il s'agit de mec t'es pas assez vigilante.

- Juste ferme ta gueule.

- Tu te rendras compte qu'un mec comme ça c'est pas fréquentable.

- Un mec comme quoi ?

Il me fixa avec colère.

- Le gars de cité, casquette capuche, le genre de petite 'caille qui ne pense qu'à sa gueule.

- Tu peux pas réduire la personnalité d'un homme à ses habits ! J'en reviens pas des raccourcis que tu prends.

- Y a pas de fumée sans feu.

Je sentis mes yeux s'ouvrir ronds tant j'étais incrédule.

- Il y a un problème ici ?

Hakim venait d'arriver à notre hauteur, accompagné d'Hydra, qui, ignorant royalement Charles, accourut frotter son museau sur la fourrure de Boy.

- Aucun, Charles allait partir, répondis-je la voix éraillée par la colère.

Le maghrébin jaugea le blondinet d'un regard appuyé, mais aucun des deux ne bougea.

Motivée par l'envie de m'éloigner de Charles, je m'approchai d'Hakim et posai ma main sur son bras. Ce simple contact me permit déjà de me détendre un peu, réconfortée par sa présence.

- Viens, les chiens vont attendre.

Avec une lenteur extrême, il se tourna vers moi pour me suivre.

Et soudain...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant