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- C'est quoi ton type ? 

Aucune idée. J'avais tendance à m'attacher aux mauvais garçons, c'est tout ce que je savais, je n'avais jamais vraiment eu d'instinct de préservation. Je lui répondis dans un haussement d'épaule :

- J'ai pas encore trouvé. Le plan c'est de finir seule avec mon chien.

- Ou avec des potes.

Je sentis à sa réponse qu'il me comprenait. Peut-être que lui aussi n'avait connu que des relations chaotiques.

- J'ai pas de potes.

Il s'arrêta net, sous les grognements des deux chiens.

- T'as pas de potes ?

- J'aime pas les gens.

J'ai peur des gens.

- Genre. Et Charles ? Et les meufs de l'autre soir ? Elle a bien dit « j'ai une copine qui habite pas loin, elle va nous aider ».

Je ne pensais pas qu'Alyssa me définissait ainsi, j'ai toujours cru n'être qu'une connaissance pour elle, « la fille qui fait de la boxe » avec elle, à qui elle parle parce que c'est mieux que de rester seule.

- C'est juste une façon de parler. Ce ne sont pas vraiment des amis, juste des gens de passage.

Faux, je connaissais Charles depuis une quinzaine d'années déjà. Il me lança un regard dubitatif.

- Quoi ?

- Tu y crois à ce que tu dis ?

- Je le sais. Si demain je devais couper les ponts avec eux, je le ferai sans problème.

Donc ce n'étaient pas de vrais amis. Je sentis une vague de soulagement s'emparer de moi. J'avais bien trop peur d'être blessée pour m'attacher aux gens.

Il haussa les épaules.

- Je vais récupérer mon chien si ça ne te dérange pas, lui demandai-je.

Nous nous approchions de la sortie du parc.

- Pour que tu le laisses se balader tranquille en pleine rue parce que t'es pas capable de le faire ralentir ?

- T'es obligé d'être condescendant ?

- Tant que tu seras butée, oui.

Il m'énervait. Je lui tendis la main pour qu'il me donne la laisse de Boy, geste qu'il ignora.

- Rends la moi.

- Je le ramène chez toi.

- Sérieusement ?

- Sérieusement.

J'étais soufflée par son aplomb. J'avais peut-être trouvé quelqu'un d'aussi chiant que moi. Nous marchâmes un moment, l'un à côté de l'autre.

- Pourquoi c'est toi qui as récupéré le chien ? me demanda-t-il.

- Pardon ?

- Boy. Si c'est ton ex qui lui a donné ce nom, c'est que c'était son chien.

- C'était le nôtre.

Je soupirai et marqua un temps d'arrêt avant de reprendre.

- Tu vois la cicatrice qu'il a derrière la patte arrière gauche ?

Son pelage était plus fin à cet endroit, presque invisible pour quiconque ne prêterait pas attention. Je le vis chercher un moment, arrêtai mon chien et soulevai ses longs poils pour lui montrer la trace ovale que portait sa patte.

Et soudain...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant