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J'arrivai vite devant son immeuble et sonnai à l'interphone. Pas de réponse. Je fis le tour du bâtiment, épiant son appartement par les fenêtres. Tout semblait calme, mort. Il n'était pas au rez-de-chaussée.

J'essayais une nouvelle fois de sonner chez lui quand mon téléphone se mit à vibrer. Je décrochai d'un geste brusque.

- Hakim ?

- Ouais, c'est m-

- Tu vas bien ? le coupai-je.

- Ouais ouais, je vais pas être très long. Je suis avec Doumams, là, Sam est en gardav', les flics sont retournés chez lui. On va essayer de gérer ça de notre côté, m'attends pas ce soir.

- Vous êtes où ?

Il fallait que je les rejoigne.

- Reste chez toi s'il te plait.

- Je veux vous aider, vous êtes où ?

- Ce qui m'aiderait c'est de savoir que t'es tranquillement chez toi, en sécurité.

- Je vais pas mourir parce que je viens vous voir putain.

- J'ai vraiment pas le temps de me prendre la tête là.

Boy se mit à aboyer à la fenêtre à la vue de ses deux amis à quatre pattes qui s'étaient décidés à venir lui dire bonjour de l'intérieur de bâtiment.

- Attends t'es où là ? me demanda Hakim.

- Chez toi. Enfin devant chez toi. Je t'ai dit que je venais.

- Rentre chez toi, traine pas dehors.

L'ordre était sec, trahissant une angoisse déconcertante.

- Qu'est-ce qu'il se passe Hakim ?

- Putain tu fais chier. Je suis là dans deux minutes.

Il raccrocha immédiatement, me laissant seule, le téléphone collé à la joue. Je regardai Boy, hébétée. Cet homme avait résolument des réactions étranges.

Je le vis arriver en face de moi d'un pas brutal. Sans me regarder, il posa sa main sur mon omoplate et me poussa en avant. « Viens. » Il n'y avait aucune douceur dans ses gestes. Il scrutait la rue avec attention avant de m'engouffrer dans un petit hall d'immeuble.

- Ça va ? me demanda-t-il enfin.

- Bien sûr, qu'est-ce que tu veux qu'il m'arrive ? C'est à toi qu'on devrait poser la question.

Il soupira sans me donner réponse et m'entraina dans les escaliers. Il finit par s'arrêter dans un couloir sombre et ouvrir une lourde porte en bois. J'entendis au loin la voix de Doums, étrangement très éveillée. Il était au téléphone et ferma une porte en nous entendant arriver.

Hakim me fit asseoir dans un canapé défoncé et me servit un verre d'eau avant de s'asseoir à côté de moi.

- Il en est où Sam ?

- Ils ont trouvé des trucs chez lui. Quel con putain, il était censé tout me donner.

Il se prit la tête entre les mains avant de continuer à se parler à lui-même d'une voix caverneuse. « Pourquoi, putain. Pourquoi il en a gardé chez lui ? ». Et soudain, il se leva et frappa brutalement du pied une table en bois. « Merde ! ». Ses mains étaient secouées de tremblements incontrôlables. Je me levai à mon tour pour m'avancer vers lui, mais d'un geste brusque il me somma de rester où j'étais.

- M'approche pas.

Je sentis qu'il avait peur de lui tout à coup. Mais moi, je n'avais pas peur. Je continuai calmement mon chemin alors qu'il essayait de reculer, rapidement bloqué par une grande armoire en bois. Je gagnai du terrain. Finalement, je parvins à sa hauteur et pris ses poings dans mes mains et les abaissai au niveau de mes hanches tout en me rapprochant de lui. Quelques centimètres seulement séparaient nos visages, et je plongeai mes yeux dans les siens pour lui faire comprendre que je ne craignais rien.

Et soudain...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant