Bip. Bip. Bip.
- J'arrive, hurlai-je à mon four avant de sortir mon plat de lasagnes.
Je manquai de me brûler en déposant le rectangle en verre sur mon plan de travail et admirai fièrement mon œuvre. S'il y avait une chose que je savais faire, c'était la cuisine, et particulièrement mes lasagnes. L'odeur de la béchamel mêlée à la sauce tomate me donnait l'eau à la bouche. Il fallait vite que je me sorte une assiette pour goûter ça.
En me retournant, je réalisai l'état de ma cuisine : il y avait de la farine partout, des ingrédients en vrac dans chaque recoin de la cuisine, et mon chien assis, qui n'attendait qu'une chose : que je sorte de la cuisine pour lécher les restes. Je soupirai en me décidant à tout nettoyer.
- Bébé arrête.
J'essayant de repousser mon berger australien, mais il revenait sans cesse à la charge, attiré par l'odeur de la nourriture.
- Pousse-toi gros lard ! Si tu veux des croquettes, laisse-moi ranger !
J'avais accompagné ma parole d'un geste de mon doigt plein de mousse, ce qui suffit à le calmer. Je souris.
- Tu ne penses vraiment qu'à la bouffe hein ?
J'eus pour seule réponse le battement de sa queue.
Une fois le rangement fait, je me sortis une assiette et me servis une part. J'approchai la première bouchée de ma bouche avec ferveur, mais fus coupée dans mon élan par une sonnerie.
- Putain.
Je m'approchais de mon interphone en traînant des pieds. Si c'est Charles, je le tue. C'était sûrement Charles, personne d'autre de viendrait me déranger à 23 heures.
- Qui ose me déranger quand je déguste des lasagnes ?
- Charlotte, c'est Alyssa, ouvre !
Je m'exécutais. Alyssa venait rarement chez moi, et jamais à l'improviste, on se retrouvait généralement en ville avant notre cours de boxe. Son ton avait été pressant, aussi je me dépêchai de déverrouiller la porte et entendis des voix venant de la cage d'escalier. Elle n'était donc pas seule. Elle apparut avec une autre fille et deux hommes. Une masse étrange les reliait par les épaules, et je devinai rapidement qu'il s'agissait d'une forme humaine.
- Alyssa, il se passe quoi là ? lui demandai-je une fois qu'elle fut à ma hauteur.
- Je suis désolée, je ne connaissais que toi dans le quartier, dit-elle d'une voix étranglée.
Elle était paniquée, je ne l'avais jamais vue aussi blême. Je m'écartai pour laisser entrer les trois hommes dans l'appartement.
- Mettez-le dans le canapé.
Je fis entrer Alyssa et son amie avant des fermer la porte, non sans un dernier regard dans le couloir. Je les suivis dans le salon et m'accroupis auprès du troisième homme. Il avait l'air sonné et avait visiblement été passé à tabac.
- Il faut appeler une ambulance, tremblait sa copine.
Je lui fis signe de se taire.
- Monsieur, vous m'entendez ? demandai-je à l'homme, avant de me retourner vers mon amie. Vous avez réussi à lui parler ?
Elle secoua la tête, toujours blanche.
- Monsieur, est-ce que vous voulez qu'on appelle une ambulance ?
Par miracle, je l'entendis grogner.
- J'appelle, fit l'autre fille.
- Non attendant, la sommai-je.
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Et soudain...
FanfictionCe n'est pas le temps qui compte, l'important c'est ce qu'on en fait.