Je m'assis face à lui, il versa du café fumant dans ma tasse tout en me regardant. Gênée, je plaquai mes deux mains sur la porcelaine brûlante, me concentrant sur la morsure cuisante que ce contact offrait à ma peau.
J'avais passé beaucoup de temps avec lui ces derniers mois, et pourtant je ne m'habituais pas à son regard. Je relevai les yeux discrètement et sentis mes joues s'embraser lorsqu'ils croisèrent les siens.
- Dis-moi, qu'est-ce qu'il t'arrive ? demanda Hakim.
- Rien.
- Tu me demandes de rester, puis en fait non, et maintenant tu n'es même plus capable de me regarder. Explique-toi là.
- Rien, je sais pas. J'ai pas l'habitude d'avoir du monde chez moi, c'est tout. Et puis je suis fatiguée. Et puis je suis inquiète pour Sam. Et pour toi...
- Hé, t'en fais pas. Ça va aller. Tout va bien se passer, t'as rien à craindre ici.
Tout en parlant, il contourna la table autour de laquelle nous étions installés et vint s'asseoir près de moi. Un rictus déforma mes lèvres et j'eus de plus en plus de mal à contenir ma nervosité.
- Tu dis ça, mais t'en penses pas un mot. Je vois bien que t'es angoissé.
Il bomba un peu le torse, l'air faussement grave.
- Moi, angoissé ? Tu m'as bien vu jeune fille ?
Je lâchai un petit sourire involontaire.
- T'es con. Fais pas genre.
- Ça va, je t'assure. Oui, j'ai été choqué, mais ça va.
Il passa son bras autour de mes épaules.
- Il ne t'arrivera rien.
Tout en me rassurant, il avait posé son menton sur le haut de mon crâne, me faisant frissonner.
- C'est pas pour moi que je m'inquiète Hakim. C'est pour toi.
J'entendis un rire sec, glacial, se heurter contre mes cheveux.
- Il est pas né celui qui me mettra à terre.
Je répondis dans un haussement d'épaules, me reconcentrant sur la tasse brûlante.
- Viens, on va se poser dans ton canapé. Il doit bien y avoir des trucs de merde à regarder à la télé ce soir.
Il me fit asseoir et se colla à moi, passant un bras sur l'accoudoir du canapé, derrière ma tête. Je souris intérieurement face à cette posture caractéristique de l'homme qui affirme sa virilité en marquant son territoire, et qui, pourtant, lui donnait un charme démesuré.
Il s'était emparé de la télécommande et zappait les chaines à une vitesse folle avant de tomber sur un match de foot.
- Sérieux ?
Il me regarda sans comprendre mon interjection.
- Bah quoi ?
- Du foot. Tu viens chez moi et tu mets du foot.
- C'est toi qui as insisté pour que je reste. Et puis y a rien d'autre.
Non sans lâcher un soupir exaspéré, je me penchai au-dessus de lui pour attraper le boitier noir.
- T'es pas transparente.
- Macho. Passe-moi la télécommande.
Il prit l'objet mais l'éloigna davantage de moi.
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Et soudain...
FanficCe n'est pas le temps qui compte, l'important c'est ce qu'on en fait.