#1 CORRIGÉ

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«La seule chose nécessaire au triomphe du mal, c'est l'inaction des gens du bien.» Émund Burke

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J'ignore quelle heure il était. Ce dont je suis sûre, c'est que je n'arrivais pas à dormir, comme d'habitude. En réalité, j'ai peur de m'endormir et finalement, cela est devenu une habitude. Je sursaute à chaque fois qu'il bouge, ne serait-ce qu'un petit peu.

Les vibrations de mon petit Nokia attirent mon attention. Il est l'heure de prier.

Je me lève dans le plus grand des calmes et fais mes ablutions avant d'adorer mon Seigneur. À la fin de ma prière, Je L'implore de me venir en aide, d'abréger mes souffrances en prenant mon âme. Mes larmes coulent. Pas seulement à cause de la fatigue, mais aussi à cause de ce sentiment aiguë qui m'étrangle le coeur. Comment j'en suis arrivée là ? À un point où je souhaite ma propre mort.

Une fois le tapis plié et caché à sa place, je me recouche lentement en veillant à mettre une distance entre lui et moi.

Lorsqu'il dort, il semble apaisé. Il ne donne pas l'impression d'être un monstre sans cœur. Non, il a plutôt l'air d'un ange or que ce n'est indéniablement pas le cas.
[...]

Je saute du lit après qu'une eau froide ait frappée mon visage.

- Bouge ton c*l sale keh! Mon café va pas se faire tout seul, pesta-t-il de sa voix grave et âpre.

Je baissai la tête et me dirigeai dans la cuisine. En attendant que son café chauffe, je dresse la table sous son regard d'acier. Il me terrifie un peu plus chaque jour.

De retour en cuisine, je sors les éléments du petit déjeuner pour les poser sur la table.

La porte grince et une présence se fait sentir derrière mon dos. C'est lui.

Je retiens mon souffle alors qu'il se colle à moi. Mes mains tremblent furieusement.

Il soulève mon haut et pose ses doigts sur ma taille. D'un mouvement brusque, il les enfonce sur mes plaies encore fraîches. Je me mords la lèvre pour ne pas crier de douleur. Mes larmes coulent sans que je m'en rendent compte. Il les a vu. Il est satisfait de lui.

Il retire lentement ses doigts et les lèche après m'avoir retourné  face à lui.

- J'aime te faire mal, susurre-t-il à mon oreilles. J'adore te faire mal.

Je frémis de terreur. Il n'est pas normal et ça, j'en suis sûre.

Il sort de la cuisine et je respire enfin, comme si j'avais été en apnée.

Après son départ pour le travail, j'ai fondu en larmes. Le même scénario se déroulait chaque jour. Il me terrorisait et s'en allait pour rentrer le soir afin de me terroriser encore plus.

Hélas, c'était cette vie là que je menais depuis maintenant trois ans. Trois années qu'il me détruisait à petits feux sans que je ne puisse rien faire.

Je me souviens de ce jour, où Hussein, l'aîné de ma famille, est venu me voir en me disant qu'un homme voulait demander ma main. Aux premiers abords, j'étais surprise. Je ne savais pas si j'étais prête à me marier à seulement dix-neuf ans. Cependant, j'ai accepté de le rencontrer. Il paraissait gentil et calme alors je l'ai revu une deuxième fois. Ses gestes envers moi étaient tendres et affectifs. Mes parents m'avaient dit que le choix me revenait entièrement et qu'ils n'allaient en aucun cas me forcer. J'ai pesé le pour et le contre. Me marier et quitter la maison signifiait des dépenses en moins pour eux. Et puis Rahim m'avait promis qu'il les aiderait financièrement. Tous ces éléments m'ont poussé à accepter sa demande.

À travers mes yeux Où les histoires vivent. Découvrez maintenant