#23 CORRIGÉ

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«The problem today is people don't cherish good people, they try to use them.» Bob Marley
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Deux semaines plus tard.

Yaseen et moi sommes toujours ensemble. On déjeune ensemble et parfois même on dîne ensemble.

Ma vie est en train de prendre une nouvelle tournure. Je revis dorénavant. J'ai cessé de stagner et tout cela c'est grâce à lui. Il me répète à chaque fois qu'il m'aime et je sais qu'il est sincère cependant il ignore que l'amour que j'éprouve pour lui est plus fort. Et ça me fait peur. Si jamais un malheur se produisait et qu'il venait à couper les ponts avec moi, j'en mourirais je crois.
[...]

Ce jour là, ce fameux jour, c'était un dimanche.

J'étais seule à la maison. Ma famille était sortie je ne sais où mais j'avais décidé de rester à cause de mes douleurs au ventre.

Assise sur le canapé, une tasse de thé à la main, j'entends la sonnerie retentir. J'enfile rapidement un jilbeb et vais ouvrir. J'ai cru que j'allais faire une crise en voyant Sarah Al-Jabari se tenir debout sous mes yeux.

Elle me toise salement.

- Tu as fait l'horrible erreur de convoiter ce qui était à moi. Saches que tu vas le regretter amèrement sale clocharde !

Elle tourne les talons et s'éloigne peu à peu.

C'étaient des menaces ?

Je me dirige dans ma chambre en cogitant sur ses paroles à me glacer le sang. Qu'est-ce qu'elle voulait dire ?
***

Vers 22h, j'entends la porte s'ouvrire. C'est sûrement eux. Je me lève direction le salon.

En arrivant là-bas, je remarque les regards noirs que me lançait Saad. J'ai à peine prononcé un mot qu'une violente gifle s'abat sur ma joue. C'était ma mère.

- Mais m'ma...

- TAIS-TOI !

- Qu'est-ce que j'ai fait ?

Saad jette un journal à mes pieds.  En le ramacant, je constate que c'était un magazine people. En couverture, il y'avait une photo de...de Yaseen...et moi dans le parc en train de nous embrasser.

Mon Dieu.

En gros titre ils avaient mis: Le célèbre homme d'affaires Yaseen Hakim a trouvé l'âme soeur.

J'étais choquée, abasourdie, complètement hébétée.

- C'est comme ça que je t'ai éduqué hein ?, déclara ma mère.

- M'ma écoute-moi...

- Alors tout ce temps tu nous a menti sans aucun remord. Tu croyais qu'on allait jamais le savoir ?, s'exclama Saad.

- Je suis désolée.

- Tu es désolée ? Tu viens de ruiner l'honneur de notre famille ! Cet homme ne fait pas partie de notre monde. En fait tu n'es pas à blâmer. La vrai fautive c'est moi. J'aurais dû te remarier mais j'avais trop confiance en toi.

- M'ma ne dit pas ça.

- Tu vas te marier Machita pour préserver ton honneur. Une amie à moi m'a demandé ta main pour son fils et je vais accepter, t'as compris. Tu vas te marier sans tarder !

- Non...non... Maman pitié ne fais pas ça...je suis désolée mais ne me fais pas ça je t'en prie.

Elle est partie dans sa chambre sans me répondre. Mon père n'avait rien dit. Il ne m'a même pas regardé. L'ai-je déçu à ce point ?

- Monte dans ta chambre, m'ordonna Saad.

- Saad je t'en supplie aide-moi, ne les laisse pas me marier...pitié...

- Ils le font pour ton bien.

- NON ! Je ne veux pas me marier s'il te plaît.

Il n'a rien dit lui aussi.
***

Trois jours sont passés. Je suis cloîtrée dans ma chambre. J'ai tellement pleuré que mes yeux sont enflés. Le pire c'est que personne ne veut m'écouter. Saad a confisqué mon téléphone donc je n'ai aucun moyen de contacter Yaseen. Je ne veux pas me marier avec un inconnu, Ya Allah aide-moi.

Subitement je me suis rendue compte d'une chose. Sarah ! C'est elle qui a manigancé tout cela. C'était à cause d'elle.
[...]

YASEEN HAKIM

j'essaie encore et encore de la joindre mais ça tombe toujours sur ce foutu répondeur.

Je ressens tellement de haine en moi en fixant ce magazine.

Le célèbre homme d'affaires Yaseen Hakim a trouvé l'âme soeur.

- Merde ! Comment je fais pour la joindre maintenant ?

- La seule solution c'est de te rendre chez elle, suggéra Osman.

- Je ne crois pas que ça soit une bonne idée Osman. Sa famille l'interdira de sortir et ils m'empêcheront de m'approcher d'elle.

- Tu dois leur expliquer que tu n'es pas là pour jouer avec Machita. Montre leur que tu es sérieux et que tu l'aimes vraiment.

- Osman ce n'est pas aussi simple que ça.

- Bien sûr que c'est simple ! Va leur parler comme un homme.

Plus je réfléchis à ses paroles et plus je me dis qu'il n'a pas tort. Je dois leur montrer que j'aime véritablement leur fille. Mais il est déjà tard. J'attendrais demain.
***

Le lendemain matin, aux alentours de 10h, j'étais déjà prêt. J'étais décidé à aller voir la famille de Machita et leur parler. Ils n'ont pas le droit de vouloir me séparer d'elle. Elle est a moi, elle m'appartient.

Mon téléphone se met subitement à sonner. Il s'agissait d'un numéro de la Turquie. C'était Karim, l'un de mes employés.

- Allô ?

- Qu'est-ce qui se passe Karim ? Tout va bien à la maison ?

- Monsieur... Samar...

- Quoi ? Qu'est-ce qu'elle a ?

- Elle a fait un malaise et on la conduit à l'hôpital.

- Elle va bien ?

- Je...je ne sais pas monsieur. Je crois que vous devriez venir maintenant.

J'ai raccroché, le coeur serré à l'idée qu'il puisse arriver quelque chose de grave à Samar. Elle m'a élevé avec tellement d'amour. Je ne peux concevoir de la perdre.

- Osman ?

- Oui ? Qu'y a-t-il ?

- Dis au pilote de préparer le jet, je vais en Turquie.

- Mais...pourquoi ?

- Samar est malade, je ne peux pas la laisser.

Il hoche la tête et s'exécute.

Une demi heure plus tard, j'étais dans mon jet privé qui s'apprêtait à quitter les terres françaises.

Mon esprit divaguait, la rage que je ressentais me consumait peu à peu. L'air devenait lourd. En m'en allant ainsi, j'abandonnais une partie de mon coeur. J'étais conscient des conséquences qui en découleraientt mais je n'ai pas eu le choix. Il fallait que j'y aille.

Pardonne-moi Qalbi.

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Dituogr

À travers mes yeux Où les histoires vivent. Découvrez maintenant