#17 CORRIGÉ

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«Réfléchir c'est difficile c'est pourquoi la plupart des gens jugent.» Carl G Jung
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J'entends des hurlements, d'horribles cris.

Je me lève en sursaut et regarde autour de moi. Yaseen bougeait dans tous les sens, il était en sueur et murmurait des choses incompréhensibles.

J'accours à lui et le secoue pour qu'il se réveille mais il reste toujours plongé dans son sommeil.

- Yaseen ! Réveille-toi s'il te plaît !

Brusquement, il se relève en panique en fixant le mur, l'air perdu.

- Ya...Yaseen ?

Il dirige son regard vers moi et me prend soudainement dans ses bras en me serrant tellement fort que mon souffle se coupa un instant.

- Est-ce que ça va ?

- Maintenant que tu es là, je vais bien.

Il se recouche lentement en me gardant toujours contre lui. Je voulais retourner sur le divan cependant je me suis dis qu'il valait mieux que je reste avec lui,  au moins le temps qu'il se rendorme.

- Mon père était issu d'une grande famille milliardaire de l'Égypte, commence-t-il. Lorsqu'il a eu trente ans, ses parents l'ont poussé à épouser ma mère qui était une de ses cousines éloignées. Ils se sont donc mariés et ma mère est tombée enceinte de moi. Elle est morte en me donnant la vie. Mon père ne l'a pas supporté.

Un frisson me traversa le dos face à l'enorme tristesse qui émanait de son visage.

- Pour lui c'était à cause de moi si il avait perdu sa femme. Il ne m'approchait jamais, ni pour me dorloter le soir, ni pour faire des activités avec moi comme le ferait un bon père. Ce sont des servantes qui s'occupaient de moi. À mes dix ans, nous sommes partis vivre en Turquie pour je ne sais quelle raison. Les rapports avec mon père s'empiraient de plus en plus. Il était devenu violent. Il me battait et m'enfermait dans une pièce pendant des jours sans nourriture ni eau. J'ai grandi dans la violence et la souffrance et c'est à cause de cela que je fais encore des cauchemars.

Je suis restée bouche bée, sans savoir quoi dire. Il a dû tellement souffrir dans son enfance et moi j'ai tant souffert dans mon mariage. Nous avons des points communs, deux âmes blessées et brisées à la recherche de bonheur et d'amour.

Je me contente juste de poser ma tête sur son torse en le serrant contre moi.

- J'espère que tu trouveras quelqu'un qui puisse combler le vide que tu ressens en toi.

- Je l'ai déjà trouvé, répond-il en me fixant. Et cette personne c'est toi. Tu m'apaises, tu me permets de ressentir un calme et une tranquillité que jamais auparavant je n'avais ressenti. Mon comportement a changé depuis que je te connais et ma façon de voir le monde aussi.

- Pourtant c'est toi qui m'aides tout le temps.

- Disons que nous nous aidons mutuellement alors.

La discussion s'arrêta là. J'avais toujours là tête sur son torse. Personne ne parlait, le silence régnait en maître dans la chambre.

- Machita ?

- Hum ?

- Pourquoi tu étais triste hier ?

- Quoi ?

- Hier, lorsque t'es venue pour voir comment j'allais, j'ai remarqué que tes yeux étaient rouges et tu avais des traces de larmes séchées sur les joues. Qui t'a fait du mal ?

À travers mes yeux Où les histoires vivent. Découvrez maintenant