#19 CORRIGÉ

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«Le style est une manière de dire qui vous êtes sans parler.» Rachel Zoe
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MACHITA EL MASHAD
(Retour dans le présent)

Lundi, 7h58

Postée devant le miroir, J'ajuste mon voile et me parfume avant de saisir mon sac.

Je reprends le travail aujourd'hui. Je pense qu'il est temps.

Grâce à Dieu, tous nos problèmes sont réglés alors je me dois de retourner travailler et de toute manière, j'ai besoin de ce travail car il est une source constante de revenu. Je ne peux me permettre de le perdre.

Dans le salon, je ne vois personne à part Hussein. Saad et Isaac sont sûrement déjà partis, Sakina et Naba sont en vacances donc elles dorment encore, ainsi que mes parents.

Je me serre une tasse de thé et prends un morceau de pain avant de m'asseoir dans le silence. Hussein m'observe. Il veut me parler et il sait d'ors et déjà que je vais le recaler.

Depuis que j'ai découvert son rôle dans mon mariage avec ce diable de Rahim, je ne lui adresse plus la parole et honnêtement, je ne sais même pas si je réussirais à lui pardonner un jour.

- Machita... Tu ne comptes pas me parler ?

Je ne lui réponds pas et me hâte de terminer mon petit déjeuner.

- Si tu savais à quel point je suis désolé ukhty. Je...je sais que je t'ai fait du mal mais W'Allah que je le voulais pas. Je savais pas que Rahim te battait.

Mon coeur rate un battement à la suite de sa phrase.

Je n'aime pas quand on en parle. Ça me fait trop mal de m'en rappeler.

Je termine mon thé et sort sans lui prêter attention.
***

Arrivée au boulot, je me rends dans le bureau de Salie pour lui dire bonjour. Elle me raconte un peu ce qui s'est passé pendant mon absence. Je vais à ma place habituelle et commence le travail rapidement pour essayer de rattraper le temps.

Le téléphone fixe se met à sonner et je décroche.

- Al...

- Dans mon bureau, tout de suite !, s'exclame-t-il après m'avoir coupé la parole.

Il raccroche aussitôt et je me résigne à le rejoindre dans son bureau sachant qu'un sale quart d'heure m'attendait.

Toc toc...

- Entrez !, hurle-t-il à travers la porte.

Je pénètre à petits pas dans la pièce.

Yaseen était debout, face à l'immense fenêtre en verre, une tasse de café à la main.

- Tu as enfin décidé de reprendre tes fonctions, dit-il sans se retourner.

Je percevais une colère naissante au son de sa voix et honnêtement, il avait le droit de l'être.

- Pardon Yaseen, j'avais des problèmes familiaux.

Il se retourne enfin et me fixe, le regard dur.

- Pourquoi tu ne me dis rien ? Pourquoi tu gardes tous tes soucis pour toi seule alors que je suis là pour les partager avec toi ? Tu ne me fais pas confiance c'est ça ?

- Je...

- Quoi ? Parfois je me demande même si tu ne me prends pas pour ton idiot. Tu me caches quoi au juste ?

À travers mes yeux Où les histoires vivent. Découvrez maintenant