À travers mes yeux

#24 CORRIGÉ

«Don't worry about a thing. Every little thing is gonna be alright.» Bob Marley
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MACHITA EL MASHAD

Debout devant la fenêtre, je fixe le ciel. J'aurais voulu être un oiseau à ce moment là, afin de pouvoir m'envoler loin de mes soucis.

J'entends la sonnerie retentir, suivie d'un vacarme. Ils sont là. Mon destin est sur le point d'être scellé.

Face au miroir, je regarde ma robe rose, elle était belle mais je n'avais aucune envie de la porter, du moins pas dans ces conditions.

Le porte s'ouvre sur ma mère, le visage fermé. Elle m'en veut toujours.

- Ils sont arrivés. Vas prendre le plateau dans la cuisine pour les servir et s'il te plaît souris un peu.

Elle s'en va à nouveau.

De sourire ?

Comment veut-elle que j'y parvienne ? Ils étaient en train de décider de mon avenir contre mon gré. Ils m'ont séparé de celui que j'aimais réellement. Ils ont piétiné l'infime bonheur que je ressentais. Et malgré tout, je dois sourire ?

En sortant de ma chambre, je me rends d'abord dans la cuisine pour prendre le plateau de thé avant de me diriger vers le salon.

Je vis mes parents, Saad et Isaac. Ce dernier me regardait d'un air désolé. Je sais qu'il n'est d'accord avec la décision de mes parents cependant, il ne peut malheureusement pas me venir en aide. En face d'eux, il y'avait un homme et une femme de l'âge de mes parents et deux hommes assez jeunes. L'un d'eux devait être mon futur mari.

En arrivant dans la pièce, les regards se tournèrent vers moi.

- Ma Shaa Allah tu es très belle ma fille.

Je murmure un petit "merci" d'un ton neutre. Ma mère me fusille du regard mais à vrai dire, je n'en avais que faire.

Je leur sers le thé et m'assois à mon tour sur le fauteuil libre.

- Regarde comme ta future femme est belle Amir !

- Hum..., s'exclama ce dernier.

C'était donc lui mon futur mari. En le regardant davantage, je remarque ses traits fins, ses yeux clairs et ses épaules carrées. Sans mentir, il était beau mais semblait être arrogant et imbu de sa personne.

De là, une discussion débuta entre eux. Je ne parlais pas sachant que je n'avais rien à dire. J'étais absorbée par mes pensées.  Je pensais à lui. Où était-il ? Savait-il au moins que notre relation a été exposée au grand public ? Savait-il que ma famille veut m'éloigner de lui ?

J'ai repensé à sa sévérité teintée de douceur, à sa manière de me parler, à sa galanterie qui semblait innée chez lui. J'ai revu sa carrure imposante et son corps  d'athlète qui me fait tant d'effet, son côté attentionné et protecteur qui me plaît tellement...

- Machita ? Tu m'écoutes ?

- Euh...oui M'ma. Tu disais quoi ?

- On t'a demandé si tu étais d'accord que le mariage se fasse dans deux semaines.

Quoi ? Dans deux semaines ?

- Non.

- Dans trois semaines alors ?, renchérit ma future belle-mère.

- Non.

- On le fait dans un mois alors ?, répéta ma mère.