#4 CORRIGÉ

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«Dans la vie, y'a ni méchant ni gentil.» Stromae

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Après le trajet que j'effectue quotidiennement, j'arrive à l'hôtel. En passant par les vestiaires pour me changer, je tombe sur Anna qui m'informe que Mr. Hakim avait demandé à me voir.

Je dois dire que j'avais été surprise lorsque je l'ai rencontré. Tout le monde pensait que c'était un homme âgée or que ce n'est pas le cas.

Je frappe à la porte de sa suite et entre après avoir entendu sa voix rauque et dure me dire d'entrer. Il était assis sur le canapé habillé d'un jeans et d'un pull.

Je baisse le regard et le salue respectueusement.

- Bonjour Machita, ça va ?

- Oui, répondis-je. Voulez-vous prendre votre petit déjeuner ?

- Merci mais j'ai déjà mangé.

- D'accord.

- En fait, hier j'ai oublié de fermer le robinet du lavabo et là, toute la salle de bain est pleine d'eau. Cela ne vous ennuie pas de passez quelques coups de serpillière ?

- Non, aucunement.

Je vais chercher mon matériel et me rends dans la salle de bain. Je ferme la porte et enlève ma chemise pour ne pas la mouiller. Raclette dégainée, je fais disparaître l'eau en quelques mouvements.

Dix minutes s'écoulèrent avant que je ne termine.

- Je voulais vous...

Il se stoppe net dans son élan quand ses yeux se posent sur mes bras nus couverts d'hématomes datant d'hier, sans parler de mes traces de brûlures qui n'ont pas encore cicatrisé.

- Qui vous a fait ça ?, me questionne-t-il en s'approchant dangereusement.

J'essayais de remettre ma chemise en revanche il me la prend des mains et me fixe de son regard d'acier.

- Ce...n'est rien...monsieur. Je...je suis juste tomber dans les escaliers...

- Ne me mentez pas Machita ! Ce sont des hématomes et des brûlures ! Vous voulez me faire croire qu'ils sont apparus après une chute dans les escaliers ?

Je ne savais que répondre. La peur qu'il découvre tout fit battre mon coeur en trombe.

Alors que je cherchais inlassablement ce que je pourrais bien lui dire, ma tête se mit à tourner violemment. J'avais l'impression que la terre mouvait sous mes pieds. Je perdis l'équilibre cependant, je sentis ses bras me tenir fermement.

- Restez avec moi, ne fermez pas les yeux.

Je me concentrais sur le son de sa voix en m'accrochant à son pull. Il me déposa sur son lit et m'apporta un verre d'eau.

- Buvez ça !

J'ignorais ce qu'il avait mis dans cet eau, mais dès qu'elle eut touché les parois de ma gorge, les vertiges s'arrètèrent lentement. Je laissai tomber ma tête sur son oreiller et respirai profondément. Automatiquement, des larmes inondèrent mes joues. C'était un mécanisme incontrôlé chez moi.

- Chut...ne pleurez pas, murmure-t-il en me collant à son torse.

Ses bras étaient si différents de ceux de Rahim. Il était protecteur.
Je n'avais pas l'habitude de recevoir tant de marques d'affection en aussi peu de temps. Cela m'avait chamboulé.
Je me sentais bien pour la première fois en trois ans. Sa chaleur me fit du bien.

À travers mes yeux Où les histoires vivent. Découvrez maintenant