À travers mes yeux

#9 CORRIGÉ

«Les mots ont un pouvoir.» Maya Angelou
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•OMNISCIENT

- Je m'inquiète beaucoup pour elle, s'exclama sa mère, je sais qu'elle n'est pas heureuse avec Rahim.

- Arrêtes de t'en faire, répliqua son père à son tour, elle est sûrement très occupée.

- Personne n'est occupé à ce point ! Ça va faire plusieurs semaines qu'elle n'est pas venue nous voir. Elle ne nous a pas appelé non plus, c'est vraiment bizarre.

- Je vais essayer de la joindre, si ça se trouve, ce n'est rien de grave.

Saad se leva du canapé, complément exaspéré par la discussion à laquelle il venait d'assister. Depuis des jours, Machita est le sujet principal de la famille. Tout le monde s'inquiète de son absence.

Il descend les escaliers et va rejoindre ses "Potes" dans le hall malgré le fait que ses parents le lui interdisaient. Ils trouvent que ces gens ne sont pas une bonne fréquentation pour lui. En dépit de cela, Saad persiste à désobéir.

Il se joint aux teneurs de mur et ensemble, ils discutent de faits divers. Son esprit divaguait de temps à autre. Il pensait à sa soeur. Même s'il ne le montrait pas, il s'inquiétait pour elle. Ce n'est pas dans ses habitudes de ne pas donner de nouvelles. Il repensait aussi à la complicité qu'ils avaient eu étant enfants. Ils étaient inséparables, comme des siamois, jamais l'un sans l'autre. On aurait dit des jumeaux. Cependant, plus ils grandissaient, plus leurs liens se rompaient. Attiré par les vices de la rue, il avait délaissé sa soeur qui s'était réfugiée dans les bras d'Hussein, leur aîné. À chaque fois qu'il les voit main dans la main, une immense haine grandit au fond de lui. Il en veut à Machita même si c'est lui le fautif. Il lui en veut quand même.

Malgré le fait qu'il passe le plus clair de son temps dans la rue, il est conscient de ce qu'il peut faire ou pas. Saad n'a jamais touché à la drogue ni à l'alcool, trop respectueux de l'éducation qu'il a reçu. Néanmoins, on lui avait proposé plusieurs fois de vendre cette substance illicite. Il a catégoriquement refusé en imaginant la réaction de son père s'il venait à le découvrir, il en mourirait de chagrin.

- Wesh kho !, lança Ady qui venait d'arriver en lui donnant une tape sur l'épaule.

- Wesh, bien ou bien ?

- On's plaint pas. Dis-moi Saad...

- Ouais ?

- Je peux te parler vite fait là ?

- Euh...ouais..., répondit-il hésitant.

Il se demandait ce qu'Ady pouvait bien avoir à lui dire. Ils ne sont pas amis, ils ne traînent pas ensemble. Cette situation le rendait perplexe.

Il accepta de suivre le jeune homme et ils marchèrent ensemble vers le parc vide.

- Ça va ?, lui questionna Ady.

- Ouais.

- Euh...tout le monde va bien dans ta famille ?

- Ouais, Al Hamdoulilah.

Le jeune homme semble réfléchir.

- Saad, t'as des nouvelles de ta soeur ?

- Comment tu connais ma sœur toi ?, lui demande-t-il sur la défensive.

- Réponds à ma question d'abord et c'est pas ce que tu penses.