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A partir de ce jour le marquis est venu me rejoindre toutes les nuits. Pendant la journée, dès que l'occasion se présente, il m'entraîne dans un recoin pour me voler un baiser.

Je continue mes promenades matinales mais ce qui a changé est qu'Alexander se joint régulièrement à moi. J'en profite pour lui poser des questions sur son enfance et l'histoire de sa famille. Les après-midi je les passe en compagnie de la marquise et de Cecily. Une fois par semaine nous rendons visite aux Wakefield qui rétribuent la gentillesse quelques jours plus tard. Plus j'apprends à connaître Lady Wakefield et sa fille et plus leur présence me dérange. Je sens que quelque chose se prépare.

Ce matin je pars marcher seule le sourire aux lèvres. Ces dernières trois semaines se perdent dans mon souvenir sous un brouillard d'érotisme et de sensualité. Jamais je n'avais eu un partenaire aussi habile.

Je sursaute lorsque quelqu'un me prend le bras et m'entraîne dans des buissons. Une main se pose sur ma bouche afin d'étouffer un cri et soudain des lèvres chaudes et douces se posent sur les miennes. Je reconnais alors le marquis et réponds sans retenue à son baiser.

- Il y a une réunion du personnel dans la pièce commune, jardiniers compris.  De plus je leur offre un petit-déjeuner gargantuesque ce qui devrait nous laisser une bonne heure.

Je comprends où il veut en venir et mon sang s'embrase aussitôt. Plus je passe du temps avec lui plus j'ai envie de lui. Je libère les pans de sa chemise coincés dans son pantalon afin que mes mains partent à la rencontre de sa peau. Il fait remonter mes jupes et glisse une main à la rencontre de ce petit bouton sensible. Il sourit.

- Je remarque que vous ne portez toujours rien sous vos jupes.

- Vous le savez très bien depuis que vous me faites venir presque tous les jours dans votre bureau pour des motifs fallacieux.

- Vous faire jouir sera toujours un bon motif.

- Prouvez-le.

Sans répondre il reprend possession de mes lèvres et me pousse contre un tronc d'arbre. Il me retourne face au tronc et remonte mes jupes afin de mettre mes fesses à nu. Il les caresse et fait glisser une main entrer mes cuisses afin de me caresser jusqu'à ce que je sois au bord de l'orgasme. J'entends un bruissement de tissu pendant qu'il libère son sexe tendu. Il me saisit par les hanches tandis que je me penche en avant les mains toujours agrippées au tronc d'arbre. C'est alors que d'une forte poussée il me pénètre par-derrière. C'est très bestial mais j'adore ça. Il va et vient dans un rythme lent et fait glisser une main le long de ma hanche pour venir à nouveau malmener ce petit bouton déjà si sensible. En quelques secondes le plaisir explose en moi et je me contracte sur son érection.

- J'aimerais y aller plus fort mais j'ai peur de vous faire mal.

Pendant qu'il me murmure ces mots il arrête ses assauts. Moi, tout ce que je veux c'est tout prendre de lui avant que nous ne soyons séparés.

- Ce qui me fait mal c'est que vous ayez interrompu ce que vous avez commencé.

En disant ces mots je remue mon bassin pour sentir son sexe glisser entre mes chairs. C'est si bon de l'avoir en moi.

Il ne lui en faut pas plus pour reprendre son rythme lent qui devient de plus en plus rapide. Il m'agrippe les hanches si fort que je suis sûre qu'un hématome va se former là où il pose ses doigts. Je me retiens encore plus fort à l'arbre afin de ne pas tomber. Ses assauts sont violents, bestiaux. Je sens son sexe cogner au fond de mon ventre mais je ne ressens pas de douleur. Je sens juste une vague de plaisir monter à nouveau en moi. Je jouis à nouveau alors qu'il pousse un long grognement  dans une dernière poussée et que je sens sa semence se répandre en moi.

Il baisse mes jupes et me tourne face à lui. Il me caresse la joue avec douceur et m'embrasse lentement.

- Je suis désolé. Je ne voulais pas être si violent. Vous me rendez fou. Plus je vous possède plus j'ai envie de vous avoir. Je passerais mes journées à vous faire l'amour dans tous les recoins du domaine.

Cette confession me plonge dans une immense tristesse. Car plus je me donne à lui plus j'ai conscience que notre séparation sera douloureuse.

- Nous savons tous les deux que ceci n'est qu'une parenthèse dans nos vies. Vous vous allez épouser une gentille héritière et moi je dois rentrer chez moi reprendre le cours de ma vie.

Je le contourne et retourne me réfugier dans la maison. Je pensais pouvoir aller m'enfermer dans ma chambre mais Cecily m'attend de pied ferme.

- Rose ça fait une éternité que je vous attends, votre promenade a été plus longue que d'habitude. Oh Rose, ça y est il revient. James arrive ce soir.

Ses joues sont rosies par l'excitation. Mais sa joie de retrouver celui qu'elle aime ne fait qu'accentuer la douleur de savoir que je n'ai pas le droit d'aimer celui que j'aime. Je plaque un sourire sur mon visage.

- C'est merveilleux Cecily.

Elle m'entraîne dans le petit salon et passe l'heure qui suit tantôt à se réjouir du retour de son amoureux tantôt à douter de ses sentiments suite à une si longue absence.

J'essaie de la rassurer tant bien que mal. Il n'y a aucun doute quant à ses sentiments envers elle. Tout ce qu'il lui faut c'est le courage d'affronter son ami et de lui confesser qu'il aime sa sœur.

L'après-midi se passe paisiblement. Je fais la lecture à la marquise et Cecily lorsque nous entendons du bruit dans le hall. Le duc entre alors dans le salon où nous nous trouvons. Il nous salue à tour de rôle mais il me regarde d'une drôle de façon. Après avoir échangé quelques banalités avec la marquise il nous quitte en prétextant une affaire urgente à régler avec le marquis. Il ne nous adresse pas un regard à Cecily ou moi.

Le reste de la journée s'écoule tandis que j'essaye de rassurer Cecily dans ma chambre quant aux sentiments du duc. Cependant son attitude me semble très étrange.

Le dîner s'avère être une corvée. Le duc et le marquis parlent entre eux et échangent également quelques mots avec la marquise qui s'est jointe à nous ce soir. A plusieurs reprises je surprends le regard du marquis posé sur moi. Il a l'air méfiant. Le duc se concentre sur son assiette et n'adresse pas le moindre regard à Cecily.

Tout ceci est pour le moins étrange et je compte bien tirer cette affaire au clair. Je vais régler un problème à la fois. Avant de m'endormir j'ai déjà un plan d'attaque pour l'énigme que constitue le comportement du duc. A nous deux Votre Grâce !

Présent et passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant