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Nous sursautons tous les deux et nous equartons comme pris en faute.

Devant nous, l'air furieux se tient le marquis. Il nous regarde tour à tour d'un air méfiant. Il finit par parler mais ses propos sont insultants.

- Mon ami, je sais que vous admirez les belles femmes mais je ne peux tolérer que vous fassiez ce genre de chose sous mon toit en présence de ma jeune soeur. Je vous saurai gré de rechercher une maîtresse ailleurs.

- Alexander, vos mots dépassent les bornes. Vous êtes insultant envers moi et envers votre invitée. Vous interprétez de la pire façon un geste innocent par lequel nous nous offrons mutuellement notre amitié. J'exige que vous présentiez des excuses à cette dame !

Je les vois se défier du regard. Seraient-ils prêts à en venir aux mains ? IL est hors de question que je sois la cause de la brouille de deux amis d'enfance, surtout à cause d'un malentendu. Et puis je vais finir par disparaître de leurs vies.

Alors, bien que mon envie première soit de gifler le marquis de toutes mes forces, Je me contente de sourire et de cacher ma fureur. Je me tourne vers le duc et lui dis d'un air apaisant :

- Inutile de vous fâcher avec votre ami. Il est normal que le marquis ait mal interprété notre geste n'ayant pas entendu notre conversation. Ne nous en formalisons pas. D'ailleurs je suis heureuse qu'il soit enfin de retour car j'ai des questions assez urgentes à voir avec lui.

Je prends alors le bras du marquis et l'entraîne avec moi en direction de la maison. Il se laisse guider alors que le duc reste sur le banc de pierre.

Je l'entraîne vers la bibliothèque et referme la porte derrière nous. Dès qu'il se tourne vers moi je ne me retiens plus et lui assène la gifle qu'il mérite.

- Pour qui me prenez-vous ? De quel droit m'accusez-vous d'avoir une conduite inconvenante dans cette maison ?

Emportée par la fureur j'essaye de le gifler une deuxième fois. Cependant, ne bénéficiant plus de l'effet de surprise, le marquis m'attrape le poignet et me stoppe dans mon élan. Il me repousse alors violemment contre le rayonnage le plus proche. Il colle son corps au mien et me maintient prisonnière en posant une main de chaque côté de mon corps contre le rayonnage.

Nous nous jaugeons du regard la respiration saccadée. Il a un sourire amer et me susurre :

- Même acculée vous ne cessez de me tenir tête. Si c'est d'un homme dont vous avez besoin je suis disposé à vous donner ce que vous voulez.

Il plaque alors sa bouche sur la mienne.  J'essaie de le repousser mais ses mains remontent alors le long de mes bras nus. Cette caresse me fait frémir et mes défenses fondent comme neige au soleil. Il dépose une main derrière ma nuque et diminue la pression de ses lèvres. Le baiser brutal se transforme en caresse et je perds pied.

Je m'accroche à ses épaules et entrouvre mes lèvres pour approfondir notre baiser. Nous nous embrassons longuement lorsqu'un gémissements nous échappe à l'unisson. Nous interrompons notre étreinte afin de reprendre nos souffles sans nous quitter des yeux. Je fais alors le premier pas et l'embrasse à nouveau. Je n'ai plus la maîtrise de mon corps. Il a sa volonté propre.

Il m'entraîne vers le bureau et me fait m'y assoir.  Je lui enlève sa veste et déboutonne son gilet. Les deux vêtements gisent au sol. Il remonte mes jupes et fait courir sa main le long de mes cuisses. Il me regarde d'un air narquois.

- Vous semblez avoir oublié vos sous vêtements madame.

- Je ne les ai pas oubliés, Je les trouve simplement inconfortables donc je n'en porte pas.

Je me sens rougir en lui faisant cet aveu.

- En sachant cela, je vais avoir du mal à ne pas me jeter sur vous dorénavant.

Il m'embrasse à  nouveau en souriant et je frémis en sentant ses doigts approcher de mon sexe. Délicatement il se faufile dans mon intimité afin de caresser le bouton sensible. Heureusement sa bouche recouvre la mienne et étouffe les gémissements qui s'en échappent. Je tire sur sa chemise afin que mes mains entrent en contact avec sa peau. Je lui caresse le dos tout en me cambrant sous l'effet du plaisir qu'il me procure.

Mes doigts descendent alors vers la ceinture de son pantalon et luttent un peu avant de réussir à baisser son habit et libérer son sexe tendu. Je le prends dans ma main et le caresse doucement. Il est épais et dur. Le marquis grogne sous mes caresses. Il m'agrippe les hanches et approche sa verge de mon vagin. D'un coup de reins il me pénètre. Je m'accroche à ses épaules et bouge en rythme avec lui. Ses coups son violents et délicieux.

Pour la première fois je comprends l'expression de mes romans à l'eau de rose quand ils parlent du sexe qui palpite. C'est exactement ce que je ressens en sentant le plaisir monter par vagues. L'orgasme n'est pas loin. Ses coups de reins s'intensifient et s'accélèrent jusqu'à ce que nous jouissions ensemble.

Je le maintiens contre moi alors que nous reprenons notre respiration. Et peu à peu je prends conscience de ce qu'il vient de se passer. Nous nous sommes disputés et en acceptant de coucher avec lui je viens de lui donner raison. Mais surtout, Je ne fais pas partie de son monde. Je ne suis qu'une usurpatrice arrivée par accident et qui doit à tout prix trouver un moyen de rentrer chez moi.

Lui aussi semble revenir à la réalité et prendre conscience de l'erreur monumentale que nous venons de commettre. Il remonte son pantalon et remet sa chemise en place. Il enfile son gilet, le boutonne et remet sa veste. Pendant ce temps là je remets de l'ordre dans mes jupes et mes cheveux. Nous restons tous les deux silencieux jusqu'à ce qu'il me tourne le dos et se dirige vers la porte.

- Attendez.

Il se retourne et me regarde l'air sombre. Je m'avance vers lui en lui expliquant :

- Vous ne pouvez pas sortir d'ici comme ça. Vos cheveux sont en désordre et vous avez boutonné votre gilet de travers.

Je défais quelques boutons de son habit et les reboutonne comme il se doit. Je remets tant bien que mal son foulard lui servant de cravate en place. Une fois ceci fait je lui tape sur l'épaule.

- Et voilà il n'y paraît plus rien.

Puis je me tourne vers la porte et quitte la pièce la première. Je me réfugie dans ma chambre en espérant pouvoir oublier ce qui vient de se produire. Mais comment oublier le plus gros orgasme que j'ai jamais eu ?

Présent et passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant