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Je reste un moment immobile à regarder la porte d'entrée du chateau sans comprendre.

Qu'est-ce qui à pris à ce George de réagir de la sorte en entendant mon nom ?

Habituellement les gens essayent de dissimuler un sourire ou carrément font plusieurs jeux de mots pour se moquer gentiment de l'association de mon prénom avec mon nom de famille. Jamais personne ne s'est mis en colère de la sorte sans raison.

Je me réconforte en me disant que cet employé doit être légèrement dérangé.

Rien ne sert d'essayer de comprendre la raison de ce comportement. Je décide plutôt d'aller me promener dans le parc et de trouver le meilleur point de vue possible pour une photo souvenir de ma visite.

Je m'éloigne vers un petit bosquet d'arbres légèrement en hauteur sur le côté gauche du château. De là j'aurai un point de vue un peu différent de la traditionnelle photo de face.

Lorsque enfin j'arrive à destination, je suis émerveillée par la beauté de la bâtisse.

Le bâtiment principal rectangulaire est flanqué de part et d'autre de deux ailes plus petites avec une forme légèrement arrondie sur l'avant. La porte d'entrée, imposante, est entourée de part et d'autre de deux colonnes qui font penser aux constructions de l'antiquité. Pour accéder à l'entrée, un escalier en forme de fer à cheval ajoute encore du charme à l'ensemble. Le tout est construit dans une belle pierre blanche semblable à celle des constructions de la ville de Bath.

Je prends plusieurs clichés et contemple le parc devant le château. Des haies et des allées délimitent plusieurs zones distinctes dans le gazon d'une belle teinte verte. On devine les contours du magnifique jardin à l'anglaise qui avait dû exister à l'époque des beaux jours de la propriété. J'aperçois plusieurs bassins, sculptures et bancs en pierre disséminés dans cette verdure. Quel dommage que les fleurs qui devaient pousser tout autour jadis aient disparu.

Je consulte ma montre et constate qu'il me reste encore une bonne heure avant le départ prévu du bus. Je décide de m'allonger dans la pelouse à l'abri d'un vieil arbre. Je m'installe confortablement contre le tronc et laisse mon imagination vagabonder à propos des anciens habitants de la propriété. Je suppose que je finis par m'assoupir et me réveille en sursaut avec la sensation bizarre d'avoir fait une chute de plusieurs mètres.

Lorsque j'ouvre les yeux, je suis totalement allongée dans l'herbe et non plus le dos appuyé contre le tronc de l'arbre. J'ai dû m'agiter et glisser d'où la sensation de chute qui m'a réveillée en sursaut.

Je me relève et époussette ma robe afin d'en faire partir les brins d'herbe qui s'y sont accrochés. Tout à coup j'entends au loin un bruit de sabots. Cela me surprend au premier abord mais finalement je me dis que le cadre est idéal pour une promenade à cheval.

Le bruit se rapproche et je reste les yeux fixés sur les arbres qui m'entourent afin d'essayer d'apercevoir la monture et son cavalier.

Soudain je les vois traverser les derniers arbres qui nous séparent et ils s'arrêtent devant moi avec un gros hennissement du cheval. Mais ce n'est pas ce qui me fait sursauter ! Ce qui me fait réagir est la tenue de l'homme et surtout l'homme lui-même.

Je regarde médusée l'homme sauter à terre et détaille sa tenue médusée. Il porte une veste bleu gris à queue de pie (oui vous avez bien lu !) en dessous de laquelle je devine un gilet blanc cassé brodé de fils d'or. Il a également un foulard blanc noué autour du cou. Il porte un pantalon très ajusté de la même couleur que sa veste et des bottes d'équitation qui lui arrivent endessous du genou. Et pour parfaire sa tenue, il porte, tenez-vous bien, un haut de forme.

Présent et passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant