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Je retourne dans ma chambre et me dirige directement vers mon armoire. Je récupère tout au fond mon gros sac à main. Je rapproche une chaise du fauteuil et prends place en attendant l'arrivée du marquis.

Je ne reste pas longtemps assise. Le stress m'empêche de tenir en place. Je fais les cent pas jusqu'à ce qu'un léger coup frappé à la porte me fasse stopper aussitôt. Sans attendre de réponse le marquis entre et referme derrière lui.

Je lui montre le fauteuil afin qu'il prenne place. Je viens ensuite m'installer sur la chaise face à lui. Je soupire et me lance :

- L'autre jour vous m'avez demandé de vous dire qui j'étais. Je suis obligée de confirmer vos doutes et reconnaître que je ne suis pas votre cousine. Lorsque j'ai appris que vous connaissiez la vérité j'ai voulu partir sur le champ mais votre soeur et votre mère m'ont demandé mon aide et je n'ai pas pu la leur refuser. Cependant, je pense que la fuite est plus facile que la vérité car vous aurez du mal à la croire.

Je le vois ouvrir la bouche pour m'interrompre mais je lève la main afin qu'il se taise.

- Laissez moi terminer mon histoire tant que j'en ai le courage. Si, une fois que j'aurai fini, vous souhaitez me chasser, j'accepterai votre décision.

Il hoche la tête et s'installe plus confortablement sur le fauteuil. Il croise les jambes et me dit :

- Je vous écoute.

- Je vais déjà vous dire ce qui est vrai. Je m'appelle bien Rose Deschamps et je suis française, ce qui explique le malentendu lors de mon arrivée. Ce qui est fou c'est comment je suis arrivée sur votre propriété. J'ai pris des jours de congé et j'ai voulu visiter l'Angleterre. Je suis passée par Londres, par Bath et enfin j'ai décidé de visiter ce château. Le jour de mon arrivée était le 15 septembre 2019. Je me suis endormie au pied d'un arbre et à mon réveil vous étiez devant moi avec votre cheval en avril 1775. Jai remonté le temps plus de 200 ans. Vous devez me prendre pour une folle mais j'ai quelques éléments qui pourront m'aider à vous convaincre.

J'ouvre mon sac à main et en retire mon portefeuille. Je prends ma carte d'identité et la lui tends.

- C'est ma carte d'identité. Vous pouvez voir que je ne vous ai pas menti sur mon nom. Et vous pouvez également voir ma date de naissance, le 13 octobre 1989. Il y a aussi ma photo.

Ses yeux font des allers retours entre mon visage et la carte d'identité. Il semble perplexe.

- J'ai ici aussi mon appareil photo. Il y a plusieurs photos prises de votre château en 2019. Vous verrez que plusieurs choses ont changé entre votre époque et la mienne.

Je viens me poster à côté de lui perchée sur l'accoudoir du fauteuil et je fais défiler les différents clichés pris lors de ma visite.

- Il y a des annexes qui seront construits afin d'accueillir les visiteurs. La roseraie malheureusement a disparu. Les pièces du château sont pratiquement les mêmes sauf qu'il y a l'électricité.

Il reste muet et continue de regarder fixement mon appareil photo.

- Je suis restée aussi longtemps car j'ai commencé à m'attacher à votre famille et parce que votre mère et votre soeur avaient besoin de mon aide. Si vous me le permettez j'aimerais rester jusqu'au mariage de votre soeur. Après ça je disparaîtrai de vos vies. Mais si vous le souhaitez je pars sur le champ.

Je me tais et retourne m'asseoir sur ma chaise. Le marquis reste immobile un long moment. Je le laisse assimiler les différentes informations que je viens de lui donner.

Il finit par se lever et se dirige vers la fenêtre. Il regarde dehors quelques minutes puis finit par se tourner vers moi.

- Je ne sais pas si je peux croire votre histoire. Cependant il y a une chose que je dois reconnaître. Vous avez fait du bien aux habitants de cette maison. Ma mère et ma sœur souhaitent votre présence au mariage et je ne vois aucune raison de le leur refuser. Pour le reste je ne peux pas me prononcer.

- Merci de me faire assez confiance pour me laisser rester. Je n'ai jamais voulu vous nuire bien au contraire.

- Je vous renouvelle ma promesse. Tant que vous resterez sous mon toit je vous offre ma protection.

Je ne peux pas m'empêcher de lui susurrer en m'approchant de lui :

- Et tant que je suis sous votre toit je m'offre à vous.

Je lui caresse la joue. Je fais glisser mes doigts le long de son cou puis le long de son torse. J'attrape les pans de sa chemise que je lui enlève en la faisant passer par-dessus sa tête. Il est torse nu devant moi. Je me mords la lèvre inférieure tandis que je continue à le caresser.

Il fait un pas vers moi. Nous nous embrassons et nous déshabillons en même temps. Je le pousse jusqu'au fauteuil où il s'assoit. Je m'installe à califourchon sur lui. Il fait glisser une main le long de mon ventre jusqu'à mon sexe. Il appuie son pouce sur mon clitoris et effectue des mouvements circulaires de plus en plus rapides. Le plaisir m'assaille par vagues et lorsque l'orgasme est sur le point d'arriver il me soulève par les hanches et me fait glisser sur son sexe. Il est en moi. Je m'appuie sur ses épaules tandis qu'il me tient les fesses afin que je monte et descende sur son sexe tendu. Nos souffles sont saccadés. Il étouffe mes gémissements de ses lèvres.

Il interromp mes mouvements et me pousse à me lever. Il m'emmène jusqu'au lit et me fait m'agenouiller au bord dos à lui. Il reste debout au pied du lit et, me prenant par les hanches, me pénètre par derrière.

Il fait glisser une main entre mes cuisses et tandis qu'il continue ses assauts vient malmener le bouton du plaisir. Aussitôt l'orgasme me provoque des spasmes de plaisir au point que la tête me tourne. Il atteint la jouissance juste après moi et pousse un long râle de plaisir.

Il me tourne alors face à lui et m'embrasse à nouveau. Il repousse les couvertures et me fait m'allonger. Il me rejoint et me tient serrée contre lui.

- Vous m'avez manqué ces dernières semaines.

Cet aveu me réchauffe le cœur. Cet éloignement a été aussi dur pour lui que pour moi. Je lui avoue à mon tour :

- Vous aussi vous m'avez manqué.

Il me caresse lentement la hanche et remonte lentement vers mon ventre, ma poitrine, mon cou. Je me serre un peu plus contre lui tandis qu'il continue ses caresses. Mon corps ne tarde pas à s'enflammer à nouveau. Je pousse des soupirs de plaisir et le caresse à mon tour. Il me fait une nouvelle fois l'amour avant que je ne m'endorme épuisée mais comblée.

Présent et passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant