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Partie 17 : « Je meurs pour toi et je tue pour toi ! »

Il m'a détachée de lui et m'a regardé en souriant, prends son paquet, prends une cigarette à l'intérieur et l'allume : 

- Hâlim : Maintenant la balle est dans ton camps, si t'acceptes tu devras tout assumer, tu connais mes humeurs, tu sais que je pète les plombs pour rien, tu connais mes défauts donc à toi de faire ton choix.

- Je sais..-en baissant la tête-

- Hâlim : Regardes moi -j'ai levé la tête- je me vois pas marié...avant de dire de la merde, écoutes l'explication ! Je me vois pas marié parce que j'ai pas arrêté mes conneries, Hâyat je vais pas te mentir, même si la vérité va te blesser je suis pas un menteur, mes conneries je les ai pas arrêtés, ils ont besoin de moi pour l'instant, quand tous sera fini, je quitterai ce monde et je reviendrai à la réalité mais c'est pas pour maintenant..

- Donc, je devrais tout les jours avoir peur qu'il t'arrive quelque choses c'est ça ?

- Hâlim : Je t'ai prévenu Hâyat, maintenant à toi de faire ton choix -en tirant sur sa clope- si tu veux passer toute ta vie avec un voyou sans savoir la fin de l'histoire c'est ton choix, si tu veux pas c'est ton choix.

- Tous les soirs je devrais vivre avec une boule au ventre ?

- Hâlim : Oui.. j'ai décidé d'aller demander ta main pour pas que tu sois dans le haram (*illicite) à cause de moi et parce que... j'aime pas... -en tirant une nouvelle fois sur sa cigarette- j'aime pas que tu sois ailleurs.

Il semblait gêné ; une boule au ventre s'est immédiatement formé, pour deux raisons l'effet fou qu'il me fait et pour la situation dans lequel je vais me mettre si j'accepte. 

- Mon père il a dit quoi quand t'es arrivée.

- Hâlim : Déjà c'est ton frère qui m'a ouvert, après j'ai demandé à voir ton père. Ton frère m'a fait rentré, il est partie chercher ton père, sah (*sérieux) j'avais le temps de voler quelque chose chez toi -je l'ai regardé d'un air menaçant, peu crédible mais quand même- il est arrivée et dès que j'ai parlé il a cherché et à direct su que c'était moi.

- Comment ça ?

- Hâlim : Il a dit en arabe : « C'est toi qui m'a aidé la dernière fois à l'hôpital ? »

- Pourquoi en arabe ? D'habitude il parle français.

- Hâlim : Je sais pas, peut-être à cause de ton frère ou j'sais pas.

- Et après ?

- Hâlim : Le reste c'est entre lui et moi. Quand ta mère est rentrée, je l'ai salué et je suis partie.

- T'as dis quoi à mon père ?

- Hâlim : Discussions d'homme à homme, le seul truc que tu peux savoir c'est que je suis pas un menteur, et ton père sait très bien quel genre d'homme je suis.

- Comment ça se fais qu'il a accepté alors ?

- Hâlim : Va lui demander ! -en jetant sa cigarette-

-...

- Hâlim : L'argent du mahr (*dot) viendra de ma poche, et pas de mes conneries.

- Va te doucher maintenant, tu transpires !

- Hâlim : Je pue c'est ça ?

- J'ai pas dis ça.

- Hâlim : Tu la pensais trop fort !

Il descends du balcon, et me prends par la nuque délicatement mais avec une certaine violence. Ça se sent qu'il ne sait pas s'y prendre et essaye de faire de son mieux. L'homme à carapace qu'il est n'est pas près de disparaître est-ce qu'un je réussirai à le faire changer ? L'ambiance était tellement douce, et le temps si beau que j'avais la sensation que c'était un signe. Son côté doux surviendra sûrement si on se marie devant Allah.. le Néant disparaîtra et fera place à un Hâlim plus différent que jamais ? Seul Allah est connaisseur du destin de chacun. 

- Hâlim : J'aime la vie.. wallah (*Par Allah) que j'aime la vie !

Dit-il en insistant bien sur le mot « J'aime » ; j'essayais de décoder du mieux que je pouvais ces paroles mais sur le moment j'ai pas réussi. J'essayais de baisser la tête mais il faisait tout pour que je ne le fasse pas. Je me perdais dans son regards à une telle vitesse, cet homme emballe mon cœur d'une manière et d'une rapidité.. c'est ça que l'on appelle amour ? Il détruit tout les parois qui protéger mon cœur de n'importe qu'elle sentiment destructeur. 

Il me lâche finalement et se recule d'un pas, baisse la tête, en se tenant la nuque, je peux apercevoir notamment un sourire en coin, un sourire timide ? Allah est plus savant. 

- Hâlim : Bordel !

Murmura-t-il. Il perdait complètement ses moyens, certainement comme moi. Sans me regarder, il est rentrée dans la maison. J'étais troublée, et j'avais extrêmement chaud. Je me suis refait la scène en boucle dans ma tête, et peu à peu j'ai compris le sens de sa phrase. J'ai esquissé un sourire, qui rengorgeait tellement de bonheur et de joie que le soleil et les nuages auraient pu fondre à la vue de mon sourire. Il me fait perdre les pédales ! Je me remet les idées en place, et décide aussi de rentrer dans la maison. Je regarde autour de moi et commence à ranger tout ce qui traînait, tout ce qu'il avait détruit. Arrivée devant l'arme, j'ai pas osé le ramasser et la mettre à la poubelle, c'était impossible ! 

À la vue de cette arme, la réalité m'a très vite rattraper. J'accepte ou je refuse ? Souffrir en attendant qu'il arrête, ou me marier et le faire changer ? Pleins de questions se bousculent dans ma tête, c'était une foule de question, et de réponses négative qui me venait. En entendant la porte de la salle de bain, je me suis dirigée vers la cuisine. Malgré les mille et une questions qui ne me laissait pas en paix, je commençais à lui préparer un repas. Je m'étais déjà mise dans un rôle qui ne m'appartenait pas encore.. perdu je l'étais ! 

*

Les trois jours sont très rapidement passés. Pendant ces trois jours je n'ai pas quitté ma chambre. Prière sur prière, prière de consultation, sur prière de consultation, je me réfugiais auprès du Tout-Puissant pour trouver la réponses à mes multiples questions. La veille, j'ai fais un rêve étrange qui m'a donné le déclic, j'ai directe fait le lien avec mes prières de consultation et la réponse qu'Allah me donnait à certainement mes nombreuses questions. 

Dans ce rêve, c'est tout simplement son visage que j'ai vu, arborant un sourire. En me réveillant, j'avais des larmes qui rouaient sur mes joues, des larmes qui provenait de mon rêve sûrement. Après ce songe troublant, je n'ai pas retrouvé le sommeille. Jusqu'à l'aube, j'étais dans mes pensées et je réfléchissais. 

*

- Hafid : Je peux rentrer ?

- Oui.

- Hafid : Ya Allah, d'habitude t'es pas très belle mais là t'as l'air d'une sorcière -en souriant-

- 3afrite !

- Hafid : Ils sont là, Yemma va venir te chercher.

Mon cœur a émit des battement irrégulier, tout d'un coup je voulais faire marche arrière et ne pas devoir à connaître cette épreuve : la khotba (*demande en mariage) 

- Ya Rabbi ( Ô Mon Seigneur ! )

- Hafid : Hâyat, wallahi (*Par Allah) t'est belle, il aura de la chance si t'accepte.

- Merci mon frère.

- Hafid : Prends pas non plus l'habitude que je te le dise hein ! -en me tendant la paume de sa main-

- On verra comment ça va se passer. -en tapant sur sa main-

- Hafid : Bien t'inquiète.

J'étais habillée d'une 3abaya très simple. Et pas maquillée du tout, le naturel et meilleur que n'importe quoi. Certes c'est la khotba, mais si un homme vient demander la main d'une fille, c'est pour voir entièrement sa personne, et non juste une façade. Pour moi, le maquillage embellis, mais montre une autre facette de soi ; avoir du maquillage sur soi, c'est cacher ses défauts, et montrer une perfection qui est inexistant. 

- Yemma : Hâyat on y va ?

- J'ai peur mama..

- Yemma : Quand tu m'appelles « mama » je commence toujours à m'inquiéter donc arrêtes.. toute jeune fille doit passer par là, et t'as toujours le choix.. si t'acceptes pas il y aura toujours Rahim -en souriant-

- Arrêtes..

Dis-je en arborant un sourire pas convainquant. 

L'ambiance dans la pièce était vraiment étrange. J'avais la tête baissée, j'osais pas du tout la levé. Une femme âgée qui était sa mère, s'est levé et m'a fais dix milles bises. Quand j'ai levé les yeux pour la regarder c'est ces yeux qui m'ont marqué, les même que ceux de Hâlim.. son père s'est contenté de me salué, j'étais vraiment gêné quand j'ai lâché mon « As Salam Aleykoum » et comme la tradition du côté de mon père le veut, je devais servir le thé. Je tremblais presque ! Après ce moment gênant, je me suis assise face à eux près de mon père et de ma mère. En face de nous, il y avait le père, la mère et Hâlim. Rachid son frère n'était pas présent et ça me semblait bizarre. Il parlait de diverse sujet, son père disait que son fils a bientôt ses vingt-cinq ans et n'étais toujours pas marié, et que le fait qu'il choisi une femme comme moi, avec la religion serait bon pour lui et peut-être le changerai. Ils étaient dans leur monde, et moi dans la mienne, j'écoutais une fois sur deux la conversation. Soudain, j'ai entendu mon prénom, c'était mon père :

- Baba : Vous allez parler dans la cuisine ?

-Euh..oui. 

- Baba : Hafid allez-y.

- Hafid : Oui Baba.

Dans notre religion, une femme ne peut être seul avec un homme sans un membre de sa famille, en l'occurrence son frère ou son père. J'ai piétiner cette règle en restant beaucoup de temps à ses côtés, et c'est une chose qui me tracasse. Est-ce que j'avais fais le bon choix ? Le temps des regrets et révolu, ce qui est fait et fait, revenir en arrière est impossible. Mon frère s'est assis sur une chaise et nous fixait, j'étais trop mal à l'aise. Hafid me voyait moi, et voyait Hâlim de dos, j'ai levé la tête lentement et il me souriait.. j'ai faillit perdre conscience, j'ai immédiatement rebaissé ma tête.

- Hâlim : Si t'as des questions vas-y.

- Euh..

- Hâlim : Tranquille hein.

- Tu..tu travailles.

- Hâlim : Comme je l'ai dis à ton père, j'ai trouvé un boulot.

- En quoi ?

- Hâlim : L'automobile.

- Ça te plaît ?

- Hâlim : Tranquille, ça passe pour l'instant.

J'ai profité de ce moment pour poser le plus de question possible sur lui. Des choses que je ne savais pas comme le fait qu'il travaille à côté de son business -il ne l'a pas dis ainsi, mais comme il me l'as dit, il n'a pas arrêté- des choses insignifiante sur lui comme le fait qu'il aime telle ou telle plat, c'était un moment gênant mais qui avait un bon côté. 

- Hâlim : Comme je l'ai dis à ton père, j'étais en prison, je veux que tu le sache et réfléchisse bien.

Cette phrase je l'ai reçu comme un éléctrochoc, j'ai senti qu'il a voulu me lancer un message ; je devais prendre une décision crucial à la suite de mon avenir. On est ensuite partie au salon, et je suis monté dans ma chambre pour réfléchir à ce que j'allais faire. Quelques minutes plus tard mon père est venu, je me suis donc levé pour aller l'aider. On s'est installé sur mon lit : 

- Baba : Tu le reconnais ?

- Oui..

- Baba : Je sais qu'il représente quelque chose pour toi, je l'ai pas dis à ta mère, mais ma fille je te connais, je te vois pas mais je sais tout ce que tu ressens.

- Hein ?

- Baba : C'est le frère de ce jeune homme qui est mort Allah y Rahmo, quand il est venu à la maison, il m'a tout expliqué, et ça se voit que c'est un homme sincère.

- Tu..

- Baba : Laisses-moi parler Hâyat. Il m'a dit quand il m'a aidé c'était parce qu'il te suivait, qu'il te suit depuis un bon bout de temps, il m'a tout raconté, enfin je pense -en souriant- fais comme bon te semble, je ne vais pas décider à ta place, je veux pas que tu souffres ou quoi que ce soit, je suis ton commandant et je veux que ton bonheur benthi (*ma fille). Réfléchi bien, et fais comme tu le sens, quoi qu'il advienne, tu seras la bienvenue ici, tu seras toujours ma fille, et nos liens seront toujours maintenu même si t'es à l'autre bout de la France.

J'ai versés des larmes de tristesse ; je prends conscience que je vais devoir quitter mes parents, et vivre ailleurs, même si rien ne changera entre nous ça sera un énorme vide en moi et ça fait mal, vraiment mal ! Il a passé sa main sur mon visage : 

- Baba : Pleure pas Hâyati..

- J'accepte Baba, j'accepte, je veux me marier avec lui..

Si mon père approuve cette relation, comment ne pas écouter l'appel de mon cœur ? Je connais pas mon destin, mais la seule chose que je sais c'est qu'il en fait partie. En entendant ma réponse positive mon père sourit. Il est ensuite partie au salon annoncé ma décision, j'ai laissée plusieurs larmes s'échappait abondamment de mes yeux. Mon frère et ensuite rentrée et m'a pris dans ses bras. J'étais plus émue que jamais, j'allais bientôt quitté le domicile familial pour la maison de mon mari. 



La nouvelle s'est répandu comme une traînée de poudre dans le quartier « La fille de Souleymane va se marier. » tout le monde était au courant, c'est abusé comment l'information à circuler. J'ai pu voir différente famille du quartier venir me féliciter. Notre voisin Ahmed lui m'avait carrément pris dans ses bras alors que jamais il ne l'avait fait auparavant ; il m'a dit mot pour mot « La fille de mon frère est ma fille » ; comme il considérait mon père comme un des siens, il m'a fait passer le message de cette façon. Ça m'a fait chaud au cœur, et même plus ! Tante Samira, et Mohamed sont venu avec Rahim pour me féliciter, celui-ci n'avait pas l'air vraiment ravie mais arboré quand même un sourire. Peu de temps après, par malheur j'ai appris de la bouche de ma mère qu'il voulait venir demander ma main, mais que c'était trop tard. J'ai hallucinée ! 

On a attendu que le Ramadan passe pour faire quoi que ce soit, donc durant un mois je n'avais pas vu, ni entendu Hâlim. C'est seulement le jour du mariage religieux que je le reverrais.

La veille des « festivités » si on peut dire ça comme ça puisque j'avais décidée de faire quelque chose de simple. Le mariage à la mairie ne sera pas fait directement par ma demande et la sienne. Sakeena vint chez moi pour la cérémonie du henné, qui aurait pensé que ça aurait était mon tour ? Je revois sa cérémonie de henné et le bonheur qu'elle transmettait. Elle arriva dans ma chambre et me sauta dessus :

- Sakeena : Je suis choqué !

- De ?

- Sakeena : Tu te marie avec le fou, le psychopathe !

- Hum..

- Sakeena : Tu l'as pas vu ou quoi ? Tu te marie avec le fou tu te rends compte ?

- Oui je sais, c'est bizarre hein ? -en souriant-

- Sakeena : Trop ! J'aurais pas mis ma main à coupé sur ça ! Même Djibril est choqué, son pote de galère se marie avec une fille bien, il a toujours cru qu'il allait tomber sur une mauvaise femme ou quelque chose de ce genre.

- C'est le destin.

- Sakeena : Tu l'aimes ?

- Je pense..

- Sakeena : J'ai raté des épisodes du film là ?

- On était destiné à être ensemble je pense, c'est tout ce qu'il y a à savoir.

- Sakeena : En tout cas, plein de bonheur ma sœur, et j'espère de tout cœur que vous deux seul la mort pourra vous séparer.. très belle histoire, la princesse de cité avec la vermine d'un quartier.

- Merci..-en lui donnant un petit coup- dis pas ça !

L'atmosphère était jovial. J'étais autour de plusieurs femmes et on me mettait le henné. Des voisines, mes tantes, tout le monde chantait. L'émotion était tellement forte que je pleurais. Ces longs discussions, ces longs chansons que ces femmes chante à tue tête, des moment gravés dans ma mémoire à jamais ! La nostalgie s'installer peu à peu.. le comble du comble c'est qu'une femme chantait en arabe que la fille quittait son père pour construire une nouvelle vie dans la demeure de son mari. Mon père représente tellement pour moi qu'à l'entente de ces paroles j'ai commencé à suffoquer. Ma mère est venu me rassurer, avec Sakeena.. 

La soirée terminée. Toute les femmes étaient rentré chez elle, pour que je me repose. En arrivant dans ma chambre, je me suis assise sur mon lit, en regardant le henné sur mes mains. Dans peu de temps, je serais la femme d'un homme. C'est le cœur lourd, que je me suis dirigée dans la chambre de mes parents. Ma mère était assise sur son lit, tandis que mon père assise sur leur canapé. 

- Yemma : Viens Hâyat.

Je suis partie me réfugiait sur ses genoux. Toute la nuit, je suis restée dans leur chambre a écouté leur histoire d'amour, et prendre à bien leur conseille sur ma futur vie de femme mariée. Mon père me racontait des histoires liée au vacances qu'il passait au bled, cela faisait tellement longtemps qu'il n'était pas retournée dans son Orient. J'en ai entendu des histoires, mais ce soir-là ça sentait la dernière fois que je me retrouvais ainsi avec mes parents. Pour trouver le sommeille, elle a du me chanter une berceuse de son île natale, une berceuse que dans mon enfance je ne cessais d'entendre, une berceuse qui a bercer ma vie jusqu'à maintenant ! Mes vingt-ans depuis quelques jours avaient fais leur entrée, et son entrée est mémorable puisque c'est le jour de ma khotba ! 

*

Habillée d'un caftan blanc, et d'un voile de la même couleur, je me regarde dans le miroir. Une autre image de moi se reflète, l'image d'une femme sur le point de se marier ! Ce n'est plus la fille qui a reçu des milliers de moqueries sur ces parents que j'ai en face de moi, mais une femme qui a su garder la tête haute malgré chaque épreuve de la vie. Ce moment tant attendu est arrivée ! Ma mère vint me chercher et m'emmena au salon, quand mes yeux l'ont croisé, mon cœur s'est comprimé. Il était magnifique Tbarakallah. Vêtu d'un qamis, je voyais seulement Hâlim, mon Hâlim.. Le vrai témoin qui est présent pour ce jour, est le Tout-Miséricordieux, et c'est devant lui qu'on s'est uni. Les « youyou » on fusaient dans la pièce, j'étais immobile, mon cœur battait à fond, la pression s'intensifiait et les larmes sur le point de couler. Nos regards se sont croisés, et c'est juste un sourire qu'on s'est échangeait, un sourire qui voulait tout dire ! 

Les célébrations, les félicitations tout étaient de rendez-vous. On célébra tous dans notre noble appartement. Tout le monde semblait heureux, Hâlim et moi ne nous lâchions pas du regard. Tout le monde se serait attendu à un baiser sur le front, mais une barrière, une certaine pudeur empêcher ce genre d'acte devant nos proches. 

Le moment fatidique arriva. J'allais pas quitter mes parents pour l'instant, mais je devais au moins passer une nuit chez mon mari.. donc je suis partie de chez moi en embrassant mes parents comme si c'était la dernière fois qu'on se voyait alors que le lendemain j'allais revenir.

Dans la voiture, je n'arrêtais pas de pleurer, j'étais heureuse mais à la fois triste. Quitter sa maison c'est quelque chose de difficile pour une fille ayant vécu toute sa vie avec ces parents, et surtout quand on a un lien aussi puissant. Je pleurais toute les larmes de mon corps, il a freiné d'un coup : 

- Hâlim : Pleures pas. 

- Ils vont me manquer..

- Hâlim : Tu va les revoir demain.

-...

J'entends klaxonné. 

- Démarre, on va faire une embouteillage.

- Hâlim : Rien à foutre ! -en prenant ma main- t'es une Kadiri maintenant, souris non ?

- Je suis heureuse si tu veux le savoir.

- Hâlim : J'achète un sourire alors -en souriant-.

- Quoi ?

- Hâlim : Fais moi un sourire, et je démarre.

Être auprès de lui était maintenant réalité et cela dans le licite, grâce à Dieu. J'ai arboré un sourire, sans qu'il me lâche la main, il a démarré. C'est sa main sur la mienne qu'il dirigeait le levier de vitesse. Je m'étais pas pour autant arrêter de pleurer, un trop plein d'émotions étaient venu s'installer, mais je faisais tout en silence, avec des nœud à l'estomac et au ventre. On arriva dans cette maison qui était la nôtre. La maison était bien entretenu -pour une fois- j'étais surprise !

- C'est toi qui a tout ranger ?

- Hâlim : Ouais. T'as pas faim ?

- Non.

- Hâlim : On est dans le même état alors.

-...

- Hâlim : Je suis crevé, on va s'asseoir ?

- Oui.

Je me suis assise sur le canapé, et lui était debout en train de me regarder..

- Hâlim : Je suis un beau gosse habillé comme ça ?

- Euh..

- Hâlim : Debout, je veux voir un truc.

- Quoi ?

- Hâlim : Debout.

Je me suis levé. Il s'est approché de moi avec une certaine hésitation mais une détermination particulière. Il me pris par la nuque, et m'a regardé avec un regard tendre ; il faisait deux choses paradoxal, sa main sur ma nuque il la serrait fort, mais son regard était tellement doux que je faisais abstraction de la douleur. Avec son autre main, il commença à caresser ma joue, j'étais hypnotisé ! À ce moment là j'étais devenu vulnérable, et rempli d'amour. Il m'embrassa le front, c'était le premier contact de ces lèvres sur ma peau, j'ai frémit; mes hormones dansaient en moi. J'ai senti ces lèvres se posé tendrement sur ma joue droite, ensuite sur la gauche. J'ai fermé instinctivement mes yeux. Dans mon ventre c'était le feu, le bal des papillons. Il m'a pris dans ses bras, je sentais sa respiration sur mon cou, mon cœur battait au rythme de ces souffles. 

- Hâlim : Tu m'rends fou Hâyat, Wallah (*Par Allah) je deviens fou... Hâyat.. zebi (***).. nmoute alik (*Je meurs pour toi) et je tue pour toi.

Hâyat - « Destin enflammés, cœurs carbonisés.»Où les histoires vivent. Découvrez maintenant