Partie 24 : « Algérie nous voilà ! »
La veille de notre départ en Algérie, j'étais toute excitée, mais à la fois un peu triste de quitter ma famille qui est déjà assez loin de moi. Hâlim, m'a calmé et m'a emmené voir mes parents tôt le matin, et en même temps je devais aller voir Mohamed, pour confirmer mon absence de dix jours au restaurant. Sur la route, Hâlim fixait droit devant lui, il semblait plus tendu que moi. Le fait de quitter la France pour son pays d'origine doit le frustrer ; comme il m'a expliqué, cela faisait bien des années qu'il n'avait pas remis les pieds là-bas, ni vu sa famille vivant en Algérie.
On arrive en voiture devant mon immeuble. Des souvenirs me reviennent en tête ; quand il me déposait auparavant à mon arrêt de bus pour que personne ne parle de moi dans le quartier, ou même quand il me suivait jusqu'à mon bâtiment. Si on m'avait dit que l'homme que je traitais de psychopathe, allait être mon mari, et que j'allais l'aimer comme une folle, j'aurais ris jaune ! Ce même inconnu, est devenu mon indispensable : vitale à mes yeux ! J'ai enlevé ma ceinture et à une vitesse limite hallucinante j'ai déposé un léger baiser sur sa joue, et suit descendu de la voiture en souriant. Je me suis retourné pour voir sa réaction, et il caressait sa joue choqué comme un gamin. J'ai salué en courant les quelques personnes devant le bâtiment et j'ai monté les escaliers deux par deux comme si il allait me rattrapé. Je le répète, cet homme me rends folle !
Je suis devant la porte de chez mes parents essoufflée, toujours en souriant comme une enfant. J'ai soufflé un bon coup, et ait ouvert la porte.
- Hâyat : Yemma.. Baba.. c'est moi.
Ils étaient tous dans le salon, y compris Mohamed, sa femme Samira, leur plus jeune fils, et Rahim. Ils m'ont regardés arrivée, j'ai instinctivement baissée la tête, et j'ai lâché un « As Salam Aleykoûm ». Après leur réponse à l'unisson, je suis partie vers mes parents pour les embrasser. Puis vers Hafid qui me tendit la paume de sa main. J'ai fais la bise à Samira, et suit partie m'installer entre mes les deux personnes les plus importante à mes yeux.
- Baba : Ça va ma fille ?
- Oui, AlHamdûllillah (*Grâce à Dieu) et toi ?
- Baba : Al Hamdûllillah. Et ton mari, il est où ?
- Il est pas monté, mais tout à l'heure quand il viendra me chercher il va monté vous saluez.
- Baba : D'accord.
- Mohamed : Ça se passe bien dans ton nouveau foyer ? Faudrait arrêter de travailler maintenant Hâyat.
- Oui très bien.. ah non, non, non, j'arrête pas de travailler.
- Mohamed : Ton mari est d'accord ?
- Pour le moment, oui.
- Tante Samira : Dire que si on était venu avant, tu serais marié à mon Rahim. N'est-ce pas Rahim ?
- Rahim : Hein ?
Dis-t-il en sortant de ses pensées.
- Tante Samira : Je disais que si on était venu avant, c'est toi qui serait sûrement marié avec.
- Rahim : Elle était destiné à ce marier avec..comment déjà ?
- Yemma : Hâlim.
- Rahim : Oui Hâlim, elle était destiné à Hâlim.
- Tante Samira : Et, oui c'est le mektoub (*destin)
Cette mini-conversation sur l'union qui était probable entre Rahim et moi, si Hâlim n'était pas venu avant, me glace le sang. Je me demande comment aurait était ma vie si j'étais uni à un homme comme Rahim ? Un homme avec de bonne manière, qui est toujours sage dans ses paroles, qui travaille dans le licite, qui prends la vie comme elle vient, et ne se plaint pas. À quoi aurait ressembler ma vie ? Aurait-elle était mieux ? Aurai-je étais heureuse près de lui ? L'aurai-je aimé de la même manière que j'aime Hâlim ? Des questions sans réponses, puisque j'étais destiné à Hâlim comme il l'a si bien dit.
On discute un certains temps entre nous, et je leur confirme à tous mon voyage en Algérie. Ils semblaient tous heureux, à l'exception d'une personne qui se forçait sûrement à sourire ; Rahim. Parfois, il est bizarre. Je ne m'attarde pas dessus, et pars dans mon ancienne chambre pour profiter quelques instant, car je n'allais pas revoir tous ça d'aussi tôt.
Je m'assois sur mon lit, et scrute les moindre recoins de ma chambre. Cette chambre m'a vu dans tous mes états ; que ce soit triste ou heureuse, pleurer ou rire, lire ou écrire, rêver ou cauchemarder. Elle m'a vu grandir, tomber, me relever ; cette chambre si elle était en vie, elle témoignerait de tous ce qui m'est arrivée de l'enfance à mon mariage. Quelqu'un ouvre la porte et c'est Hafid qui rentre :
- T'aurais pu frapper.
- Hafid : J'ai frappé, t'as pas entendu. Rêveuse que tu es !
- Ah..smeh (*désolé)
- Hafid : Vous revenez quand d'Algérie ?
- Dans dix jours.
- Hafid : Tu peux pas me mettre dans ta valise ?
- Si c'était possible en y pensant, je l'aurais...pas fais -en souriant-
- Hafid : Je le savais de toute façon !
- Mais non, je l'aurais fais !
- Hafid : On grandis vite hein ?
- Oui, Macha'Allah.
- Hafid : J'ai seize ans, bientôt dix-sept tu te rends compte ? Le temps à passer rapidement.
- Et oui. J'ai maintenant vingt-ans. Il y a deux ans, je t'accompagnais jusqu'à ton collège, après j'allais prendre le bus..
- Hafid : Et toujours en retard.
- Même pas, j'arrivais pile à l'heure !
- Hafid : On y croit.
- Tais-toi ! T'es en première S à la rentrée.
- Hafid : Oui.. plus intelligent y a pas !
- Narcissique que tu es !
- Hafid : La vérité hein.
- D'ailleurs ça fais longtemps que je t'ai pas demander de me lire la dernière sourate que t'as appris par cœur.
Mon frère a une très belle voix, quand il lit le coran j'en ai le souffle coupé, surtout qu'il retient très très vite. Il m'a lu la sourate Ar Rahman. J'avais les les larmes au bord des yeux, il s'appliquait tellement que sa voix se casser : il pleurait. Mon cœur n'arrivait plus à retenir mes larmes, et je me suis mise à pleurer jusqu'à qu'il est fini de lire. Je prie chaque jours pour que mon frère reste dans le droit chemin, et qu'il n'oublie jamais l'éducation islamique qu'on a reçu.
Sur les coups de 17 heure, quelqu'un frappa à la porte. Je suis partie ouvrir et c'était Hâlim. On était tous au salon ; mes parents ainsi que la famille à Mohamed. Je l'ai fais rentrée pour qu'il salut tout le monde. Arrivée devant Rahim, son visage à changer. C'est comme si, il se connaissait ; peut-être une simple impression. Il se sont serré la main, et on est resté quelques minutes avant de partir. J'ai serré mes parents dans mes bras, leur ai donné mille et une indications, et j'ai fais la même chose avec Hafid -ce qui n'est pas de notre habitude de nous prendre dans les bras, -exception le jour de mon mariage, et de mon départ- Quand j'ai vu Hâlim prendre mon père dans ses bras, j'étais heureuse ! Tout simplement heureuse ! J'ai ensuite salué la famille de Mohamed et on est partit en direction de nôtre maison.
Hâlim avait mis la radio fort dans la voiture, j'ai donc baissée et il m'a regardé avec l'air de me dire « tu fais quoi là ? »
- C'est trop fort.
- Hâlim : Ça s'est bien passé chez toi ?
- Oui.
- Hâlim : Prête pour demain ?
- Oui, mais un peu stressée.
- Hâlim : T'inquiète.
- Toi tu l'es, comment tu veux que je le sois pas ?
- Hâlim : Qui te dis que je le suis ?
- Ça se voit.
-...
- Hâlim ?
- Hâlim : Ouais ?
- Je peux mettre mes pieds sur tes genoux ?
- Hâlim : T'es sérieuse là ? -en me regardant-
- Regarde la route.. et oui je suis sérieuse.
- Hâlim : T'as vu ça où ?
- J'ai toujours voulu essayé.
- Hâlim : Gamine !
- Si tu veux. Je peux ?
- Hâlim : Déjà enlève tes chaussures avant.
- Tu croyais que j'allais pas les enlever ? -en enlevant mes chaussures, et en plaçant mes pieds sur ses genoux.
- Hâlim : Tu veux aussi un coussin peut-être ?
- Avec plaisir, mais dommage on va bientôt arrivée.
- Hâlim : Fais la folle.
- J'ai rien dit -en souriant- t'arrive à conduire ?
- Hâlim : Si j'y arrivais pas t'as cru que j'allais pas t'éjecter ?
- Sympa !
- Hâlim : D'ailleurs, à notre retour je t'apprends à conduire, et tu va passer ton code en même temps.
- J'aurais pas le temps.
- Hâlim : On verra si t'aura pas le temps !
Dit-il d'un ton menaçant. J'ai souris, et je l'admirais. Quand je le regardais sans qu'il le fasse je me sentais bien, mais dès qu'il posait son regard vers le mien, je paniquais.
- Je peux te poser une question ?
- Hâlim : Vas-y.
- Tout à l'heure quand t'as dis bonjour à Rahim, t'a changé de tête. Vous vous connaissez ?
- Hâlim : Ouais.
- Comment ça se fait ?
- Hâlim : Avant d'aller demander ta main, j'avais remarqué qu'il se rapprochait un peu trop de toi, je suis partie lui parler c'est tout.
- De quoi ?
- Hâlim : C'est pas un môme ton Rahim là, il a compris qu'il avait pas intérêt c'est tout.
- Mon Rahim ? Commence pas.
- Hâlim : On va pas se mentir Hâyat, il est mieux que moi, c'est un gars stable, posé, sans problème avec personne.
- J'ai pas dis le contraire, mais je rectifie une chose. T'es mieux que lui parce que toi t'as quelque chose, que lui n'a pas.
- Hâlim : Quoi ?
- Réfléchi..
- Hâlim : J'aime pas les devinettes.
- Moi.
Il me regarde en souriant. J'ai baissée la tête. J'arrive pas à dire des choses aussi explicite sur mes sentiments, et supporter son regard sur moi ; c'est stressant comme situation ! Il se sous-estime sans arrêt, il croit ne pas me mériter mais il se trompe amèrement. De jour en jour, la place qu'il occupe dans mon cœur grandit ; il ne me ment jamais, et c'est une qualité que j'admire en lui. Une qualité qui peut très vite devenir un défaut : il dit la vérité, mais une vérité peut faire mal, donc devenir destructrice.
*
Dans quelques minutes on va décoller en destination de l'aéroport d'Alger. Stressée, je le suis ! L'avion, ça faisait très très longtemps que je ne l'avais pas pris, et je sais que ça ne me réussi en aucun cas. Heureusement, que l'on avait que deux heures de vol environ. J'étais assise côté hublot, je froissais ma 3abaya telle une frustrée. Lorsque j'entendis que l'avion allait décollée mon cœur a faillit décoller de la même manière. Je sentis le regard de Hâlim sur moi ; je tourne donc mon regard et il me sourit. Son sourire, je pourrais le regarder pendant des années sans m'en lacer, mais je n'avais pas oublié l'avion. Il mis sa main sur la mienne en me forçant à le regarder. Peu à peu la peur s'évaporer :
- Hâlim : T'as pas précisé que t'avais aussi peur de l'avion.
- J'ai pas peur..
- Hâlim : Lâche ma main alors..
- Non.
- Hâlim : Tu sais que ça fais un bon moment qu'on a décoller ?
- C'est vrai ?
- Hâlim : Oui regarde -en pointant le hublot-.
Je regarde et effectivement on était en hauteur.
- Hâlim : Si t'as peur des clowns et de l'avion, ton cas est particulier. Très particulier !
- J'ai pas peur, c'est juste que le décollage et l'atterrissage j'aime pas.
- Hâlim : Mens pas !
J'enlève délicatement ma main de son emprise, et je commence à feuilleter le magazine se trouvant dans la poche devant moi. On atterrit finalement deux heures plus tard. Dès que j'ai mis les pieds sur le sol Algérien, mon cœur a fait des petits battement. Ce sol longtemps occupé par la guerre, semble respirer la joie à la première vision que je peux y voir. Je me suis collé à mon mari telle une sangsue, ce pays m'était absolument inconnu, et voir tant de monde me frustre. On est partie chercher nos quelques bagages, et direction Oran. Le paysage défilaient devant moi, j'étais comme une enfant, le sourire au lèvre, je pointais du doigt tous ce que je voyais. Sans m'en rendre compte, j'avais une certaine proximité avec Hâlim, qui me regardait amusé. Surtout qu'il faisait nuit, et c'était vraiment très beau et lumineux.
Je ne savais absolument pas, on est-ce qu'on se dirigeait mais ça m'était égal : pour moi où qu'on soit, on sera certainement bien ensemble. Le taxi s'arrêta quelques heures plus tard. Je suis descendu tandis que Hâlim se chargeait de payer et de prendre nos valises. J'étais en plein admiration devant une maison : je sentais l'odeur du sable me titillait les narines, j'en conclu que la plage n'était guère loin de l'emplacement où nous allions loger pendant notre séjour. La maison était typiquement Algérienne, comportait deux étages, un grand portail, la peinture était de couleur rouge brique. J'étais impressionnée :
- On va rester ici Hâlim ?
- Hâlim : Oui.
- C'est beau.. c'est chez qui ?
- Hâlim : Chez moi.
- Comment ça se fais ? Enfin tu as une maison ici ?
- Hâlim : Mes parents l'ont fais construire pour le jour où je me marierai et fonderai une famille. À dix minutes à pied, on arrive chez la famille de ma mère, et à vingt minutes celle de mon père.
- Ah..
- Hâlim : Prends les clefs, et ouvre.
Il me tendit les clefs, que je pris. J'ai couru devant et j'ai ouvert pour la première fois, la maison de mon mari. Le pied droit en premier, je fis mon entrée dans mon nouveau foyer pendant dix jours. La décoration était à en couper le souffle, j'avais la confirmation que j'étais en Algérie grâce à la décoration de fou ! Le carreau était brillant, le lieu était parfaitement entretenu.
- C'est beau.
- Hâlim : Grave, ça à changer.
- C'est qui nettoie et tout ?
- Hâlim : Sûrement ma grand-mère.
- Demain, tu iras voir ta famille ?
- Hâlim : On verra, pour l'instant, j'ai pas envie qu'il sache que je suis ici.
J'ai acquiesçais en faisant le tour de la demeure. Il se trouvait trois chambres, une plus grande que les autres. Dans cette grande chambre, des tableaux ornaient les murs, la couleur du mur, des draps sur le lit, de l'armoire, étaient sublime, tout allait ensemble. Je me suis arrêté devant le miroir, et j'ai retiré mon voile. Ensuite, me suis assise sur le lit, attendant Hâlim avec les valises.
- Hâlim : T'aime bien ?
- Beaucoup.
- Hâlim : T'es fatigué ?
- Non, mais j'ai faim.
- Hâlim : On prends une douche, on s'habille, on regarde dans la cuisine ce qu'il y a après on sort.
- Pour aller où ?
- Hâlim : Tu verras.
Dehors il faisait extrêmement chaud. Une douche froide était au rendez-vous. Je me suis habillée tout simplement et ait posé mon voile sur ma tête sous le regard attentif de Hâlim qui grignotait ce qu'il avait trouvé dans la cuisine.
- Hâlim : Je te verrai bien avec du maquillage, à la maison bien sûr.
- J'aime pas le maquillage.
- Hâlim : Même sans, tu ferais tourner la tête à n'importe qui.
- Tu peux arrêter de dire des trucs comme ça ?
- Hâlim : Est-ce que j'ai parlé de moi ? Je suis pas dans le stade d'avoir la tête qui tourne à cause de toi.
- Oui, oui.
À travers le miroir, je le voyais venir vers moi, sans me toucher il se baissa jusqu'à mes oreilles et me chuchota :
- Hâlim : Attention à ne pas te piquer avec tes épingles.
Il déposa un léger baiser sur ma joue, et s'évapora juste après. J'ai pas compris pourquoi il m'avait dis ça, mais par la suite j'ai compris. Son geste m'a fait tremblé comme une feuille, il avait le don de me rendre accro à lui, j'allais accroché ma dernière épingle, et je me suis piqué. Il savait très bien que si il me touchait, j'allais devenir aussitôt maladroite. Il est surprenant ! J'ai tourné la tête de gauche à droite en souriant, devant le miroir.
Oran la nuit était vraiment beau. Je marchais à ses côtés sans savoir où on allait. Il était grand par rapport à moi, sa taille imposante, face à ma taille de guêpe. Le vent d'été algérienne soufflait et mon voile s'envolait légèrement. En sentant l'odeur, l'apaisement et la sérénité, j'ai compris de suite où on se dirigeait. Mes soupçons se confirmèrent à la vue de la mer au loin. Dès que j'ai posé mes pieds sur le sable, j'étais devenu une gamine. Une éternelle enfant ! Le côté de la plage, où nous étions il n'y avait pas beaucoup de monde, j'en ai profité pour m'approcher de l'eau, les chaussures à la main. Je me suis retourné pour voir Hâlim, il s'était installée sur le sable pas très loin de moi, il me regardait. J'ai touché l'eau salé de ma main, les vagues commençaient à remonter, j'ai couru pour qu'il ne touche pas mes pieds.
L'euphorie se faisait sentir. J'aime beaucoup la plage, c'est un lieu paisible, où le bruit des vagues, l'odeur salé de la mer me met bien. De plus, ça faisait vraiment des années que je n'avait pas mis les pieds sur une plage.
Je me dirige vers Hâlim, qui me regarde avec un sourire charmeur. J'étais vraiment aux anges :
- Hâlim : Eh !
- Oui ?
- Hâlim : Viens-là.
Je me suis assise près de lui le sourire aux lèvres. Il s'est levé subitement, et est venu se placer entre mes jambes. Dans un semblant de doute, j'ai enroulé mes bras autour de son torse. Sa main est venu caresser lentement mes bras. Sentir ses mains froide, sur ma peau chaude, me fait frémir inévitablement, surtout avec le vent qui n'arrange rien. J'étais tellement bien auprès de lui.
- Pourquoi tu m'a choisi ?
- Hâlim : Quand, je suis sortie Abdelkrim m'a parlé d'une surveillante dans son collège, et comme je t'ai dis il te considérait comme sa sœur, il me disait que tu lui donnait de bon conseille, et qu'il regrettait parfois ses mauvais comportement. Un jour, on parlais de l'avenir, il m'a demandé comment je voyais ma vie dans le futur, et je lui ai dit que je vois pas d'avenir pour moi. Il m'a tellement parlé de toi, que je voulais te rencontrer. J'avais l'impression de te connaître sans t'avoir vu. Tout les informations sur toi qu'il m'avait dîtes sont restés dans un coin de ma tête. Quand je t'ai vu pour la première fois, j'ai vu une fille voilée, très discrète. Ton quartier je le connais assez bien et pour avoir des informations sur toi c'était facile. Les gens me disaient toujours « la fille de Souleymane, c'est pas une fille qui traîne, elle se préoccupe que de sa famille et rien d'autre.», tout les gens que j'ai interrogé m'ont parlé en bien de toi, j'ai commencé à te suivre. Tu te rappel le jour où je t'ai dit « Apprends-moi à aimer la vie ? » tu l'a compris d'une autre manière, tu pensais que l'homme de la rue que je suis avait besoin de connaître les bonnes chose de la vie, et sortir des ténèbres. Mais c'était pas ça.. Hâyat, je voulais que tu m'apprennes à t'aimer toi. Je voulais apprendre à aimer une femme..
Il passa sa main sur ma nuque, leva un peu mon voile pour être en contact avec ma peau tandis que moi je buvais chacune des syllabes qu'il prononçait. Mon cœur en prenait un coup. En quelques temps, j'ai vécu tant de chose avec lui, on est passé de l'amour au cri, de la tendresse à la violence. Je suis tombé amoureuse d'un vendeur de mort, d'un homme de la rue. Maintenant, il représentait chaque battement de mon cœur, il me faisait vivre, et entendre de sa bouche que depuis le début il me voulait comme femme, me rends joyeuse. Il m'exprime ouvertement ses sentiments, j'ai face à moi un autre Hâlim, loin de la France c'est un homme apaisé que je retrouve.