Partie 53 : « Le manque. »
Dehors les rayons de soleil illumine les passants, mon cœur lui est dans le noir. Comment peut-on l'accuser d'un crime si inhumain ? La justice ne cherche pas le fond, la vérité, mais regarde que le casier judiciaire, et la tête cramé, pour le condamné. La vérité est que nos frères sont perdus, sont aveugle face au bien, sont sourd face au bonne parole, et la loi trouve en eux les coupables parfait... comment en vouloir au système ? S'ils avaient fait le bon choix … pathétique, je suis là à chercher des excuses qui ne changeront rien. Les fresques défilent, et mes larmes s'intensifie. Je peux rien faire, je suis impuissante face à son état ; mon monde s'écroule à mes pieds.
- Rachid : Je te ramène chez toi ?
- Non... emmène-moi dans ton quartier, je veux voir tes parents. Ils savent pour...
- Rachid : Non, j'ai rien dit, c'est à toi de le faire mais s'ils te voient avec des larmes, ça va trop le faire.
- Emmène-moi s'il te plaît.
- Rachid : On passe au grec mangé un morceau après on y va, le temps que tu te calme.
- J'ai pas faim.
- Rachid : Moi, j'ai la dalle.
-...
Il fait comme bon lui semble, et on arrive devant un kebab.
- Rachid : Tu viens ?
- Je crois pas que c'est une bonne idée.
- Rachid : Vas-y on y va.
J'ai essuyée mes larmes et l'ai suivit sans un mot. Avant qu'on ne rentre, il m'as regardé et a exploser de rire.
- Rachid : Tes yeux sont rouges, les gens vont pensés que t'as fumé, soit que je t'ai frappé, c'est pas bon tout ça j'ai une réputation à tenir moi.
- Je suis désolée si j'ai pleurée parce que mon mari est en prison..
- Rachid : Oh, tu connais l'humour ?
- Là tout de suite, j'ai pas vraiment envie de rigoler.
- Rachid : Déstresse.
- Dis-moi, pourquoi tu fumes ?
- Rachid : Parce que j'en ai besoin.
- Je parle pas de cigarette, mais...
Il est rentré sans me laisser le temps de finir. Il fume croyant pouvoir enfumer ses problèmes mais c'est tout le contraire : son cœur ainsi que ses poumons noircis. Il bousille sa santé en croyant que la fumette va le soulager or que non, il se voile la face avec la fumé du diable. Depuis que son frère est en prison il fait mine de ne pas être préoccupé pour ne pas que sa famille s'inquiète pour lui, mais ce que je vois devant moi est une descente aux enfers. Il commence par fumer, pour ensuite se droguer, pour finir par boire, c'est le chemin que prends nos frères face aux différents problème. Je rentre dans le fast-food. Rachid était entrain de serrer la main au personne à l'intérieur, dès qu'il m'as vu il s'est dirigé vers le comptoir. Je m'avance vers lui comme une personne traquée, j'ai l'impression d'être une proie face aux peu de personne qu'il y a dans ce lieu.
- Rachid : Comme d'hab, mais en double frère.
- On peut rentré ?
- Rachid : Va t'asseoir là où il y a personne j'arrive.
- Je me sens pas bien ici..
- Rachid : On attends la commande après on bouge OK ?
- Fais comme tu veux, mais moi je reste pas ici.
Une fille était postée derrière nous, les bras croisés, elle fixait Rachid méchamment. Je lui donne un coup à l'épaule pour qu'il se retourne.
- Rachid : Yasmina, bien ?
C'est donc elle Yasmina : petite, cheveux noirs ébène attachée en queue de cheval, matte de peau, de grands yeux verts. Je comprends mieux pourquoi Rachid est tombée sous son charme, une femme très belle. Elle a le visage d'un ange, mais l'allure d'une crapuleuse. Un sourire s'est dessiné sur mon visage.
- Je t'attends dans la voiture.
La tête collée au siège, je regarde à l'extérieur. Un homme avec une 8.6, semble perdu, il perds l'équilibre et finit par terre. Son état est déplorable, je le regarde et comprends que je suis dans le même état que lui, il est sous l'effet de substance destructeur tandis que moi sous l'effet des tourments de ma vie ; je perds l'équilibre, et n'arrive plus à avancer. Une femme pousse la poussette, son mari la regarde en souriant ; peut-être qu'un jour je serais à sa place pensai-je. Deux jeunes s'échangent quelque chose : de l'argent contre la mort. Beaucoup de nos frères sont déchus, même quand on leur dit qu'ils sont fichus, ils continuent et disent que c'est leur vécu. L'un joue le Duc, l'autre le Baron de la cité et se croit puissant, avec de la richesse mal semé. Ils se sacrifient sur l'autel de la mort, sans avoir peur des conséquences : dans la rue c'est soit la mort, soit la taule, il n'y a pas d'échappatoire. Leurs regards se dirigent vers l'horizon, ils ont soif de succès, ils ont soif de victoire.. J'aimerais leur crier d'arrêter tant qu'il encore temps, de penser au conséquences, que ce n'est pas ça la vie, qu'ils vont finir par brûler, mais aucun son ne sort de ma bouche, je suis impuissante face à tout mes problèmes, comment affronter ceux des autres, surtout ceux des frères avide de richesse.
Rachid sort du fast-food, l'air énervé. Yasmina le suit derrière. J'assiste à une dispute de deux personnes, qui ne sont pas liés ; il y a toujours des barrières autour de cette amour illicite, pour que ses barrières disparaisse, il leur faut la bénédiction du Créateur. Rachid et Yasmina allument une mèche qui finira par leur exploser à la figure, ils sont atteint de la maladie de l'amour, et ne cherche pas le médicament qui les unira à vie. Voir le visage de Rachid se crispait me rappel quand son frère se mettait en colère, ils ont les même manière : la veine qui ressort, les mains qui bougent de partout, les yeux qui s'ouvrent à croire qu'ils vont sortir. Le beau visage de Yasmina est défigurée par la colère, elle finit par faire un geste qui m'oblige à sortir de la voiture avant que Rachid n'explose et fasse une chose qu'il regretterait.
- Yasmina : Fais ta vie, je fais la mienne !
- Rachid : Barre toi de là avant que j'en finisse avec toi !
- Yasmina : Si je bouges pas tu va faire quoi ?
- Rachid : Barre toi Yasmina, barre toi !
Sa voix rauque tremblait, ses mots dépassaient ses pensées. Il commençait à l'insulter.
- Yasmina : Tu parles mais t'as pas de cran... je suis devenue pote avec une grosse baltringue ! Je touche ta fierté de faux bonhomme ? Touche moi et on voit si je fais pas manger le bitume !
- Rachid arrêtes ! C'est une femme ! Arrêtes !
Je me suis interposée entre les deux, il allait la frapper. La haine se lisait dans ses yeux. Les paroles de cette femme gâche toute sa beauté extérieur. Elle parle comme un homme, comme un banlieusard. En l'entendant on oublie que c'est une femme.
- Yasmina : Écoutes ta meuf comme un gros kelb (*chien) !
Dans ses yeux je me reconnaissais, elle le regarde avec le regard d'une femme trahit. Elle me fusille du regard, elle est attachée à Rachid c'est flagrant, je ne peux m'empêcher de lui sourire. Après les cris et les insultes, elle finit par partir en crachant à mes pieds.
- Rachid : Qu'elle crève cette folle !
- Parle pas comme ça !
- Rachid : Elle a de la chance que t'était là, je l'aurais calmé directe. Une fois elle me frappe ça passe, mais deux fois ça passe pas, qu'elle étouffe avec son caractère de crapuleuse !
Il finit par se diriger vers la voiture. Je pars le rejoindre.
- Rachid : Elle me les casse zebi !
- Elle t'aime..
- Rachid : Depuis quand on aime avec violence ?
- Tu viens de la banlieue, c'est comme ça que vous les pouilleux, vous aimez non ? Quand c'est l'homme qui agit comme ça, on ferme les yeux c'est normal mais quand c'est la femme, c'est l'apocalypse ?
- Rachid : Elle est collante comme meuf, trop collante !
- Tu m'as parlé d'elle avec des cœurs dans les yeux, tu l'aime bien cette fille collante.
- Rachid : Tu veux que je te dise un truc ? Je veux même plus la voir, c'était une grosse erreur de l'avoir accosté, une grosse ...
- Calme toi déjà, évites les insultes, et explique moi, pourquoi vous vous êtes disputé ?
- Rachid : Elle se fait un cinéma dans le peu de cervelle qu'elle a.
- Quel genre de film ?
- Rachid : Laisse tombé.
- Explique.
- Rachid : Vas-y on bouge.
Il démarre en donnant un coup dans le volant ce qui m'as fait sursauté. Il esquive mes questions. Chez ses parents, le désespoir guette ; sa mère en me voyant me prends dans ses bras et me fais m'asseoir, tandis que son père reste muet. Samir et Lyna sont présent. Je souris pour ne pas exploser devant eux. Ma belle-mère revient avec des gâteaux et du thé, je lui souris en guise de remerciement. Rachid s'assoit sur le bord du canapé, et s'envole dans ses pensées : il a toujours les sourcils froncés, et la veine qui enfle, j'en conclus qu'il est toujours énervé.
- Lyna : Tu es partie le voir d'après ce que nous as dit Rachid, comment il va ?
- Il va bien.
- Samir : Je te l'avais dis c'est un dur ton frère. Faut qu'on ailles le voir.
Ils sont vivant, mais j'assiste à leur enterrement. Si je leur crache à la figure, que mon mari n'as plus la même figure, ils ne vont pas supporter surtout Lyna. Elle est fragile et j'ai peur qu'elle ne se brise complètement si je lui dis la vérité. Mon silence serait qualifier de lâche, mais j'arrive pas à leur dire que leur sang sombre dans la folie.
- Ma belle-mère : Et toi labès (*ça va) ?
Demanda-t-elle en esquissant un sourire forcée. Tout le monde autour de moi arbore une lune qui n'est qu'illusion, pour masquer à quel point nos vies sont triste.
- Ça serait peut-être mieux de demander comment nous allons.
Répondis-je en insistant sur le « nous ».
- Ma belle-mère : Tu ?
- Oui.
- Lyna : Me dis pas que...
- Si.
- Samir : Quoi ?
- Lyna : Depuis combien de temps ?
- Quatre semaines.
- Samir : Y a quoi ? C'est quoi le délire Rachid ?
- Rachid : Quoi ?
- Lyna : Elle est enceinte, je vais être tante, tu va être oncle, maman va devenir grand-mère, papa sera grand-père et... et mon frère va être père.
Étonnamment, le père de Rachid s'est mis debout et est venu me prendre dans ses bras. Sa mère fait de même. Toute la famille me félicite.
- Lyna : Il le sait ?
- Non..
- Lyna : Pourquoi tu lui as pas dit ?
- En prison il lutte beaucoup pour tenir le coup, il se blâme de m'avoir laisser seul, imagine si je lui dis qu'il a aussi laissé un enfant derrière lui. T'as grandis avec lui, tu le connais et...
- Rachid : Tu le connais très bien, même trop bien Lyna, il est du genre à exploser très vite, s'il apprends qu'elle attends un môme, il va faire une connerie qui le fera pourrir en taule. C'est son choix, on a pas à l'obliger à lui dire.
Il me coupe et parle en employant un ton assez agressif.
- Lyna : Il a le droit de savoir, pourquoi lui cacher qu'il va devenir père ?
- Rachid : Vous me les cassez tous ici, ton frère il devient parano en prison, il est au plus bas, il voit un psy, si ça continue il finit chez les fou, ça te va ?
- Samir : C'est ta sœur, lui parle pas comme ça !
- Rachid : Vous arrêtez de croire que c'est un roc Néant, il est pas aussi fort que vous vous forcez à penser zebi ! Hâyat, je t'attends en bas, j'étouffe ici !
Il sort en claquant la porte. Son altercation avec Yasmina l'a vraiment mis de mauvais humeur. Une journée éprouvante ! Après une rapide discussion avec ma belle famille, je suis partie. J'avais remplie ma mission leur donner le sourire; sa sœur n'est certes pas d'accord sur le fait que je prive cette vérité à son frère, mais c'est ma décision, et on ne peut la contester. Je rentre dans la voiture, et il démarre.
- Ça pue ! T'as fumé quoi ?
- Rachid : Me casse pas la tête toi aussi.
- Je te signale que je suis enceinte et en voiture avec toi, j'ai pas envie de faire un accident !
- Rachid : Je gère t'inquiète.
- T'inquiète, t'inquiète, t'as que ce mot à la bouche ou quoi ? On s'inquiète, je m'inquiète ! Ta famille a besoin de toi et tu te défiles !
- Rachid : Je me défile pas, j'en ai marre !
- Je suis aussi à bout, mais c'est pas pour cette raison que je fumes ou bois n'importe quoi ! Commence pas à tourner mal, on veut pas te retrouver à la morgue ou en prison toi aussi ! Arrêtes Rachid, c'est pour ton bien que je dis ça.
Il s'arrête sur un parking, et descends de l'auto. Mal être, il espère que sa douleur disparaisse ; son frère est enfermé, la femme qu'il aime le déteste, il doit soutenir sa famille, trop de chose qu'il n'arrive pas à gérer. Je descends.
- Tu devrais parlé, t'en a besoin.
- Rachid : Dire quoi ? Que j'en ai marre, que Yasmina pense que t'es ma meuf, que mon frère me manque. Je l'ai toujours admiré, c'était une étoile pour moi Hâlim, il est mieux que les star ricain mon frère. Je traduis des choses avec la violence ou les cris, mais c'est pas voulu, c'est juste que j'ai besoin de mon frère... j'en ai marre que tout le monde pense qu'il subit en silence, je veux qu'il sache que le Hâlim qu'on a connu n'est plus le même, on le perds depuis qu'il est au trou, je veux plus garder tout ça pour moi ! J'ai que vint piges mais on dirait que j'en ai quarante, trop de truc que j'arrive pas à supporter. J'ai toujours était persuadée avoir un vécu, alors que j'ai nada, je suis qu'un petit con qui prétends connaître tout. Mon petit frère je l'ai perdu, c'était un bon à l'école, il connaissait plein de truc et moi je l'encourageais à arrêter, depuis quand un frère il encourage le plus petit à suivre le mauvais chemin ? Il a était assassiné, et quand j'y pense, je regrette tout ce que je lui ai dis, tout, dans ma tête c'est Bagdad, c'est la guerre, le bordel ! Si je pouvais retourner en arrière Hâyat, j'aurais tout fais différemment. Je me sens asphyxiée quand je pense que je pourrais perdre mon autre frère, le seul qu'il me reste maintenant... Tout mon monde est chamboulée depuis que les flics l'ont emmenés, tout le monde va mal, tout le monde parle de lui en mal, et je supporte plus. Avant on le respecté grave maintenant on le voit comme l'ancien qui a voulu tuer un gars du quartier alors que non ! Il aidait tout le monde, il était là pour les petits pour les vieux, pour moi, mais personne le voit maintenant, il l'oublie tous, et le traite de meurtrier ! La merde qu'on a touché salit nos mains, salit ma famille ! Je vous vois tous pleurer, j'essaye de vous faire sourire, et oublie mon propre mal, j'arrive plus...putain, j'y arrive plus !
Il a finit par lâcher les flots de larmes qu'il a trop longtemps refoulés. Ses pleures sont tellement intense, si puissante, qu'il est capable d'inondés le sol. Rachid enveloppe sa tristesse dans un drap blanc, tandis que son cœur se fend. Il m'a avoué une fois avoir pleuré quand il est partie rendre visite à son frère et maintenant c'est pour la même raison qu'il pleure comme un môme. Il se consume à petit feu, la douleur a brûlé ses ailes. Rachid cache sa douleur derrière ses milliers de spectacle pour rendre le sourire au gens meurtrie, il empreinte le costume du faux-semblant alors qu'à l'intérieur de lui des grêles de larmes le fracasse et s'entassent, ses grêles ont finit par se liquéfiaient et tombe sous forme d'eau salée le long de ses joues. Il ne me laisse pas placer un mot et rentre dans la voiture, je comprends qu'il ne veut plus en parler. Dans un profond silence, il me ramène chez moi. Son mal être, sa tristesse le pèse, il regrette, il a peur, et ne veut pas le partager.