34

7.7K 366 6
                                    

Partie 34 : « Océan de tristesse. » 

Une, deux larmes s'échappent de mes yeux, ma langue est bâillonnée. Mon cœur exprime mon dégoût par les perles que je déverse. Il a rajouté une goutte dans l'Océan de malheur où j'étais plongé, et cette goutte me m'as noyé complètement. Je tremble comme une feuille ; j'ai faillit à mon devoir d'épouse. L'infidélité est un poison détruisant les couples. L'épouse est la gardienne du foyer, donc la gardienne de l'honneur de son mari.. j'ai salit mon mari. J'étais dégoûté de ce qui s'était passé, je m'en voulais à moi-même et surtout à Rahim. 

Cet inconnu, est le neveu de Mohamed, donc j'avais un respect particulier envers lui. Il avait réussi en dehors du quartier, et avait une classe, une bonté, un respect envers les gens que j'admirais.. maintenant je ne vois plus l'homme que je respectais tant. Je vois tout simplement un homme profitant de la faiblesse d'une femme pour assouvir ses désirs. Aucune excuse ne peut pardonner son geste ; je suis mariée, et en me touchant il m'as montré que même mariée une femme peut être offensée en profitant de l'absence du mari. 

Il a essayé de me toucher, comme pour s'excuser mais ma main à parler à la place de ma langue. Je l'est giflé.. jamais je n'avais exprimé une violence physique sur qui que ce soit. On m'as blessée plusieurs fois, mais jamais je n'ai pu toucher une personne car pour moi la violence ne résous aucun conflit. Mon changement est radicale, et je m'en rends compte après l'avoir frappé, je n'avais pas de regret mais j'avais une rage envers sa personne. 

- Rahim : Je comprends que tu t'énerves.. je comprends.

- Tu comprends rien... tu comprends rien du tout ! Tu n'en avait pas le droit..

- Rahim : Je sais..

- Tu sais pas, tu peux pas savoir.. mon mari est entre la vie et la mort et tu cherches à me réconforter en me déshonorant ? T'es pas un homme Rahim, t'es pas un homme !

- Rahim : Je..

- Tu quoi ? T'es qu'un...

- Rahim : Je m'excuse Hâyat..

- Pourquoi t'as fait ça hein ? Pourquoi ?

- Rahim : Je sais pas..

- T'avais pas le droit Rahim !

- Rahim : Je sais wallah que je regrette..

- Tu devrais avoir honte.. je veux plus que tu m'approche, plus jamais !

- Rahim : H..

- Tu me dégoûtes !

Je ne lui ai pas laissé le temps de me répondre que j'avais filé. Je marchais tellement vite que limite je courais. En arrivant chez moi, je me suis cloîtrais dans la salle-de-bain pour me purifier, j'avais un grand besoin de me sentir propre.. car la saleté ternissait mon corps. Je suis rentrée dans la baignoire habillée, tellement ce besoin était puissant j'ai pas pensé à enlever mes vêtements en plus des larmes qui me brûlaient la peau.. Je me suis mis de l'eau froide de la tête au pied, en me voyant on aurait pensé que j'étais une attardée mentale. 

J'ai fini par ôter mes vêtements, pour faire mes grandes ablutions avec de l'eau froide. En vingt-ans d'existence, je n'avais jamais eu autant mal intérieurement et physiquement. J'avais l'impression que l'eau froide me couper la peau, mais cet douleur ne me dérangeait pas du tout.. la douleur dans mon cœur était plus intense que tout. Dès que je fermais les yeux, c'était la scène de ce baiser volé qui s'affichait. Le pire dans tout ça, c'est que j'ai cru voir un instant mon mari à travers Rahim. 

Après une longue douche, je suis partie voir mon plus grand conseiller, le Seul et Unique, qui peut guérir mes peines ou les amplifié. Parfois on oublie qu'Allah est celui qui guérit le malade, celui qui assiste ceux éprouvé.. Allah est le sauveur des opprimés.. Allah est le guide des égarés.. Allah est celui qui détient tout nos âmes.. Allah est celui qui pardonne les pécheurs... Allah est celui qui accepte le repentir des injustes... Allah est celui qui conseille, ceux qui sont perdu. J'avais besoin du pardon et de l'aide de Dieu. J'étais devenu pratiquement un miroir brisé, qui cherche juste à recoller les morceaux.

Le malheur vient s'installer au bord de ma fenêtre telle une colombe, et y reste malgré mes mille tentative de le chasser. Les mauvais moments de la vie écrit dans mon destin s'enchaîne, et viennent se poser sur mes épaules ; j'ai pu porter les douleurs de mes parents sur mes épaules, mais la mienne je n'y arrive pas ! Ça me semble impossible. 

Le destin est vraiment étrange, elle vient chambouler ton quotidien sans que tu t'y attende, soit tu t'en remet, soit tu reste à jamais dans un profond gouffre. Réussirai-je à lutter contre tout ses malheurs ? 

*

Chambre 212. Figé devant la porte de sa chambre, je me demande comment je vais réussir à l'affronter. Depuis qu'on peut le voir, je n'ai jamais mis les pieds dans sa chambre par peur de ne pas supporter son état. Main sur la poignet. Je fixe la peinture de couleur blanche de la peur avec une énorme peur. Croiser son corps allonger sur ce lit, inerte me fond le cœur juste en y pensant. Une chose est sûr, j'ai besoin de m'excuser de tout le mal que je lui fais, surtout avec ce qui s'est passé il y a de ça maintenant une semaine. Depuis qu'un autre homme avait touché mes lèvres, j'étais resté dans ma chambre à me lamenter sur mon sort.. mes proches venaient chacun leur tour me demandait pourquoi je n'allais pas voir mon mari à l'hôpital mais j'avais toujours un nœud dans la gorge qui m'empêchant de prononcer un seul mot.. j'explosais toujours en sanglot. 

Je repense inévitablement à la conversation qu'on eu mes parents dans ma chambre croyant que je dormais. Cette conversation me faisait perdre petit à petit espoir.. l'espoir de voir se rétablir Hâlim. Mes parents qui sont des gens très rarement pessimiste, avait retrouvé leur pessimisme d'avant ; c'était comme si le personnage fictif du célèbre livre de Voltaire avait disparu de leur être. Il n'était plus du tout optimiste, absolument pas.. leur Eldorado disparaissait car leur fille souffrait. 

--FLASH-BACK--

J'avais fermé les paupières quelques minutes avant d'entendre mes parents rentrée dans la chambre. Pour pas qu'il voit mes yeux rouge, j'ai gardé mes yeux fermé. J'ai senti le parfum de ma mère me chatouillait les narines, elle s'est assise sur mon lit et me caresser les cheveux. Son geste transmettait beaucoup d'inquiétude, et mes supposition se sont avérés fondés, car elle prit la parole : 

- Yemma : Pourquoi tout ça lui arrive à elle ?

- Baba : C'est son destin.. mais moi-même j'arrive pas à y croire..

- Yemma : J'en ai marre Souleymane, j'entends ma fille tout les soirs pleuré..

- Baba : Si on pouvais prendre ne serait-ce qu'un peu de sa douleur pour l'apaiser..

- Yemma : Regarde...-en reniflant- on a tout les deux pas eu de chance.. tu es aveugle, j'ai la joue avec la cicatrice d'une brûlure.. on porte malheur à nos enfants..

- Baba : Dis pas ça.. faut pas qu'on perde espoir en celui qui nous as créer.

- Yemma : Qu'Allah pardonne mes paroles, mais voir ma fille dans cette situation me met hors de moi. On sait tous qu'il son mari s'en sortira pas, les médecins eux-même perde espoir.. si la mort l'emporte notre fille partira avec son âme.. je le sais..

- Baba : Arrête de te faire du mal, on doit la soutenir et non l'enfoncé, ressaisis-toi.

- Yemma : Ma pauvre Hâyati..

- Baba : Si on la soutiens, elle se relèvera..

- Yemma : J'en peux plus...

La femme qui m'a porté neuf mois dans ses entrailles pleuré. Je me suis rendu compte à cet instant là, qu'une mère souffre en même temps que ses enfants.. une mère connaît le degré de souffrance dans le cœur de ses enfants... c'est pourquoi une mère est importante. Qu'elle soit méchante, qu'elle ne nous comprenne pas parfois, elle restera toujours celle qui a souffert pour nous mettre au monde. 

--FLASHBACK--FIN--

La porte qui nous sépare, j'ai finit par l'ouvrir. En abaissant cette poignet j'ai cru rentrée dans la chambre de la mort. Entendre le bruit des machines, et le voir sur le lit m'as anéanti. J'ai avalé ma salive, pour essayer de défaire ce nœud qui se formait dans ma gorge. Son visage est pâle, il ressemble à une personne morte. J'ai l'impression d'être en plein cauchemar. Je me suis approchée de lui lentement, avec des perles qui glissaient sur ma joue. 

Je le scrutais, j'essayais de revoir l'homme vivant qu'il était auparavant ; je revoyais tout nos moments de bonheur ensemble. Ne plus l'entendre, ne plus sentir son odeur, ne plus le voir, me pèse énormément. Hésitante, je passe mes doigts sur son visage ; du front jusqu'au menton. Juste en le touchant ainsi, des frissons sont apparu et je me suis rappelée des lèvres de Rahim sur les miennes. 

- Je te demande pardon mille fois, je suis pas venu te voir et j'en suis désolé. La raison est que j'ai peur... on s'est quitté dans des mauvais terme et tout ça par ma faute. J'ai pas réfléchi, j'ai dis tout ce que j'avais sur le cœur et j'ai regretté parce qu'on a commencé à se disputer -en reniflant- quand je t'es dis que je voulais que tu quittes ce monde, je le pensais pas. Vraiment, je ne le pensais pas. Je t'ai manqué de respect sur le coup de la colère. Tu sais mieux que moi que la colère fait dire choses qu'on regrette. -en essuyant mes larmes- tu m'as dis que les larmes peuvent devenir un moyen de destruction et c'est vraiment le cas. Je suis détruite Hâlim, j'ai mal au cœur... tu me manque.. Réveille-toi.. tu m'as toujours dis de pas m'inquiéter pour toi et regarde où tu te trouves. Tu sais bien que t'as pas le droit de nous laisser.. on a tous besoin de toi, surtout moi. Sans toi je suis comme morte, je vais plus à l'université, j'ai tout lâcher depuis que t'es ici. J'ai même maigri -en lançant un rire nerveux- je suis plus maigre qu'avant, si t'était réveillé tu m'enverrai mangé je pense.. Quand je me souviens de ton sourire je pleure comme une folle, j'ai même l'impression de ne pas avoir épuiser les litres de larme dans mon corps, oui nous les femmes on a un bouton spéciale pour pleurer, je sais que c'est ce que tu penses en ce moment.. mais j'aimerais te l'entendre dire. Réveille toi, fais pas le gamin ! Si tu te réveille pas juste pour m'embêter comme à ton habitude, sache que ça fait mal, et je baisse les armes.. je suis prête à tout pour que t'arrête ton jeu.. tu dors depuis trop longtemps maintenant t'en as pas marre ? -en suffoquant- si tu te réveille, j'arrêterais de jeter ta cigarette par terre quand tu fumes.. -en passant ma main dans ses cheveux- ça aussi ça me manque, je veux le refaire comme avant.. c'est plus drôle là ! Réveille-toi !.. Hâlim.. Rahim.. a fait une chose que seule toi avait le droit, il l'as fait... il a touché mes lèvres.. lève-toi va le frapper, fais quelque chose, réagis ! Il m'a touché !

Je sortais beaucoup de chose, je croyais que ça allait marché mais il ne réagissait pas.. Malgré mes pleures, je lui disais que s'il ne se réveiller pas quelqu'un allait prendre sa place. Je voulais qu'il se réveille même si c'était pour me crier dessus, même pour aller frapper Rahim. Je voulais seulement voir ses yeux. 

J'avais le cœur gros brisé. Les battements qu'il propulsaient j'avais l'impression qu'il ralentissait. Tout mon monde s'effondrait. La princesse que j'étais a perdu sa couronne, son prince est à moitié mort. S'il part, la princesse risque de le rejoindre dans le royaume des morts. La mort coupe court à tout nos pensées, et met les pendules à l'heure. En perdant un être on se rends compte qu'elle n'est pas illusion, mais bien présente. 

La mort est destructrice ; elle apporte solitude et tristesse en un passage. Elle ne réfléchit pas, et rafle qui elle veut, qu'on soit noir, blanc, jeune, vieux, personne n'y échappera.. mais elle fait tellement mal. Parfois on voit qu'elle a un bon côté, car certains humain deviennent moins arrogant et se rappelle qu'on vit, qu'on meurt, c'est le cycle de la vie. On tente parfois d'oublier qu'elle est présente, mais elle ne t'oublie pas.. l'ange de la mort n'attends que le jour et l'heure précise pour venir t'emporter. 

L'ange de la mort est près de mon bien aimée, et n'attends que le moment opportun pour me l'arracher. Arracher un trésor au propriétaire c'est une chose abominable pour le cœur de celui-ci.. c'est comme arracher un enfant à sa mère. 

Mes yeux s'humidifiaient.. j'arrivais plus à le regarder sur le lit. J'ai décidé de sortir de cette chambre pour me lamenter sur mon sort. Je me suis effondrée sur une chaise qui était à proximité. Une infirmière est passé peu de temps après, et me demander si tout allait bien.. le genre de question qui énerverait n'importe qui. Elle n'as pas attendu ma réponse et est partie. À son retour, elle me donna un verre d'eau.. que je bu d'un trait. Je l'ai remerciée, et elle m'as laissée dans le trou de désespoir où j'étais. 

-... : Excuse-moi. 

En levant les yeux, c'était Lyna. Depuis notre première rencontre, je ne l'avais plus revu. Elle était toujours accompagné de son mari Samir. Tout les deux me regardaient avec compassion, Lyna elle, était au bord de fondre en larme devant moi. 

- Lyna : Je suis la sœur à Hâlim, je sais pas si tu te rappelle.

- Oui, je me rappelle.. -en essuyant mes larmes-

- Lyna : T'es partie le voir ?

- Oui..

- Lyna : Il est toujours dans le même état ?

- Oui..

Elle s'est assise sur une chaise près de moi.. et commencer à sangloter. Tout le monde semblait dans le même état que moi ; en quête d'espoir. 

- Lyna : Il va s'en sortir.. je le sais.. il est fort, c'est Hâlim quand même.. Samir tu le connais bien.. confirme le nous..

- Samir : Il va se réveiller et vous pétez vos gueules, comme il le dirait si bien « vous pleurez sur commande ».. vous savez il aimerait pas vous voir dans cet état.. Néant c'est un mec costaud, c'est un vrai combattant, il se relèvera même si ça prend des années..

- Lyna : J'ai peur..

- Samir : Je me rappelle sur le ring tout les deux, il avait une l'âme d'un soldat, il combattait comme tel, c'est un homme fort ton frère, il sait que si il nous quitte, il laissera beaucoup de chose derrière lui.. donc il va pas se permettre de laisser toute les princesses qu'il a laissée ici..

- Lyna : Il est sur le point de... je veux même pas y penser..

- Samir : Pense même pas à dire des choses comme ça ! Il est plus fort qu'un rocs ton frère. Il est juste mal au point, rien d'autre !

Son optimisme me laisser sans voix. Même s'il le faisait pour cacher sa peine, il le faisait très bien. Il avait l'éloquence, et les gestes qui allait avec. Il savait comment rassurer. Sa voix grave cacher une certaine douceur. 

- Lyna : Il nous as même pas pardonné..

- Samir : On a rien à nous faire pardonner, je te le dis tout le temps.. il sait tout pour nous deux, il est juste borné.. comme toi d'ailleurs.

- Tu lui manque.. il parle souvent dans son sommeille et je me rappelle l'entendre crier ton prénom. Il a juste une grosse fierté, il t'aime t'es sa petite sœur, et tu lui manque je le sais..

Dans cet hôpital, sur ces chaises ; elle m'as racontée son enfance du début à la fin. En l'entendant, j'ai vu l'amour que je portais pour mon frère. Lyna et Hâlim c'était Hafid et moi, mais les sentiments étaient multipliés fois dix mille. Sa douce voix vibrait à cause des pleures mais elle s'efforçait à me raconter et avec les moindre détails. Je l'écoutais attentivement ; certains passage obligé un sourire en coin. Elle me racontait des anecdotes dont tout le monde aurait honte, mais elle le faisait avec une légèreté rempli de tristesse. C'était une femme qui aimer, et respecter énormément son frère.. une relation qui a disparu à cause de la fierté de l'aîné malheureusement !

*

Le 25 mars 2009, le médecin m'a contacté très tôt le matin. 

Ce jour-là, mon cœur est tombé par terre, mes yeux se sont rempli de larme. J'ai compris que l'Amour avec un grand « A » existait.. c'était lui et seulement lui pour le meilleur et pour le pire jusqu'à que la faucheuse nous sépare..

Hâyat - « Destin enflammés, cœurs carbonisés.»Où les histoires vivent. Découvrez maintenant