Partie 11 : « Une triste nouvelle ! »
Je venais d'élucider un mystère qu'il voulait peut-être cacher, mais inconsciemment, il en a parlé. J'ai essuyé mes larmes d'un simple geste. Il s'est reculé, et est partie s'asseoir sur le capot de sa voiture. Son regard pointait vers l'horizon, c'était comme si dans ce parking se trouvait une chose qu'il avait perdu. Je suis rentrée dans la voiture, me suis assise, et l'ai regardé sur le capot de sa voiture entrain de fumer. Une blessure venait de s'ouvrir sous mes yeux. Une sorte de tristesse du à la mort de son frère le meurtrie, et je l'ai ressenti dès qu'il a prononcé ces quelques mots.
J'ai soufflée un bon coup et suit sortie de la voiture réticente mais à la fois déterminée. Je le regardais faire le geste que font tous les fumeurs -mettre la cigarette sur leur bouche et faire ressortir la fumé- je voyais rarement ce geste de près.
- J'ai pas voulu te blesser ou quoi que ce soit, c'est juste que.. -en me raclant la gorge- mes parents ont vu ton pull avec moi, et ils se sont pris la tête en pensant que j'entretiens une relation avec un homme. Je représente rien pour toi, et vice-versa, c'est préférable qu'on se parle plus pour mes parents, pour leur tranquillité.
- « Néant » : Je représente rien pour toi, mais tu représente l'avenir que mon petit-frère aurait voulu pour moi avant sa mort. Si ce que je fais est mal, je vais le rectifié à la fin de ma peine. À la fin de mon cauchemar, dans six mois, je ferais mon possible pour être loin de toi, tout en étant près de toi mais pour le moment la seule chose que je te demande est de m'apprendre à « aimer la vie » Hâyat.
Dit-il en tournant son regard vers moi. Il prononçait mon prénom d'une manière très douce.. Il me porte une attention assez particulière, j'étais à la fois gênée et je n'arrivais pas à comprendre. Il jeta sa cigarette par terre, et me fit signe de m'asseoir sur le capot.
- « Néant » : Avant d'aller en prison, j'avais laisser la responsabilité au second de la famille, il devait prendre soin de mes parents, et du petit, et il a fait tout le contraire... Il venait d'avoir quinze ans, quand je suis sortie je l'ai vu avec des anciens. Ses même personnes qui m'ont appris à me faire de l'argent facile. Ses mêmes hommes qui se prennent pour des durs, qui finissent par détruire la vie des jeunes, ses mêmes hommes que je déteste pour m'avoir appris tant de chose.. Ils m'ont mis dans cet catégorie des anciens, mais sur la tombe de Ab.. -soudainement il s'est arrêté et a ensuite repris- de mon petit frère, je suis pas comme eux, je suis pas un ancien, je suis... j'ai même plus d'identité. Halîm est mort quand il a pris le mauvais chemin ! Par la faute de Néant, il est mort, Néant à tuer son petit frère...-en me montrant ses mains- ses mêmes mains, ont fais tellement de haram (*illicite), et à cause d'elle, mon frère est mort...
J'ai eu aucune réaction, je tremblais. Sa carrure, sa musculature est moins intimidant que sa voix ; il a une manière de dire, de poser les mots si différents.
- « Néant » : Ce qui lui est arrivé est entièrement de ma faute !
- Il.. lui ai...enfin arrivé quoi ?
Demandai-je, hésitante. J'étais mal à l'aise, de lui demander des choses sur sa vie personnel, mais j'avais l'impression qu'il avait besoin d'en parler.
- « Néant » : Rien.. j'ai pas envie d'en parler, on fait un truc ?
D'un coup, il avait changé de comportement. Il est descendu du capot de sa voiture, et j'ai fais de même.
- « Néant » : On fais un pacte ?
- Comment ça ?
- « Néant » : Tu m'apprends à aimer la vie, et moi juste après ma peine, je te laisserai tranquille à ta demande.
- Euh..
- « Néant » : Je sais que tu as pas envie de décevoir ta famille, mais j'ai besoin de toi.
- Pourquoi moi ? Je comprends pas, il y a des milliard de personne dans le monde, et tu me choisi moi. -j'ai baissée la tête-
Je n'arrive pas à le regarder très longtemps dans les yeux, c'est plus fort que moi.
- « Néant » : C'est pas moi qui as choisi.
- Qui l'as fais alors ?
- « Néant » : Celui a qui appartient ce collier.
J'ai vu à ce moment le ciel me tombé sur la tête. L'information est très vite rentré dans mon cerveau, je venais de comprendre qui il est, mais d'une manière désastreuse. Mon sang n'a fait qu'un tour, et mes larmes se sont mis à couler. J'arrivais pas y croire, j'avais l'impression de faire un terrible cauchemar. Je n'arrivais plus à avaler ma salive, quelque chose bloqué ma respiration. Le soleil s'était rapproché de mon corps, et venait de me brûler entièrement. Au même moment, sa douleur je l'ai ressenti. Encore, une fois la mort venait d'emporter un jeune homme, qui avait une obsession particulière : se faire de l'argent facile. Ce collier, restera graver à jamais dans ma mémoire, je lui disais toujours : « un homme ne porte pas de collier, c'est pas bien! » mes paroles me reviennent en tête, et sa réponse aussi « laisse-moi le porter, et fais ton boulot ! » j'ai la sensation de me retrouver dans la même salle, à la même heure, dans la même situation. Le bordel total dans mon système nerveux !
- « Néant » : Je m'appelle Halîm Kadiri.
Son nom de famille résonne dans ma tête. Une bombe venait d'exploser dans mon crâne, et dans ma poitrine. Une douleur atroce émanait de mon cœur. J'ai instinctivement lever les yeux, le bonheur dans ses yeux se résumer au bien être de sa famille. Il a perdu son identité au moment où il a donné son âme au vice de la rue. Ses yeux brillaient, il ne laissait aucune larme s'échappait tandis que moi c'était tout le contraire. Je les essuyais mais il coulait abondamment. Il s'est approché de moi, et me regardait d'une manière particulière. Ce regard était différent, je percevais une sorte de douceur. Il a levé sa main, pour la mettre sur ma joue, mais, il hésitait... je me perdais dans son regard, la douleur inscrite dans son regard n'est pas passagère loin de là !
- « Néant » : Monte, je te ramène !
Je suis montée, tout en suffoquant. Ça se voyait qu'il ne savait pas comment faire pour me consoler puisque lui-même avait besoin de cette consolation, de cette épaule où se pencher. Chaque être humain, quel qu'il soit, à besoin d'être réconforter, conseiller dans les moments de faiblesse. Je me suis souvenue du petit ( Kader ) celui que j'ai découvert mort. Kader, était un ange, un petit qui aimait la vie, qui transmettait la joie à n'importe qui. Ce petit avait besoin d'une famille, et il l'avait trouvé en nous. Ce jour-là, je me suis rendu compte que la mort, à de nombreux visages.. ses visages sont horrible les uns que les autres.. la blessure de la mort de Kader, n'avait pas eu le temps nécessaire pour cicatriser, et là un autre choc !
Dans ma tête c'était l'enfer. Ces mots me revenaient en tête et c'est ce qui me faisait encore plus pleurer, les souvenirs me reviennent en tête, son visage, son sourire, sa voix, ses mauvaises manières, sa gentillesse, ses mots parfois mature, sa douleur... j'arrive plus à respirer, mon cœur vient en quelque mots d'être éclater. Je revivais tout mes moments avec lui, je me faisais même des remises en question « et si j'avais »... « j'aurai dû ».. Il s'arrête devant à mon arrêt, je le regarde une dernière fois, et sors de la voiture le cœur lourd.
- Yemma : Hâyat, qu'est ce qu'il y a ?
- Il est mort.. mama.. il est mort..
Je me suis écroulée dans les bras de ma mère, qui ne comprenait absolument rien. J'ai eu une absence de je ne sais combien de temps, mais quand je me suis réveillée, j'étais dans mon lit. Mon père était assis par terre, et avait sa tête sur mon lit : il s'était endormi. En l'espace de quelques instant, j'ai revu ces yeux gris brillaient. Ma gorge s'est nouée, et j'ai pas réussi à empêcher ses foutu larmes de couler. Mon père s'est réveillée au même moment.
- Baba : Hâyat, t'es réveillée ?
…
J'ai pas répondu, j'en avais pas le courage. Il a insisté un certains temps avant que je me décide à lâcher une phrase.
- Je vais dans la salle-de-bain, j'arrive..
J'ai déposé un léger baiser sur sa joue, et suit descendu de mon lit. J'ai ouvert le robinet pour passer de l'eau froid sur mon visage, en levant les yeux vers le miroir, c'est son visage et celui de son frère que j'ai vu.. le sien triste, et celui de son petit frère avec un large sourire, ce même sourire narquois qu'il arborait souvent. J'ai cligné des yeux, et plus rien ! Juste mes larmes que je sentais coulé, mais camouflé par l'eau. Je me suis assise près de la baignoire, en me recroquevillant sur moi-même. Le destin s'acharnait, mon cœur n'arrivait plus à tenir, je flanchais. Cet homme est devenu un ombre, il avait perdu son identité comme il le disait, et si j'étais celle qui pourrait lui redonner cette joie de vivre qu'il cherche tant.. mais comment ? Moi-même, je viens de perdre espoir..
« Relève-toi Hâyat. Allah est là, et ces épreuves ne sont pas là pour rien, tu dois réussir à t'en sortir, comme tu l'a toujours fais, jusqu'à présent. »
En sortant de la salle-de-bain ma mère m'attendait.
- Yemma : Ça va ma fille ?
- Oui AlHamdûllillah.
- Yemma : On t'as appris à dire « AlHamdûllillah » et tu le dis telle une belle récitation. Quand tu es rentrée, tu m'as appelée « mama » et tu le fais que quand t'est vraiment mal, et là tu l'est. Qui est mort Hâyati ?
- Je t'en parlerai plus tard, j'ai besoin de rester seule.
Elle ne m'a pas répondu, et m'a pris dans ses bras. Cette étreinte j'en avais besoin.. ça m'a rappelé que j'ai une famille qui est présent à n'importe qu'elle moment. Mon père est arrivé en se repérant grâce au mur du couloir, je suis sortie des bras de ma mère, pour aller vers lui. Je suis proche de mes deux parents, mais la relation que j'entretiens avec mon père est tellement forte, que je sais que quand j'ai mal, lui aussi l'est.. et lorsque je l'ai laissée dans ma chambre, je l'ai sentie. Je me suis blottie dans ses bras, en lui murmurant de ne pas s'inquiéter. Ils m'ont ensuite laissée aller dans ma chambre, plus anxieux que jamais. Le fait d'avoir appris cette mort, a chamboulée le cours de ma vie.
La nuit s'est très vite installée, ainsi que mes multiples invocations pour qu'on lui ouvre les portes du paradis, pour qu'il ne subisse pas les supplice de la tombe, et qu'il ne goûte pas aux flammes de l'enfer. J'ai prié très longtemps, j'arrivais pas à m'endormir, et arrêter les perles salées qui rouaient sur mes joues.
Je suis ensuite partie m'asseoir sur mon lit ; j'entendais les pétards que les enfants faisaient explosé, donc j'ai mis une doudoune, et me suis postée devant ma fenêtre. Tout le monde avaient l'air de s'amuser, je me rendais compte que entre ces bâtiments, la mort est présent.. chaque recoin à une odeur de mort, de perte, et de tristesse. L'air frais de l'hiver venait frappée sur mon visage, mais mes larmes n'était pas gelé, j'aurais tant aimé qu'il gèle et s'arrête ! Je baisse mes yeux vers les enfants, et entre-eux, je vois mon frère Hafid me faire des signes, il avait mon sac à la main.. j'ai séché mes larmes, et suis partie au salon prévenir mes parents que j'allais voir Hafid en bas.
Il était sur les escaliers :
- Hafid : Arrêtes de pleurer, t'est moche et ça empire ta mocheté.
J'ai fais un léger sourire, il voulait faire disparaître cette tristesse..
- Tu fais quoi avec mon sac ?
- Hafid : Un des petits du quartier, me l'a donné en me disant que quelqu'un l'a trouvé. -en me le tendant-
- Ah, merci. Je rentres, moi. Restes pas tard dehors.
- Hafid : Je suis un rajel (*homme) moi.
Dit-il avec un sourire mesquin.
Cet phrase a fait remontée ces larmes que je retenais devant mon frère, j'ai pas répondu et je suis remonté directement, en disant « bonne nuit » à mes parents. Arrivée dans ma chambre, j'avais du mal à respirer. Ils disent tous être des hommes, mais oublie que le fait d'être un homme ne fais pas disparaître l'ange de la mort. J'ai enlevée ma doudoune et me suis allongée sur mon lit. Je me suis souvenue avoir oublié mon sac dans la voiture de Néant.. c'est donc lui qui l'a donné au petit. En l'ouvrant, un papier se trouvait à l'intérieur, avec quelques choses d'écrit dessus, une écriture qui ressemble à celui d'un médecin, j'ai pris le papier en essuyant mes larmes :
« Évites de pleurer toute la nuit, oublie pas que les larmes sont un moyen de purification, mais peuvent devenir très vite un moyen de destruction.. T'as maintenant la réponse à ta question. »
On a tous des secrets, qu'on cherche à cacher, mais ce secret fini par nous bouffé telle une hémorragie et on commence à souffrir en silence. Je comprenais maintenant, comment est-ce qu'il me connaissait. Peu à peu, tout devenais clair. Cette phrase sur les larmes étaient encré dans mon cœur, il avait tout a fait raison sur ce point.
Le 1 janvier 2008 a fait son entré de cette façon ; à l'annonce d'une mauvaise nouvelle. Toute la nuit, j'ai eu une pensée pour Néant. À cause de cette mauvaise nouvelle, et le fait que Néant hanté mon esprit, je n'ai pas pu dormir.
*
Pendant 2 jours, j'étais enfermée dans ma chambre, à lire du coran, à prier...J'avais annoncée la mort tragique de ce jeune homme à ma famille et il comprenait tout à fait que j'étais pas bien. Mon père venait dans ma chambre pendant ces deux jours, pour me consoler, m'apprendre des choses que j'ignorais, m'apprendre l'arabe.. -mes cours d'arabe se faisait avec mon père- et je me préparer pour la rentrée avec lui. Ma mère venait pour me donner de quoi me nourrir, elle me forçais même, j'avais perdu l'envie de manger... Hafid, lui, essayait de me faire décrocher un sourire, il réussissait mais c'était souvent temporaire. Je passais aussi mon temps à relire ce que m'avais écrit Néant. Mes pensés se tournait très souvent vers lui. Perdu, j'étais, et je suis ! Il hante mon quotidien.
Aujourd'hui, je reprends le travail. À mon arrivée au restaurant, j'étais pas dans mon assiette. Mon corps travaillait mais mon âme n'était pas présent.
-... : Hayât table 12 sur la terrasse.
J'ai pris le plateau, et me suis dirigée vers la terrasse, sans regarder le client :
- Bonjour, tenez votre verre. Vous désirez autre chose ?
-... : Oui, ton sourire.
Il était là assis, entrain de me regarder. Il souriait, et moi j'ai fais de même. Entendre sa voix, m'a fait un effet étonnant. C'était comme des nœud dans mon ventre, mais impossible à délier.
- As Salam Aleykoum.
- « Néant » : Waleykoum salam. Souris encore une fois pour voir ?
- …
- « Néant » : C'est mieux.
Il m'intimide à un point, c'est pas croyable ! Je suis partie limite en courant dans la cuisine, le sourire au lèvre. Voir une lueur dans ces yeux, me donne espoir. Pour mes parents, j'arrêterai de le fréquenter mais pour le moment il a besoin de mon soutien : si avant sa mort, il l'a envoyé à moi c'est pour que je l'aide, comme j'ai essayé de le faire avec lui..
J'ai fais mon service. À ma sortie, Mohamed m'a demandée de demander à mes parents de passer chez lui plus tard avec mon frère et moi, ils ont une nouvelle à nous annoncer, à nous en particulier. Je suis ensuite partie, attendre mon bus en sachant que Néant allait apparaître à n'importe qu'elle moment..
- « Néant » : On change les rôles maintenant ?
- Comment ça ? - en me retournant-
- « Néant » : C'est moi qui t'apprends des choses ?
- …
- « Néant » : Tu rentres chez toi ?
- Oui, j'attends le bus.
- « Néant » : Vas-y je t'emmène.
- Non, c'est bon.
- « Néant » : Tu refais des manières.. je reviens.
Il est partie, et est revenu en voiture. Il a baissée la vitre en me faisant signe de rentrer. J'ai regardée autour de moi, pour finalement aller m'asseoir côté passager.. j'avais cette même boule au ventre, la route s'est faite en silence. Je regardais à travers la vitre, il y avait un peu de neige qui tomber du ciel. Soudain, il a freiné, j'ai tourné mon regard vers lui, il avait ouvert la porte et est sortie du véhicule. Je regardais derrière nous, et des voitures s'arrêtaient. Je suis descendu précipitamment. Les gens klaxonnent, et moi je sais pas quoi faire..
- « Néant » : J'ai mal, wallah, j'ai mal au crâne !
- Néant ?
- « Néant » : Putain, Krimo ! Abdelkrim est mort !
J'étais en plein incompréhension, mais à l'entente du prénom de Abdelkrim, les larmes ont commencés à monter. Son mal-être je le ressens, c'est affreux. J'ai l'impression de souffrir à sa place. Les gens nous maudissent en nous doublant. Cette douleur soudaine est dû à quoi ? Plusieurs questions me vienne en tête. Je sais pas ce qui m'a pris, mais j'ai pris sa main entre les miennes pour le calmer..nos mains s'entrelaçaient lorsqu'il a serré ses doigts, j'ai ressenti un frisson parcourir chaque parcelle de mon corps.. mon ventre se nouait de plus en plus, c'était un sentiment que je n'avais jamais ressenti auparavant. C'est dans un monde inconnu, où je commence à m'aventurer dangereusement. Il s'est calmé, et tout doucement j'ai enlevée mes doigts entre les siennes, la honte s'était installé en une fraction de seconde.